Une journée de merde, voilà ce qu'est aujourd'hui. Après ma fuite de chez Emily me voilà entrain de me défouler sur un putain de toxico qui doit encore une somme monstrueuse à mon oncle. A chaque coup que je lui donne, je pense à ces mots qu'elle a prononcé, ses mots. Le mec couché au sol se protégeant la figure et me suppliant d'arrêter semble tellement pathétique, je suis pathétique, ma vie est pathétique.
Arrive l'heure où je dois le descendre et honnêtement j'hésite réellement à le terminer.
Je me retrouve face à moi-même : soit je le tue et je me retrouve en taule soit je ne le tue pas et je me retrouve quand même en taule. Au point où j'en suis, la prison est la seule issue qui m'attend. Je tiens l'arme et la pointe sur son crâne rasé, je prends une grande inspiration, ferme les yeux et un tir retenti. J'ouvre brusquement les yeux, son corps qui se vide de son sang devant mes yeux ne me procure aucune sensation, ni de la satisfaction ni du dégoût et encore moins de pitié. Je regarde mon arme entre mes mains, je suis un dealer et plus le temps passe et plus je deviens pire, non seulement avec le boulot qui devient de plus en plus présent dans ma vie mais aussi à cause d'elle. Tout va trop vite, ses sentiments qu'elle éprouve pour moi, c'est de la folie. Je n'oublie pas les premières pensées que j'ai eu envers elle. Mais celle que je retiens est celle d'une nuit. Juste une nuit comme je sais si bien le faire. C'est toujours le même déroulement, elles tombent amoureuses, je les rejette et pour m'en débarrasser pour de bon je passe une nuit avec elles avant de ma casser et de les laisser tomber. Au début j'avais abandonné cette idée, mais je vois qu'il est temps de l'exécuter. Trois semaines me suffiront, qu'elle tombe totalement amoureuse et d'un coup la déception et le dégoût prendront place à mon égard. Après tout, je finis toujours par décevoir tout le monde, pourquoi changer ?
Encore une fois, je me suis perdu dans mes pensées au lieu de me demander d'où venait le coup de feu. Et non, il ne venait pas de moi. Je ne veux pas devenir comme mon oncle, un assassin. Je sais que j'emprunte son chemin mais j'essaie de prendre le plus de temps avant de me transformer en lui.
Je me tourne et vois encore une fois le bras droit de mon oncle Marco, son flingue fumant, je comprends alors tout de suite. C'était pas un règlement de compte banal, c'était comme Paul, purement et simplement personnel. Il avait juste envie de le descendre parce qu'il lui barrait la route et non pas parce que c'est un toxico. Je m'en veux déjà que ce soit un toxico ou pas donc ça ne change pas grand chose pour moi. Ça m'énerve seulement de me sentir utilisé pour des raisons qui ne sont pas pour lesquelles on m'a appelé.
Plus tard, une discussion assez mouvementée entre mon oncle et moi sur le sujet du gars d'aujourd'hui et du fait que je n'apprécie pas qu'on me laisse terminer le travail a eu lieu. Mon oncle semble apprécier mon mécontentement ce qui me rend malade, il me confirme qu'il pense me nommer comme successeur de son « entreprise ». Autrement dit, je suis dans la merde et ça ne me convient pas trop. Je suis un connard pas un mafieux. En tout cas pas au niveau de mon oncle, je ne veux pas le succéder mais soyons honnête, je n'ai pas d'autres choix. Je ne risque pas de devenir un scientifique de renommé qui a enfin trouvé le remède contre le cancer ou encore moins le premier astronaute qui s'est tapé une bière avec deux extraterrestres. Je me contente d'avoir la tête sur les épaules et de voir ce qu'est vraiment mon futur.
Mais pourquoi, je n'arrive pas à enlever Emily de mon esprit, « futur » et « Emi' » ne s'accordent absolument pas dans ma tête ou en tout cas ça ne devrait pas. Alors pourquoi je pense à elle ? A chaque moment où je ne m'occupe pas, mon esprit s'emplit de pensées, d'images d'Emily. D'un côté je me dis que j'ai bien fait de la rejeter de l'autre je me dis que je n'aurais pas dû. Je préfère écouter le premier côté, c'est le plus raisonnable. Elle ne peut pas vivre dans mon monde, c'est le genre de fille qui à chaque fois que tu vas sortir va t'appeler dix fois en une heure pour savoir si t'es encore en vie, alors qu'elle même sera en danger. Je ne pourrais jamais lui donner ce qu'elle attend de moi. De toute façon c'est décidé, il est temps de sortir le masque du « Bad boy » comme elle le dirait.
Je rentre chez moi, prend une douche et commande à manger. Je suis assis sur mon canapé lorsque l'on sonne chez moi, je me dirige vers la porte mon arme cachée dans mon dos retenu par l'élastique de mon short. On ne sonne pas chez moi, on toque que ce soit la pizzeria, un Danger ou encore les flics. J'ouvre lentement et sors ma tête pour voir qui est là, c'est Ashley.
Je la fixe de haut en bas de façon dure et froide pour lui faire comprendre qu'elle n'a rien à faire ici.
« - Qu'est-ce tu fous là ? Lui dis-je
- Fais moi rentrer.
- Haha, certainement.
Je fais mine de refermer la porte, lorsqu'elle la bloque avec son pied, elle le retire rapidement avant de sautiller de douleur ce qui me fait rire et me sentir satisfait.
- T'es un putain de connard tu le sais ça ?
- Euh vaguement ouais ? C'est pas nouveau alors qu'est ce que ça peut te foutre ?
- Quand tu touches à Emily j'en ai quelque chose à foutre, je suis venue te dire une seule phrase avant de me casser de ta baraque, elle m'a tout raconté et je tiens juste à te dire que c'est dommage... tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de perdre n'ose pas regretter tes actes.
- Ouais, allez salut. »
Je lui claque la porte au nez et me remets sur mon canapé, je me sens de nouveau en colère. Qu'est ce que j'en ai a foutre moi ? Je m'en tape, qu'elle fasse ce qu'elle veut. Qu'est ce qu'elle voulait dire par là ?
Après avoir mangé, je me dirige vers ma chambre. Je regarde vers la fenêtre de celle-ci et je remarque une silhouette sur le trottoir de devant, je me pose des questions, tire le rideau et part me coucher, mon flingue sous mon oreiller, ce soir, je ne le sens pas.
J'appelle ma mère pour avoir des nouvelles, elle me dit que tout va bien de son côté, Dan s'est trouvé des amis mais aussi des ennemis et il commence à se faire une place et une réputation, je n'aime pas trop ça, surtout à son âge, je compte avoir une discussion avec lui. Je demande à ma mère quand est-ce qu'on pourra se revoir et elle me dit que dès qu'elle aura assez d'argent pour venir ou encore de quoi me payer un billet. S'il y a bien un truc que je ne ferai jamais, c'est prendre l'avion, ça c'est hors de question, je préfère qu'on me laisse dans une cage avec un lion. Une peur de l'avion c'est pas commun chez les gars comme moi, je ne serai pas si... « moi », si j'assumais cette peur, donc on n'en parle pas. Elle finit pas me demander si j'ai bossé mes cours, je lui dit que oui, mais avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas vraiment eu le temps.
Une fois raccroché, je me met à fixer mon plafond devenu gris, je n'arrive pas à dormir. Après une heure de réflexion je me lève et pour m'occuper, je décide de réviser un peu. Les révisions n'ont pas duré toute la nuit, il est quatre heures et demi du matin, j'ai cours dans un peu moins de trois heures et demi.
Je sens que dans la journée je vais être au sommet de la mauvaise humeur, on n'a pas intérêt à venir me soûler, parce que sinon je vais disjoncter et tout le monde sait comment c'est pas beau à voir.
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Sweet wound
Teen FictionElle : Tu parles d'un bad boy. Alors dis-moi pourquoi, il me suit partout ? Qu'ai-je de plus que les autres ? Quoi ? Lui et moi ? Jamais ! Lui : Pourquoi ne pas s'amuser ? Ses réactions sont tellement prévisibles. Elle est moi ? Combien tu donnes p...