Partie 5

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Une petite-amie surprenante

*(à lire après avoir lu le chapitre 33 !)*

Point de vue d'Andrew

Cette journée avait été des plus magiques. Lycia était désormais ma petite amie. Désormais, j'étais l'homme le plus comblé du monde.

Cela faisait bien une dizaine de minutes que je restais immobile dans ma voiture à ressasser tous les petits détails de cette journée. Lorsque j'étais venu la chercher chez elle, j'avais failli éclater de rire vis-à-vis du regard que m'avais lancé sa mère. Surtout quand j'avais appelé Lycia « mon amour »...

La deuxième chose, très importante pour moi : la présenter à mes amis et la déclarer comme mienne. Je connaissais parfaitement ses gars bourrés de testostérones. Hors de question que ma copine en face les frais.

Et enfin la dernière des surprises : lui demander d'être ma cavalière pour le bal. Ses joues avaient virées au cramoisie et ses yeux s'étaient constellés d'une immense joie. Elle était aux anges à ce moment-là et rien ne comptait plus pour moi que de la rendre ainsi. Cela me gonflait le cœur de la voir sourire, s'émerveiller, rire aux éclats ou devenir gênée par mes initiatives séductrices.

-Andrew ! Qu'est-ce que tu fais à rester planté-là dans ton 4x4 ? cria Owen de la fenêtre qui donnait sur l'immense cuisine. Tu vas venir m'aider pour préparer les viandes, oui ou non ?

Quel emmerdeur celui-là...

Je descendis de ma voiture en ruminant contre cette goule qui avait eu sa maudite vue développée par la transformation. En claquant la portière, je pris tout mon temps pour arriver à la porte d'entrée du manoir, puis pour monter les escaliers. Sur le chemin, je vis qu'Armin n'était pas encore rentré. Je me demandais pour quelle raison il sortait souvent en ce moment. Owen m'avait fait comprendre que mon frère courait après une fille au sacré caractère de cochon. Peu importe de quelle femme il s'agissait, le vampire savait que ses crocs n'étaient pas le meilleur atout pour séduire et qu'il valait mieux qu'il n'en dévoile pas trop sur sa nature... sanglante.

D'ailleurs, celui-ci m'avait particulièrement énervé tout à l'heure. Exigeant, par je ne sais quel droit de parler à Lycia en privé contre ma volonté. Je n'aimais pas particulièrement que mon frangin reste avec ma petite-amie, seul dans les bois. Déjà qu'il ne l'appréciait pas particulièrement, mais qu'en plus il était d'une nature imprévisible... non, je n'avais pas du tout aimé ça.

Ma supposition se révéla juste puisqu'il avait pris la tête à ma copine au sujet de cette enquiquineuse de Jessica. Résultat, ma petite-amie c'était fait un sang d'encre pour elle en ne la trouvant pas dans la salle de cours. J'avais dû, à sa demande l'emmener chez Jessi mais elle n'y était pas. Je savais qu'avant que notre relation devienne sérieuse, Lycia et cette pimbêche était proche. J'aurais aimé que Jessica ne mélange pas notre bref épisode amoureux à l'amitié qu'elle portait à son amie. Sauf qu'elle n'avait jamais était raisonnable, cette folle.

Quelle misère...

-Oui, allô ? entendis-je Owen dire à son portable quand je passa devant la cuisine.

A qui pouvait-il bien téléphoner ? Peut-être à Torm ? Celui-ci était encore chez Hervé normalement. A moins que ce ne soit plus grave ? Je m'approchais pour lui demander ce qui se passait quand la goule raccrocha brusquement et me regarda droit dans les yeux.

-Tu savais que Torm adorait les marshmallows ? Et je ne suis même pas au courant de cet élément capital !

-Owen..., soupirais-je d'un air exaspéré. Arrête de dire n'importe quoi et explique-moi la raison de cet appel.

-Qui aime encore les traditionnels bonbons au miel de nos jours ? Personne à part moi. C'est vraiment...

-Owen ! Ne change pas de sujet et parle ! lui ordonnais-je en sentant l'habituelle fatigue qui s'insinuait en moi quand je lui parlais.

-Pff... Tu n'es pas cool frérot. Il m'a juste dit qu'il ne pourrait pas aller chercher son costard pour le bal au pressing. Donc faut que j'y aille avant que ça ne ferme.

Il enleva son tablier marqué de taches plus ou moins rouges et quitta la pièce. Je le suivis du regard un instant, hésitant à croire à son mensonge avant de reporter mon attention sur le plan de travail. Une épaisse tranche de bœuf avait était étalée sur la planche à découper. Je refermais la porte pour que l'odeur de viande n'envahisse pas la maison et regagna ma chambre.

Le fauteuil installé près de mon lit servi pour rattraper mon sac de cours. J'ouvris mon armoire et balança un jogging et un sweet sur mon matelas bleu foncé. Je ne dormais jamais avec quelque chose au-dessus de moi comme un drap ou pire, une couette. Ma chaleur corporelle était tel que je crevais de chaud la nuit. D'ailleurs, j'avais encore besoin de courir ce soir pour dépenser toute cette énergie de loup-garou qui me maintenait constamment en alerte et qui m'étouffais sans cesse.

J'enfilais ma tenue de sport et partit à travers bois. La lune était au rendez-vous et semblait me guider entre les arbres qui me paraissaient maintenant tout à fait familier. Naturellement, je fis un détour pour aller chez ma Lycia et lui faire une petite visite. En arrivant près de sa maison, je vis sa mère en train d'arroser quelques plantes dans son jardin. En contournant discrètement la bâtisse, j'arrivais devant la fenêtre de ma copine... puis je vis la bande de bras-cassés d'Hervé se diriger par là.

Ses braconniers ne me ficheraient donc jamais la paix ?

Je décidais de revenir sur mes pas et de filer discrètement pour reprendre ma course. Ce soir, c'était le tour de garde d'Owen. Espérons qu'il ne prenne pas trop de temps au centre-ville.

Après une bonne heure de course, les contours du manoir se dessinèrent enfin entre les troncs des arbres et je pus m'autoriser une pause. Je n'avais pas eu envie de beaucoup me dépenser aujourd'hui. Peut-être parce que le fait d'avoir Lycia dans ma vie arrivait à me détendre ?

Qui sait ?

En rentrant de nouveau dans ma chambre, je passais devant le miroir et me vit à peine essoufflé par le récent effort fourni. Mes cheveux courts étaient trempés et je détaillais le reste de mon visage grâce à mes yeux noirs qui avaient la possibilité de changer de couleur quand je me changeais en loup. J'étirais mes lèvres un petit moment et me demanda si je faisais craquer ma petite-amie quand je souriais ainsi. Me sentant un peu idiot de me poser ce genre de question, je rentrais dans la salle de bain et me déshabilla pour aller me laver.

Owen et Armin venait d'arriver. Je pouvais sentir l'odeur de chacal de cette goule ainsi que de ce petit vampire prétentieux à des kilomètres. Ne leur prêtant pas plus d'attention, je rentrais dans ma baignoire et aperçu une multitude de flacons de beauté posés aux extrémités.

-Je vais te les faire bouffer Owen...

Mon frère avait vraiment la sale manie de venir m'embêter quand je m'y attendais le moins. Et surtout de poser nombres de pièges partout où j'allais. Je tournais le robinet et fus submergé par une eau glaciale. Cela me revigora d'un coup. Je frottais énergiquement ma peau pour enlever toute trace de sueur lorsque je perçus un grand bruit provenant du hall d'entrée. Puis je fis tomber brusquement tous les flacons qu'Owen avaient posés là quand j'entendis la voix de ma petite-amie crier :

-REUNION D'URGENCE !!!!

The Three Brothers - La malédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant