Chapitre 5 : Souvenirs

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Il fait froid.

Quelqu'un murmurait au loin et un garçon, dans une chambre d'hôpital, battit des paupières. Une main se pose sur son front et le garçon ouvrit les yeux. Un homme aux yeux verts, les mêmes que son fils, aux tempes grisonnantes lui souriait.

- Si tu savais comme j'ai eu peur.

- Désolé papa, je ne me souviens de rien. Répondit-il

Un homme en blouse blanche me regardait derrière ses lunettes rondes.

- Absolument hallucinant. C'est comme s'il ne s'était rien passé.

- Tu as juste pris la foudre. Tu ne te rappelle pas ?

Le garçon que j'étais porta la main à son front. Pourquoi faisait-il si froid ? 

- Je me souviens d'avoir poussé quelqu'un.

- C'est ça, continua celui qui était mon père. Te rappelles-tu d'où nous sommes ?

- On est à la montagne pour les vacances.

- Et nous sommes allés nous promener et en atteignant le sommet de la montagne, tu as couru vers un randonneur.

- Et je l'ai poussé.

- Et tu as pris la foudre, expliqua mon père les larmes aux yeux. Si tu savais comme j'ai eu peur.

Le médecin s'était approché et posait sa main sur l'épaule de l'homme qui serrait la main de son fils.

- Monsieur, votre fils doit se reposer et je voudrais l'examiner.

- D'accord, dit-il en se levant. Je vais chercher Laëlle. À tout à l'heure mon petit dragonnier.

- Papa ! S'offusqua le garçon. Pas devant tout le monde. J'ai douze ans maintenant. Je veux juste aider.

- D'accord, d'accord, dit son père en ouvrant la porte de la chambre.

Mon père sortit de la chambre et le médecin commença son examen. Mais le garçon que j'étais n'avait aucune marque.

- Même pas de figure de Lichtenberg.

- Les arborescences électriques ?

- Tu connais ? Oui c'est de ça dont je parlais. Mais tu n'as rien, pas même une égratignure. Comment savais-tu que l'éclair allait tomber sur ce promeneur.

Le gamin que j'étais haussa les épaules. Il faisait froid.

- Une intuition. Il me semblait qu'il était en danger en restant où il était.

- Le plus étrange c'est que tu ne t'es réveillé que lorsque j'ai dit que le randonneur allait bien. Il a pris le souffle de chaleur mais n'a rien. On aurait presque dit que tu attendais ces mots pour te réveiller.

- Laëlle... murmurait-il.

- Que dis-tu ? demanda le médecin.

- Je voulais juste le protéger.

- C'était complètement inconscient, me sécha le médecin. On te garde en observation ce soir.

Le garçon avait déjà les paupières lourdes. Mais lorsque le médecin commença à fermer les volets, il l'arrêta.

- Ne fermez pas. J'ai peur du noir.

- Ça c'est la meilleure. Un gamin prêt à risquer sa vie et qui l'affirme avec une maturité qui dépasse son âge, mais qui a peur du noir comme un petit. D'accord, je laisse ouvert. Dors maintenant, je veille.

Cavalier d'argent - Tome 1 : Liehle - Terminé + en chantier ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant