Chapitre 5 : Emily

11.1K 389 35
                                    

Assise à côté de lui ? Ça ne pouvait pas être pire. Alex McCarter ?! Je n'y reviens toujours pas, je ne l'apprécie pas, vraiment pas, je ne peux pas supporter son sourire moqueur et encore moins son regard pervers, plus je le regarde et plus il m'énerve ! C'est comme une sorte de force surnaturelle qui me pousse à le haïr, une chose que je ne peux expliquer. Mais ce dont je suis certaine, c'est que je n'aime pas cette personne.

Sur le coup de la colère, je lui ai dit d'écrire ce qu'il voulait sur moi, mais je me rends rapidement compte que c'était une grossière erreur, je me dois de la corriger et hâtivement, je lui chuchote  donc :

-  Hé ! Excuse moi !

Il m'ignore paraissant profondément concentré, je continu plus hésitante :

- Hmm, euh...Alex ?

- Quoi ? Répond-il sans lever ses yeux vers moi.

- Tu ... n'écris pas n'importe quoi sur moi n'est-ce pas ?

- Bien sûr que non ! Comment oserai-je ? répond-il un sourire ironique.

- Ouf, d'accord et est-ce que je peux lire ce que tu as écrit ? je demande alors légèrement plus soulagée.

- Non. 

Son ton sec et déterminé ne me rassure absolument pas, mon inquiétude croît alors en flèche. Ses yeux restent posés sur ce papier où sa main tenant un stylo se mouve pour donner naissance à des mots me décrivant, des mots qui pourraient être faux, des mots  que je ne peux lire.

- Pourquoi ? Vraiment laisse moi lire ! je redemande plus insistante.

- J'ai dit non mon cœur.

Sur le moment, je préférais ignorer sa subtile provocation, me focalisant sur le contenu de son devoir. S'il écrit n'importe quelle chose négative sur moi, c'est ma réputation qui va en prendre un coup et honnêtement, je n'ai pas envie qu'il raconte des mensonges sur moi. J'ai toujours vécu en faisant attention à l'image que je projetais de moi, je ne peux pas me permettre de le laisser ruiner tout ce que j'ai construit jusqu'ici. J'ai toujours fais en fonction du regard des autres. Je suis consciente que peu de gens me comprendront, mais certains verront où je veux en venir, cette peur constante de ne pas être à la hauteur, ce combat mental qui petit à petit nous fatigue, nous consume. Je sais, pour une simple description j'en fais toute une affaire, mais il en va de mon image, il s'agit de la seule chose qui me rassure, qui fait que je ne me sens pas étrangère, je le supplie donc :

- Je t'en pris, laisse moi jeter juste un petit coup d'œil.

- Je te trouve trop oppressante, je vais ajouter ce petit défaut.

- Non ne fais pas ça ! Allez ! Je t'en supplie donne le moi ! Je ferai tout ce que tu veux !

Il lève enfin les yeux, me regarde avec un sourire lourd de sens et me dis :

- Tout ce que je veux, hein ?

Sa question me fait réaliser que je venais de perdre le contrôle. Je ne sais s'il ne s'agit que d'une impression mais son regard semble curieux, attisé par un feu qu'il ne peut atteindre. Je soupire alors pour reprendre mes esprits et d'un air désinvolte, je répond : 

- Je ne pense pas que j'ai le choix maintenant, vas-y dis moi ce que tu veux du moment que cela reste légal bien sûr.

- Très bien, alors je veux, hum, laisse moi réfléchir. Ah oui ! Je veux que tu m'accordes une nuit.

- Quoi ! Criai-je avant de m'étouffer.

- Mademoiselle Ellinold's, un problème ? Demande notre professeure interpellée par mon cri de surprise.

Sweet woundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant