Chapitre 7

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Précédemment dans The Three Brothers:

A peine eu-je le temps de saluer ma mère qu'elle voulut connaître tout ce qui s'était passé durant les quelques heures que je venais de vivre loin d'elle.

Mais nous avons bien failli être percutés par une autre voiture quand  miraculeusement, le véhicule de Yonger nous sauva de l'impact. Avant de partir, il me chuchota d'une voix sincère : « Je serais toujours là pour te sauver, Lycia. ».

Et dire qu'il savait maintenant comment je m'appelais...

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-Tu peux me passer le sel Lycia ?

-Tiens !

L'odeur de la bolognaise que ma mère préparait embaumait entièrement la cuisine. Mon ventre gargouillait de frustration à l'attente de ce délicieux repas. Le téléphone sonna mais c'est ma mère qui décrocha. Je savais déjà qui c'était et ce qui allait être dit...

-Encore? Mmm... oui. Très bien, à plus tard.

J'en étais sûr ! Comme s'il y avait le moindre espoir pour qu'il revienne en semaine à la maison. Mais ma mère continuait pourtant à espérer...

-Lycia, ton père a décidé de rester à son travail, me confirma-t-elle en faisant un semblant de sourire.

Raté.

-Ok...

Mon père était du genre à préférer s'affairer sur une montagne de papier quotidien plutôt que de rentrer pour manger en famille. Au moins, grâce à son égoïsme de premier niveau, je pouvais regarder la télé en mangeant.

-Maman ? Ce soir c'est « vampire vintage » ou alors « enquête flippante » ?

-L'enquête !

En zappant pour trouver la bonne chaîne, elle apporta un plateau bien garni. Je m'empressais de prendre mon assiette aux pâtes fumantes sur mes genoux.

Comment un tueur pouvait faire éprouver à la fois un sentiment d'horreur et en même temps de pitié? C'était un homme d'une cinquantaine d'années ayant perdu sa fille à cause d'un gang dont il était persécuté. C'est ainsi qu'il devint un assassin en tuant tout les enfants des gens qui avait contribué à faire mourir le sien. C'était vraiment très étrange d'avoir une once de sympathie envers un meurtrier quand on connaissait sa véritable histoire et les raisons qui l'avaient poussé à commettre des horreurs.

Pendu, du sang coulant à flot le long de chacun de ses membres tranchés sur toute leur longueur... C'était sur son cadavre que le film se terminait. J'en avais encore des frissons.

Nous débarrassions la vaisselle maintenant sale à l'évier et je fis couler de l'eau sur mes doigts. Le liquide frais me procura une sensation de pureté, lavant les images morbides qui tournoyait encore dans mon système nerveux.

Soudain, j'entendis le bruit d'une porte qu'on claquait. J'hurlais de peur en levant l'assiette que j'avais dans la main par pur réflexe et je vis que ma mère me regardait elle aussi avec de gros yeux – tenant une fourchette pleine de viande hachée, prête à attaquer -. Surprise toutes les deux, nos yeux se tournèrent en même temps en direction de la fenêtre du séjour qui était maintenant grande ouverte. C'était donc la cause d'un courant d'air...

-Les évènements d'aujourd'hui ajoutés à la scène sanglante de la fin du film... Ma chérie, ça nous met les nerfs en compote !

-On arrête de voir des films angoissants le soir !

-Entièrement d'accord, et elle me fît un vrai grand sourire.

Elle m'avait bombardé de questions sur notre preux chevalier, avec son 4x4 de compétition qui nous avait laissées hors de danger. Bien sûr, je lui avais plus ou moins expliqué qu'il ne c'était rien passé d'extraordinaire avec lui pendant les heures de cours. Elle avait tenu à savoir tous les évènements qui avaient pimentés la journée. Je lui racontais alors comment j'avais surprise mon enseignante avec ce beau blond tatoué.

Bien évidemment, elle attendait ma deuxième journée de cours avec impatience...

-Ma chérie ? Tu peux aller me déposer ça dans la poubelle dehors, s'il-te-plaît ?

Elle me tendit le sac que je sortis en le tenant tant bien que mal par le bout tellement il était remplis. En refermant la porte d'entrée avec mon pied, je n'aperçus pas le récipient en plastique sensé se trouvé près de la boîte au lettre. Je dus faire le tour de la maison et le trouva dans les bois - assez inhabituelle d'ailleurs...-, tout renversé.

Soupirant de résignation, je traînais mon petit fardeau derrière moi où il se prit toutes les branches d'arbres tombés à terre au fil du temps. Le lâchant lourdement à côté de moi, j'entrepris de remettre à l'endroit ladite poubelle quand un grognement assez rauque arriva d'entre les arbres, juste en face de moi. Sachant que notre maison était en bordure de forêt - comme toutes celles du quartier d'ailleurs -, je levais doucement la tête, des images du cadavre revenant à grands pas dans mon esprit. Mais cette fois, pas de corps sanguinolent.

Deux yeux d'un blanc éclatant me fixaient dans la pénombre, ne me lâchaient pas d'une semelle, épiait tous mes mouvements. Ses yeux tout à fait insolites, appartenaient à... une... énorme... bête... Juste devant moi... Silencieuse, elle commença à se mouvoir pour venir dans ma direction, me faisant trembler sur mes jambes. Ses pattes bougeaient dans un rythme lent mais régulier. Le buste de l'animal était impressionnant tant il était grand! Et quand celui-ci s'arrêta dans un des rayons de lumière lunaire qui tapissaient le sol, je pus voir un peu mieux son pelage soyeux de couleur gris-clair, semblable à du velours.

La bête se redressa et gonfla son ventre pour se rendre surement plus imposante. Notre différence de taille me frappa vraiment de plein fouet. Elle faisait presque un mètre de plus que moi ! Et j'étais grande - environ un mètre soixante-quinze -.

Tenant toujours la poubelle, je fis en sorte que celle-ci reste bien entre moi et cette énorme créature – c'était vraiment nul comme moyen de protection... mais je n'avais pas le temps de trouver mieux -. La longueur de ses crocs était terrifiante mais rien ne semblait vraiment me confirmer que cet animal voulait m'attaquer. Sans cesser de me scruter, les yeux blancs devinrent encore plus lumineux - oui, encore plus -. C'est à cet instant où je compris que se tenait devant moi un majestueux loup géant.

The Three Brothers - La malédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant