Précédemment dans The Three Brothers:
La nuit n'allais pas s'arrêter là. Après avoir fait exploser les bombes et mettre ramassée le tronc d'un arbre en pleine poire, il a fallu que deux mains gelées manipulent mon bras douloureux pendant ce qui me semblait être une longue éternité.
Mon seul réconfort fût la chaleur enveloppante d'un corps familier qui me fit tenir pour que je ne m'évanouisse pas. Mais sous un coup de fatigue, mes paupières me lâchèrent...
...pour se refermer sur deux boules rouges incandescentes.
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Le soleil brillait de mille feux. Des milliers de petits diamants sur une boule lumineuse qui scintillait au-dessus de la forêt, donnant aux feuillages une couleur vive et éclatante. Un point orange courrait dans ce vert resplendissant. Il piaillait de contentement de me revoir. Mes mains s'ouvrirent d'elle-même pour le serrer dans mes bras.
Un souffle léger me tira du sommeil, effaçant le merveilleux rêve dans laquelle j'étais plongé. Un rêve où j'avais revu Bennie.
Une délicieuse odeur envahissait la chambre dans laquelle j'avais dormi. Une tarte aux pommes mise dans une assiette blanche avait été posée sur la table de chevet et des draps d'une couleur bleue foncée m'enveloppaient chaudement. Cette pièce était magnifique. Je me serais cru au temps des rois, m'attendant presque à ce qu'un valet ou une femme de chambre débarque en costume d'époque.
Je me redressais complètement et grinça automatiquement des dents en sentant comme un feu brûler dans mon bras. Des bandages recouvraient entièrement celui-ci, parsemés de quelques tâches rougeâtres. Des scènes me revinrent en mémoire mais tout était confus – se serait une bonne idée de prendre un doliprane - .
Une respiration profonde me ramena à la réalité. Sur un énorme fauteuil de la même couleur que les draps se reposait le plus incroyable garçon de l'univers. A demi-allongé, la tête légèrement penché sur le côté, un visage adouci par le sommeil, je le contemplais attentivement, silencieuse devant cette image si irréelle mais magique. Andrew, si fort et si sûr de lui d'habitude était maintenant assoupi, sans défense et avec un visage angélique si adorable.
Je me relevais et découvrit que je portais mes vêtements d'hier, troués. Sans en tenir compte, je me rapprochais silencieusement de lui et aperçus des cernes violettes sous ses yeux fermés ainsi qu'un pli d'inquiétude sur son front. Audacieuse, je lui caressais lentement ses cheveux coupés courts et il sembla s'apaiser d'un coup.
Un courant d'air se faufila entre nous et son parfum boisé me rappela étrangement celui de mon coussin de cette nuit. Cette nuit... Oh mon Dieu ! La mission, les bombes, l'explosion, la douleur puis... ses yeux rouges. Tous mes souvenirs passés débarquèrent dans ma tête, me donnant une migraine incroyable. Je contournais Andrew et sortit de la chambre royale. Je devais prendre... un immense bol d'air frais !
En refermant la lourde porte derrière moi, je me retrouvais dans un couloir aux nombreuses petites ouvertures situées en hauteur qui laissait passer le soleil et au tapis rouge profond qui faisait toute la longueur de la pièce. Le même couloir que dans la maison des Yonger. Exactement... le... même.
Crac !
Un craquement sec provenant des nombreuses pièces de ce château me fila un frisson dans le dos. Qu'est-ce que c'était ?
En me dirigeant vers le bruit, j'aperçus dans l'entrebâillement d'une des chambres quelque chose d'assez... choquant. Owen avait mis un tablier de cuisine et semblait préparer trois énormes côtes de bœuf qu'il assaisonnait en sifflotant. Il faisait la cuisine... dans sa chambre ?! Ok, le dragueur hyper chelou était encore plus dingue que je le pensais.
En me retournant pour éviter de sentir l'odeur de la viande, je vis une autre porte entrouverte. Curieuse et ravie de pouvoir un peu espionner les trois frères si mystérieux d'habitude, je penchais légèrement la tête contre la porte pour découvrir les secrets que renfermait cette chambre-ci.
Et en cet instant, je maudissais ma stupide curiosité. Vraiment.
Des tonnes et des tonnes de poches de sang était posées de tous les côtés. Sur le sol, l'armoire, le lit... Un homme assis de dos était totalement courbé, ses bras tenant quelque chose que je n'arrivais pas à voir. Des bruits de sussions se faisait clairement entendre et je déglutis en voulant reculer le plus vite possible. Mais je me cognais contre l'encadrement de la porte en lâchant un petit geignement. L'homme assis sur le lit se retourna aussi sec que s'il avait était pris la main dans le sac en train de voler dans un supermarché.
Un long filet rouge s'échappait de ses lèvres. Quelques gouttes du liquide dégringolaient de ses deux canines d'une blancheur inouïe – merveilleux pour les pubs de dentifrice - . Deux yeux rouges et non plus marrons me fixaient d'une telle intensité que ma gorge se noua, l'air restant bloqué dans mes poumons. Je vis alors ce que tenais le dernier des frères, Armin, qui n'avait plus rien du naze qui m'embêtais à l'université.
La poche de sang était à moitié déchiquetée dans ses mains souillées par le liquide rougeâtre.
Et mon brusque hurlement déchira la douce tranquillité du château.
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The Three Brothers - La malédiction
Paranormal* sʏɴᴏᴘsɪs * Ahh... la rentrée universitaire. Ce moment que j'avais patiemment attendu, que j'avais rêvé depuis des mois! Mais tout ne se déroula pas exactement de la façon dont je l'avais imaginé. Surtout quand je fis la connaissance des trois frèr...