17. The way we were before

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Nous sommes restés tard ce soir-là, Jimin et moi, dans l'herbe près du chemin de fer à contempler les étoiles. Puis, quand nos mains ont commencé à geler et nos corps à trembler à cause du froid de Décembre, nous sommes rentrés chez nous. Nous n'avons pas beaucoup parlé sur le chemin du retour, nous nous étions tous dis et en même temps, absolument rien. A peine passé le pas de la porte, Jimin m'avait sauté dessus et nous avions passé la nuit à faire l'amour, encore et encore, comme si nous voulions envahir l'autre, aspirer sa peau, son corps, pour ne plus jamais avoir à s'en défaire.

Le lendemain matin, Jimin avait appelé sa compagnie pour leur annoncer qu'il était malade et qu'il se mettait en arrêt une semaine. Je ne l'ai pas réprimandé, et j'ai fait de même avec la fac. Ainsi, pendant une semaine, nous ne sommes pas sortis de chez nous, sauf pour sortir le chien et même ça, nous le faisions collé l'un à l'autre. L'appartement baignait H24 dans l'obscurité. Nous avions fermé tous les volets, les rideaux, si bien que la notion du temps nous a complètement échappé, mais c'est ce dont nous avions besoin. Nous quittions rarement la chambre et nos draps, toujours spectateurs de nos ébats intempestifs que nous n'arrivions pas à contrôler. Parfois, Jimin se levait et commandait à manger. D'autres fois, nous ne mangions même pas et restions simplement enlacés des heures, à parler.

Le temps de l'effusion charnelle a évidemment laissé sa place un jour suivant au temps de la discussion. Jimin m'avait assis sur le canapé et d'une voix douce, m'avait demandé de tout lui raconter, et c'est ce que j'ai fait. Je lui ai parlé de Jeju, du soir dans ce bar où l'idée m'a traversé la tête. De mon dilemme, celui de vouloir lui dire mais aussi la peur de le faire souffrir et de le laisser seul. J'essayais de lui faire comprendre mon raisonnement, mais je lui ai aussi dit que tout ne s'était pas passé comme prévu. C'est là que je lui ai parlé de Seokjin. Jimin était ému de ce que je lui contais, n'arrivant pas à croire que j'ai pu faire tout cela uniquement pour l'empêcher d'être malheureux. Je lui ai donc dit que tous ces sms mystérieux que je supprimais étaient ceux de Seokjin, et que c'est lui que j'allais voir à Gangnam. Jimin souhaita le rencontrer, et je lui promis que je l'inviterai un soir à la maison.

Il m'a ensuite demandé pourquoi j'avais réagi si excessivement envers Yoongi.

- Je voulais que ce soit lui qui me remplace, mais pas aussi tôt.

- T'es un putain de grand taré...

J'avais acquiescé, devant bien admettre que Jimin avait raison. Puis, doucement il m'avait alors chuchoté à l'oreille ce que je craignais entendre.

« De toutes façons, je crois que je ne pourrais pas vivre après toi Kook... »

Je lui avais dit qu'il en était hors de question, que je ne voulais même pas qu'il imagine pouvoir faire ça et il avait répliqué en pleurant que de toutes façons je serai mort et que je pourrais rien dire. J'ai pleuré à mon tour, il a crié, j'ai hurlé, nous nous sommes disputés puis, à nouveau, nous nous sommes sautés dessus comme des sauvages avant de faire l'amour ardemment à même le sol du salon.

Puis, le lundi suivant est arrivé. Je ne voulais pas retourner en cours, mais Jimin m'a forcé. Il m'a sorti de ma torpeur lancinante de la semaine et il a commencé à me bouger. Rapidement, il a tout pris en main. Il m'a forcé à aller chez le médecin, avec lui, pour que celui-ci lui explique tout en détails : les médicaments, le traitement, les soins palliatifs, la fin de vie. Tout. Jimin m'a bluffé ce jour-là, gardant son sang-froid en hochant la tête aux dires du médecin alors que sa main me broyait littéralement la cuisse. Puis, il m'a emmené le mercredi voir mes parents. Il ne m'avait rien dit, et m'a mis devant le fait accompli. Garé devant le portail, nous nous sommes disputés à nouveau car je ne voulais pas y aller mais il m'y a traîné de force, comme un gosse.

» Better Than Me. [j.kook] - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant