37♣Stiles

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- Papa, tu peux pas faire ça ! Geins je.

- Figure-toi que si je le peux. Dit-il d'un ton solennel.

        Les mains menottés, je m'approche de la grille me séparant de mon père. Je croyais quoi en le voyant ? Qu'il me dise rien pour mon absence et qu'on se fasse une accolade ? J'étais quand même loin de me douter qu'il me passerait les menottes et qu'il me mettrait derrière les barreaux ! 

        Les bras croisés, ses sourcils froncés, il me lance un regard plein de colère et de reproche... Mais j'y distingue aussi de la tristesse et du soulagement. Je crois voir une once de déception... En y réfléchissant, je ne l'ai pas beaucoup appelé... Tu veux dire pas du tout ! Je lui ai envoyé trois messages ! Génial. Je me sens terriblement mal... Mais je dois régler autre chose.

      Certes, ma relation avec mon père est importante mais si lui parler et rester veut dire augmenter les chances de trouver le corps sans vie de Lydia, je préfère qu'il me consigne à vie. Je l'aime mon père... Mais j'aime aussi Lydia. On a qu'un père mais... Est-ce qu'on a aussi vraiment deux Lydias ? Elle t'a jetée mec ! Je ne vais pas abandonner pour autant.

     Tandis qu'un débat mental concernant mon avenir proche se fait, mon père commence à partir. Il va vraiment me laisser là ? Je trouve vite quelque chose à lui dire pour qu'il se retourne :

- Pour quelle crime suis-je arrêter, Shérif ? 

      Il s'immobilise et se retourne lentement alors que j'adopte une mine insolente. Le seul moyen pour que je sorte est la provocation avec lui... On a jamais été très "proche". C'est pas notre truc de se prendre dans les bras en disant qu'on s'aime malgré tout... Ça c'était avec ma mère. Mon cœur se serre à cette pensée mais je me ressaisis. Mon père se racle la gorge avant de déclarer :

- Pour être parti pendant des mois et ne m'avoir donné aucune nouvelle...

- Je t'ai envoyé des messages ! Le coupé-je.

         Ma réponse le fait rire. Mais pas un rire chaleureux... Non, un rire jaune, cynique et sarcastique. Je ne suis pas son fils pour rien ! Bref. Je ne peux m'empêcher d'être ébahi face à sa réaction... Je ne comprends pas bien. Seulement, il faut que je garde mon sérieux et mon air blasé. Après ce qu'il me semble une éternité, il arrête enfin de rire et me regarde droit dans les yeux :

- Tu m'as envoyé trois messages... Trois ! Un disait que tu étais parti et que tu allais bien. L'autre mentionnait simplement le fait que tu ne rentrerait pas de sitôt et le dernier... Je crois que c'est mon préféré. Dit-il d'un air sombre, tout en en dégainant son portable. "Je vais bien, ne m'appelle pas.".

         Ces derniers mots me blessent tout particulièrement. C'est mon message... Dans ma tête, ça sonnait prévenant et adapté à la situation. Mais... Dans sa bouche, ça sonne comme une injure. Pourtant, malgré moi, je ne comprends toujours pas pourquoi il le prend si mal... 

- Je t'ai donné de mes nouvelles. Réponds-je simplement.

      D'un coup, il frappe le sol du pied, violemment. Face à cet excès de violence, je ne peux m'empêcher de sursauter... Ce n'est pas tant la violence qui me choque. C'est plutôt la violence venant de MON père qui me surprends ! La fureur prend possession de son regard et si ses yeux étaient des flingues, je crois que je serais déjà plus bas que terre ! 

      Cependant, je ne comprends toujours pas ! Ok, je suis parti et j'ai dû lui manquer mais en faire à ce point un drame ? Quand j'étais à Beacon Hills, on ne se voyait pas plus que ça... Tout simplement, pourquoi ? 

- Mais tu ne te rends pas compte ! Tu es parti pendant six mois Stiles ! Six mois ! Et les seuls messages auxquels j'ai eu le droit était de vagues réponses impersonnelles... En fait, ce n'était même pas des réponses. Je ne savais pas où tu étais, pourquoi tu étais parti ou encore si tu étais dans de bonnes conditions là-bas ! Rugit-il.

     Il ne dit plus rien pendant quelques secondes puis reprend :

- De toute façon, ce n'est pas grave puisque "tu allais bien". Est-ce qu'à un moment, tu t'es demandé si moi j'allais bien ? Est-ce que tu t'es posé la question ? 

     Tout à coup, j'ai l'impression d'être l'homme le plus égoïste au monde... Cependant, je peux voir qu'il y a autre chose que ça. Il ne peut pas m'en vouloir simplement parce que je ne me suis pas inquiété pour lui. Je connais mon père... J'abandonne mon plan de sortir coûte que coûte pour un nouveau : me rapprocher de mon père et comprendre. 

- Papa, je suis désolé... 

        C'est faux. Je me sens plus que désolé... Ne pas savoir où est son fils pendant un semestre... A sa place, je crois que j'aurais eu le même genre de réaction. Peut-être même multiplié par 10 ! J'ai vraiment été ingrat de penser qu'à moi ! Mon père ouvre la grille et me prend dans ses bras. Toute la tension redescend dans cette étreinte plus que nécessaire.

- Ne me refais plus jamais ça, tu entends ? Je l'ai déjà perdu elle... Je ne peux pas me permettre de te perdre aussi. Lâche-t-il dans un soupir.

     Ces derniers mots me retournent le coeur... Il ne m'a jamais parlé de ce qu'il ressentait au fait de la mort de ma mère. Je savais que même s'il ne le montrait pas, il était affecté. Mais, en fait, ça lui a créer un manque. Toute sa routine a été brisée... 

      Mon départ a dû causé le même vide chez lui. Tous les matins, il vient dans ma chambre, une tasse de café à la main, tandis que je préparer mon sac. Le mercredi soir, on va chez Harry's manger un bon hamburger avec des succulentes frites dans sa voiture de fonction. Et le meilleur moment qui ne me choquait pas à première vue : il vient toujours à mes matchs... Et à la fin, peu importe qu'on gagne ou qu'on perde, il m'étreint et allume la radio pour mettre leur chanson : Bohemian Rhapsody de Queen. 

      En fin de compte, j'ai beaucoup plus de liens avec mon père que je ne le pensais... C'est toute ces petites choses qui me font l'aimer. Oui, je sais c'est un nian-nian de dire ça pour un mec mais je n'ai pas honte de le dire : j'aime mon père. Et pour cette raison -et aussi parce qu'il est shérif-, je ne veux plus lui cacher quoi que ce soit... C'est-à-dire que je veux lui dire pour Noah Martin. Peut-être, même sûrement, que ça le met en danger mais je pense plus que tout qu'on sera plus rassuré l'un l'autre de savoir que rien ne nous sépare.

- Papa, faut que je te parle... 

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Chapitre 37, fait ! Premièrement, un grand merci pour les 4k vues ! Deuxièmement, ce chapitre est très court mais je le trouve bien comme il est (oui, oui, je le trouve pas mal !). Et dernièrement, alors ce rapprochement entre Stiles et son père ?

♥La Bise♥

What a hell with you !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant