"- Est-ce qu'il va bien ?
- Il est inconscient, il a perdu énormément de sang. Si vous êtes compatibles nous pourrons intervenir rapidement. J'apporterai les résultats de compatibilité, vous pouvez entrer le voir pendant ce temps.
- Très bien, merci docteur.
- Je vous en prie madame."
Des bribes de voix parviennent à mes oreilles, j'entends une porte s'ouvrir puis se refermer. On me parle, je n'émerge pourtant pas de mon inconscience. Seuls des souvenirs de mon enfance me reviennent à l'esprit :
Le jour où tout est parti en vrille, où mon géniteur s'est fait tabasser. Le jour où j'ai rejoins le gang. Le jour où ma mère est partie. Le jour où...
"- Alexandre McCarter, je t'ordonne d'ouvrir les yeux. Tu n'es qu'un imbécile ! Un enfant inconscient ! un silence se fait avant que cette voix qui m'est familière ne reprenne, mon enfant, tu n'as rien à faire sur ce lit, je ... j'aurais dû te protéger, je suis désolée. Je n'ai pas répondu à mon devoir de mère. J'aurais dû me donner à lui, j'aurais dû t'éviter tout ça. C'est moi qui devrai être à cette place. Chaque jour, chaque nuit, je m'inquiétais, j'avais peur que ce jour n'arrive. J'en pleure la nuit et ne parviens plus à dormir. Et maintenant qu'il est arrivé, je ne fais qu'appréhender la fin."
Je sens un contact se faire sur le haut de mon crâne, cette personne passe sa main sur mon front. Je le sens mais je n'arrive pas à me lever, ouvrir les yeux et encore moins à répondre. Ma mère, c'est elle qui me parle.
"- Alex, reste avec moi. J'ai besoin de mon fils, Dan a besoin de son frère. Je ne supporterai pas le fait de perdre un autre des hommes de ma vie."
Je peux l'entendre sangloter. Mon cœur ne cesse de répondre à ses paroles mais mon cerveau reste entêté et ne veut pas me réveiller.
Ne pleure pas, je t'en prie, sèche les larmes qui ont si longtemps coulées sur tes joues par ma faute. Arrête de culpabiliser, tout cela est de MA faute.
Il y a à nouveau un bruit de porte, je tente de me concentrer sur les bruits mais l'effort que je fournis me fait sombrer dans un sommeil encore plus profond. J'entends des cris, on me secoue violemment, il y a de l'agitation, le son qui m'attire le plus est un son régulier, celui d'une machine. Ce son aigu, se retrouve rapidement recouvert de nombreux bruits tous plus désagréables les uns que les autres. Je m'endors, je romps le peu de contact que j'avais avec mon monde et m'endors pour de bon. Je ne me réveillerai pas, je le sais. La mort ne me fait pas peur, j'ai seulement un seul regret : partir avant d'en avoir définitivement terminé avec ces histoires qui font de ma vie cet enfer.
[...]
Les médecins font du mieux qu'ils peuvent pour le sauver. Ils apportent une immense machine. Un défibrillateur. Mon fils n'a t-il pas suffisamment reçu d'électricité ainsi ?
On me fait sortir de la pièce pour m'emmener dans une autre, on m'habille d'une blouse de patient, une charlotte et on me couche dans un lit. On m'explique brièvement qu'il faut procéder à la perfusion d'urgence. Les résultats sanguins montrent que nous sommes compatibles. Cette nouvelle me semble si évidente et pourtant je ne peux m'empêcher de pleurer de tristesse. Ces analyses signifient également que c'est mon fils qui est entre la vie et la mort.
En attendant qu'ils l'apporte à mes côtés, je ressasse le discours et les explications que m'a porté la jeune fille qui est venue rendre visite à mon Alex quelques temps plus tôt. J'ai peut-être été froide avec elle mais plus rien ne m'importe. Je lui ai simplement demandé de partir et quitter mon fils, on a suffisamment de soucis ainsi, pas la peine d'en rajouter. Je lui en veux à cette fille, pourquoi ? Parce qu'Alex a prononcé son nom, lorsqu'il s'est éveillé l'espace de quelques secondes, je n'ai seulement eu le temps de l'entendre souffler son nom. Suis-je jalouse ? Probablement. J'ai uniquement peur qu'elle ne me vole mon fils pour de bon.

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Sweet wound
Teen FictionElle : Tu parles d'un bad boy. Alors dis-moi pourquoi, il me suit partout ? Qu'ai-je de plus que les autres ? Quoi ? Lui et moi ? Jamais ! Lui : Pourquoi ne pas s'amuser ? Ses réactions sont tellement prévisibles. Elle est moi ? Combien tu donnes p...