Sweet wound

Chapitre 48 : Alex

"- Trafic de stupéfiants, huit tentatives de meurtres, consommation de produits illicites dans des lieux publics, vingt-trois amendes impayées, détention d'armes sans permis et encore, on n'a pas réussi à trouver d'autres preuves de ton implication dans de nombreux règlements de compte, autre chose à ajouter à la liste ? me demande ce flic se dénommant Arthur.

Ça doit faire dix fois qu'il me répète ce genre de questions et je commence à m'ennuyer. Je pose mes mains menottées sur la table métallique nous séparant et lui réponds :

- Ouais, j'ai faim.

Il me regarde l'air ahuri et je souris en coin voyant son incrédulité. Il est nouveau, ce n'est pas possible autrement. 

- Oh et je veux mon avocat supposé être commis d'office, je ne confirme pas ces faits et j'affirme que ce que tu avances est de la pure diffamation, des accusations non-fondées et bien sûr on peut se tutoyer vu qu'on a passé deux jours en tête à tête comme deux vrais petits amoureux.

Il semble tout d'abord surpris mais il reprend rapidement son air sérieux et avance :

- Vous avez le droit de rester silencieux en attendant l'arrivée de votre avocat, je n'avance pas des accusations non-fondées car pour l'instant vous n'êtes que suspecté et enfin, nous avons plusieurs témoignages permettant d'affirmer certaines accusations retenues contre v- toi.

- Et ces témoignages, ne seraient-ce pas un certain Jack et tous les mecs qui ont fini à l'hosto ? Parce que c'est clair qu'eux sont parfaitement clean, c'est leur parole contre la mienne. Et ton enquête bat un peu de l'aile étant donné que tu n'as pas trouvé d'arme chez moi, tu as certainement perquisitionné chez toutes les personnes qui sont entrés en contact avec moi ces six derniers mois et toujours rien. On enlève une accusation, et de UN ! 

- Tu oublis Emily.

Mon enthousiasme retombe d'un seul coup, je le regarde droit dans les yeux durement et froidement.

- Emily ?

- La perquisition débutera très prochainement et j'espère surtout pour elle qu'elle n'a pas entre les mains l'objet qui te fera coffrer pour au minimum cinq ans et trois ans pour elle.

- Je vois, et bien prions qu'elle ne l'ai pas, si bien évidemment, elle existe réellement. Tu ne trouveras rien.

- J'en suis sûr.

- De même."

Il me lance un regard de défi que je ne me gêne pas de répondre, il se lève et se dirige vers la porte blindée de la salle d'interrogatoire, il attend qu'un policier vienne ouvrir et avant de sortir, il me lance :

"- Huit, plus trente, plus cinq, plus cinq, plus quarante-six, comptes bien c'est le nombre d'années que tu vas passé derrière les barreaux ... au minimum."

Ça fait quarte-vingt-quatorze ans, je risque quarte-vingt-quatorze ans de prison, franchement c'était prévisible. Je savais que j'allais passer ma vie en prison, au début ça ne me dérangeait pas tant que ça, je n'avais rien qui me donnait envie de me ranger. Mais maintenant il y a bien quelqu'un, Emily, je ne peux pas la laisser. Je sais qu'on s'est quitté en de très mauvais termes. Mais c'était plus fort que moi. On est toujours remonté l'un contre l'autre mais elle n'a pas hésité à risquer sa vie pour moi. Maintenant que je sais que je ne sortirais pas de cette endroit avant un siècle, je sais que j'ai fais le bon choix. M'éloigner était le bon choix. Maintenant me voilà entre moi et mon entêtement.

Je dois seulement la prévenir pour la perquisition. J'ai le droit à un appel, que je n'ai toujours pas passé. Je sais qu'en temps normal, je devrais contacter ma mère ou quelqu'un qui pourrais m'aider, mais dans un premier temps ma mère me ferait la peau après mes quatre-vingt-quatorze ans de détention et dans un second temps, Emily n'a surtout pas à être mêlée à cette affaire, elle doit se débarrasser de mes traces, m'effacer.