Chapitre 38 : Alex

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"Pas à moi ! J'ai besoin de toi ! Je t'attendrais encore et encore ! Tu m'entends ?"

Ces mots ne cessent de tourner dans mon esprit. Elle m'attendra. Elle l'a dit. Elle ne le doit pas.

Il est temps de ressasser mon plan dans la tête : la troisième phase est enclenchée.

Un plan basé sur quatre phases, dont la dernière est celle que j'attends avec impatience.

Un silence de mort règne dans la voiture depuis le début. La tension est palpable. Nous nous dirigeons vers le lieu de rassemblement. Je dois prendre les choses en main, c'est moi qui commande tout ce merdier.

Nous arrivons et descendons de la voiture pour nous retrouver dans un vieil entrepôt abandonné.

"- Vous êtes enfin là ! s'écrit Marco.

- Où est Dylan ? demandais-je sur un ton supérieur et dur.

- Je suis là. répond-il froidement.

Je ne prends pas la peine d'attendre quoique ce soit et j'enchaîne directement :

- Je ne compte pas vous faire un discours de bienvenue, le topo est simple soit vous buttez soit vous vous faites butter. Je veux que vous alliez récupérer Steph et brûlez chaque maison, chaque repère, chaque endroit où ces connards ont posé leur pieds. Ne tirer que lorsqu'ils ouvriront le bal. Le moins de mort chez nous, le max chez eux. Dès que vous aurez récupéré Steph et fait ce que je vous ai dit, vous partez. Le reste, je m'en occupe. Vous avez cinq minutes à partir de maintenant pour vous équiper."

La vingtaine de gars que j'ai convoqué se met à partir dans tous les sens se préparant à l'assaut.

Je n'ai pas demandé beaucoup de gars, moins on est, plus on ira vite. Je me dirige vers Marco qui distribue les armes et je prends une arme à feu et un couteau de poche. Je divise le groupe en plusieurs parties et leur donne des instructions détaillées sur où ils vont et ce qu'ils doivent faire.

Je me charge avec Chase, Scott, Dylan, Marco et deux autres gars d'aller chercher Steph'. Je sors discrètement de l'entrepôt, lorsque je vois que j'ai reçu un message :

De Inconnu :

T'as trente minutes pour venir seul à cette adresse où je la butte.

Je reçois un second message contenant une adresse. Seulement je connais Jack, il est bien trop malin pour rester dans le même lieu que son otage. Il veut que l'on se retrouve seuls, face à face. Enfin si on ne compte pas ses gorilles qui vont me sauter dessus. Il me déçoit presque, le temps et le gang m'ont forgés, ils m'ont appris à réfléchir comme l'ennemi, je n'agis pas comme bon me semble, je m'adapte face à mon adversaire. Bizarrement, je saurai très bien raconter le déroulement de cette journée.

Je sais que j'ai menti à tout le monde, je leur ai fait croire que je risque ma peau, qu'il y a des chances que je ne m'en sorte pas. Les gars pensent que j'encoure le même risque qu'eux. Mais ce n'est pas vrai. Je ne risque pas de mourir ... Je vais mourir, c'était la dernière phase de mon plan. Je l'avais planifié depuis un bout de temps. Je sais que ça peut ressembler à un acte suicidaire, moi je le vois plutôt comme une forme de trêve. J'en fini avec la vie, Jack prend la place qui m'était destinée, les gars travaillent déjà pour le père alors pourquoi pas le fils ? Le seul regret que j'ai, c'est Emily. J'aurais dû déclencher cette guerre avant de l'avoir connue, ainsi elle n'aurait pas eu à souffrir et je n'aurais pas à me sentir coupable.

"- Alex, t'es prêt ? me demande Chase.

- Changement de plan, vous allez devant, je vous rejoindrai après, j'ai un truc à régler d'abord.

- Même pas en rêve, McCarter, s'écrit Chase.

- Je vais y aller maintenant, ces fils de chiens retiennent toujours ma sœur pas le temps pour ces conneries. ajoute Dylan avant de sortir accompagné de Marco et les deux autres hommes.

- Allez-y je vous dis, j'arrive putain qu'est ce qu'il vous arrive les mecs ?"

Je ne leur laisse pas le temps de répondre que je sors à mon tour, je prends la voiture à Marco puisque ce dernier monte dans celle de Dylan dans laquelle nous étions venus quelques temps plus tôt. Ma voiture étant mise à disposition pour un autre groupe, ma moto trop voyante.

Le trajet se fait long, non pas par sa longueur mais par le temps qui file trop lentement. Je dois en finir rapidement.

Durant le trajet, je reçois des messages m'indiquant, l'emplacement de mes hommes, ils sont tous à leur poste, ils n'attendent que mon consentement. Je leur donne alors le feu vert.

Marco m'envoie un message me déclarant que cet imbécile de Dylan s'est précipité la tête le première dans la maison de Jack afin de retrouver sa sœur. Je lui ordonne alors de le suivre et de le couvrir. Je lui demande ensuite de m'envoyer un rapport détaillé et que si Dylan commence à merder, il n'aura qu'à l'assommer et s'occuper lui même de sauver Steph. Si je me fie à mon instinct, mon cousin, sait exactement ce que je suis entrain de prévoir, c'est pour cela qu'il a dispersé son groupe, en sachant qu'il pense que je crois que Steph est avec lui, il n'a pas dû poster plus de sept ou huit hommes chez lui. Ce mec est si prévisible, la famille peut être parfois un vrai handicap, surtout si on agit contre elle.

Pour certains, ils font passer la famille avant tout et ce Dylan en est le parfait exemple, en revanche en ce qui me concerne ... tout dépend de la personne en face. Entre mon cousin et moi, il y a toujours d'énormes tensions, on se haïssait il y a déjà bien longtemps et maintenant l'occasion se présente de tout régler en une seule fois. Aucun de nous ne compte capituler et c'est pour ça, qu'on opère en fonction de ce que l'autre pourrait bien manigancer.

Je ferme les yeux exaspéré déjà et ma dernière pensée pour Emily, vient de s'évanouir,  je ne pense plus, j'agis.

J'approche de la destination au bout d'un quart d'heure, je sors mon téléphone, je regarde l'heure il est midi passé, déjà, je l'éteins et le jette au sol. En le voyant s'éclater en mille morceau, je me transforme définitivement en une machine sans cœur.

J'arrive face à une grande maison dans un grand champs de blé, étrange comme endroit, mais parfait pour un règlement de compte.

Je m'avance vers l'entrée quand soudain, je suffoque, ma respiration se fait de plus en plus rare, ma tête me lance et mes poumons me brûlent une douleur insoutenable, je passe une main sur mon dos, à la vue de cette dernière complètement repeinte en un sublime rouge, je comprends. On vient de me planter un couteau dans le dos. Littéralement. Un coup à la tête fini de m'achever et je sombre dans un monde obscure, un monde auquel je suis bien habitué, que je ne connais que trop bien. Seulement ce n'était pas moi qui finissait au sol, mais cette fois-ci, je constate que les règles ont changées, à mon tour d'être mal mené.

Malgré mon évanouissement, je parviens à sentir que mon assommeur, me porte, enfin me tire je ne sais où.

C'est là, où je sens que c'est enfin le début de la fin.

Sweet woundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant