Chapitre 39

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Précédemment dans The Three Brothers :

Petite, je croyais que les bois étaient mon terrain de jeu. Mon univers secret. Or, la forêt était l'un des territoires les plus dangereux de la nature.

Les monstres y rodaient, la peur pouvait nous attaquer, nous paralyser. Et quand on était confronté au danger, mieux valait fuir à toute jambe.

Car les héros n'existaient pas toujours...

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Lorsque la mâchoire de la ténébreuse fut prête à s'abattre sur mon cœur, une force colossale nous renversa violemment et les griffes du monstres s'arrachèrent à mes deux bras.

Sonnée par ce brusque revirement de situation, je mis un moment à reprendre mes esprits et à comprendre ce qui venait de se passer. Les déchirements et craquement qui suivirent me retournèrent l'estomac. C'est quand un grognement animal résonna tout près que je m'obligeais à relever la tête de ma cachette. Ce n'était plus des yeux vitreux qui me fixaient à présent mais des pupilles d'un blanc lumineux qui ne pouvait provenir que d'une seule personne. Où d'un seul animal.

-Andrew..., murmurais-je avant de brusquement m'étouffer à cause de ma voix brisée.

Mon loup gris baissa sa tête vers moi et j'entourais sans plus attendre mes deux bras autour de son cou duveteux. Toute la peur qui m'avait tordu le ventre et qui s'était fait maître dans mon esprit s'envolait au contact de son doux pelage, de son souffle chaux dans mon dos et surtout du battement régulier de son cœur qui se répercutait jusque dans mes oreilles encore fragilisées. Mes larmes de soulagement évacuaient toute la tension qui s'était installée en moi depuis déjà une semaine et je pus de nouveau respirer sereinement.

Mais ce moment de répit ne dura pas et le hurlement devenu familier des ténébreuses se répercuta dans toute la forêt. Comprenant le message, mon beau loup géant me présenta son dos et m'incita d'un mouvement de la tête à y grimper. Sans plus attendre, j'y montais comme si c'était un cheval. Il se redressa sur ses pattes et je m'accrochais comme je pus à son pelage, assez instable sur ce récent moyen de locomotion.

L'ampleur de la bataille se concrétisa quand, de mon perchoir je vis le désastre des combats. Des arbres déracinés ou en feu, des braconniers étendu par terre ou en train de vider leur chargeur sur les spectres. Et surtout, des dizaines de ténébreuses qui nous encerclaient en ne nous laissant aucun échappatoire. Je m'agrippais un peu plus à Andrew et envisageais l'une des pires possibilités : celle de perdre.

C'est alors que deux points rouges, transcendant l'obscurité se dirigèrent vers nous. Le visage d'Armin apparu et je senti son air désapprobateur quand il me détailla de la tête aux pieds.

-Rhô ça va, je sais que je n'aurais pas dû venir...

-Tu as du bol qu'Andrew ai réussi à te flairer, on était à des kilomètres d'ici. Tu aurais pu y laisser la vie.

Son air sérieux me fit prendre conscience qu'il n'était pas question de nos éternels désaccords mais de bon sens. J'avais fait prendre des risques inconsidérés à tout le monde en venant là et surtout, j'aurais pu très certainement y passer. Armin venait à l'instant de me prouver qu'il s'était inquiété pour moi, à sa manière. Et que j'avais encore agis comme une idiote.

-Pardon, dis-je en reconnaissant mes fautes.

Un des spectres nous survola soudain suivi d'une masse floue avant que son crâne vide de squelette ne retombe juste sous nos yeux, inerte.

Notre goule atterrit pile à côté et s'approcha en nous scrutant un à un de ses yeux noirs. Son effrayante dentition disparu et je reconnus de nouveau Owen sous sa véritable apparence. Celui-ci ne fut apparemment pas surpris de me voir là.

-On va y passer toute la semaine si on reste planté là à discuter. Bougez-vous bande de flemmard !

-Owen... Les ténébreuses sont trop nombreuses ! observais-je avec appréhension.

-Elle a raison, une vingtaine d'elle me poursuivait mais j'ai réussi à les semer. Elles ne tarderont pas à venir ici et nous serons dépassés par leur nombre, affirma Armin.

-Et vous proposez quoi ? Qu'on leur demande gentiment de faire une pause le temps de faire un petit tour au spa ? Pas sûr qu'elles acceptent, grimaça notre dragueur blond.

-Oh mais c'est... c'est ce foutu bâtard ! cria soudain une voix derrière nous.

On se retourna tous vers un Hervé bouche bée qui pointait du doigt le lycanthrope sur lequel j'étais confortablement assise.

-Génial, qui l'a invité celui-là ? soupira Owen.

Toutes les armes à feu se pointèrent alors sur nous mais ils n'eurent pas le temps de tirer qu'un escadron de squelette leur fonçait déjà dessus. Quant à nous, une vague de spectre se formait tout autour, prête à nous engloutirent une bonne fois pour toute.

Suivant mon intuition, je serrais le cou d'Andrew bien fort avant qu'il ne bondisse, tous crocs dehors pour déchiqueter ses créatures monstrueuses. Le visage d'Owen se retransforma et je le vis se jeter dans la mêlée. Armin suivit ensuite, canines bien en avant et couleur rouge sang dans le regard. Un ultime assaut pour sauver nos vies.

Mais personne n'aurait pu prévoir ce qui allait se passer ensuite.

Une lueur verte iridescente me brûla intensément les rétines et tout fut consommé par cette puissante lumière venue de nulle part. Je me retrouvais la seconde suivante sur un parquet baigné de lumière, le nez devant deux belles chaussures tissé de fil d'or appartenant certainement à une femme.

-Eh bien, vous êtes enfin arrivé ! s'exclama une belle voix féminine.

The Three Brothers - La malédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant