La journée se termine, le lycée se vide petit à petit et l'idée de devoir rester deux heures de plus m'épuise profondément. Je reste assis dans la salle attendant l'arrivée du professeur, je pose ma tête entre mes bras et ferme les yeux.
La porte s'ouvre enfin, j'entends des bruits de pas s'approcher mais je ne relève pas la tête, une chaise coulisse à la table à côté. OK, c'est pas le prof. Elle tape nerveusement ses ongles sur la table et plus le son dure et plus ça m'agace, je relève la tête prêt à lui crier d'arrêter mais la porte s'ouvre sur le professeur.
Il nous salue puis ouvre son livre en nous invitant à en faire de même. Je sens que ce cours va être très long, trop long. Une fois lancé dans son cours, j'essaie de suivre ce qu'il raconte mais trop de choses passent dans mon esprit déjà embrouillé et les tocs tocs d'Emily n'arrangent en rien la situation. J'essaie de garder mon calme mais difficile avec ces petits bruits énervants qui vous font perdre patience.
Je tente pour la énième fois de me concentrer sur ces putains d'exercices mais les tapotements d'Emily m'en empêchent, bon sang ça fait quarante cinq minutes que ça dure. La seule chose qui me retiens de lui dire d'arrêter est que j'ai décidé d'ignorer son existence.
L'heure se termine enfin mais il en reste encore une, le professeur nous signale qu'il nous donne une pause de dix minutes et qu'il part se prendre un café pendant ce temps, bien sûr nous ne pouvons pas quitter la pièce. Il sort et seul le bruit que font les ongles d'Emily sur sa table se font entendre. Je suis entrain de craquer, je n'ai qu'une envie, lancer la table aussi loin des mains de ma voisine de table.
Toc... toc ... toc ... toc
"- ARRÊTE MERDE !"
Ça y est j'ai craqué, elle se tourne vers moi et me lance un regard de défi, elle repose sa main sur cette fichue table et reprend son petit orchestre sans détacher ses orbites des miennes. Elle joue avec mes nerfs et je déteste ça, elle le sait parfaitement. Je reprends mes esprits et sors mes écouteurs, je mets le son de ma musique à fond et je ferme les yeux en balançant ma tête vers l'arrière. Trop facile, un sentiment de satisfaction me gagne au fur et à mesure où cette mélodie assez brutale souffle dans mes oreilles. Soudainement je sens qu'on me retire l'un de mes écouteurs, j'ouvre les yeux et je la vois le visage coléreux à seulement quelques centimètres du mien. Des pensées toutes plus malsaines les unes que les autres me traversent l'esprit rendant mon regard indifférent animé par une lueur que je m'efforce de camoufler.
Alex reprend-toi.
Elle me crie :
"- ARRÊTE MERDE !"
Je la regarde droit dans les yeux et lui lance un sourire vainqueur, je remets mon écouteur sans quitter ses orbites brunes. Elle a l'air outré par mon acte, mais petit tigre je ne fais que te rendre ce que tu me donnes. Elle entre dans sa fameuse phase d'énervement, sa veine jugulaire ressors, elle va craquer, j'en profite pour la provoquer encore, je l'informe donc :
"- Je sais que je suis beau mais là tu me mets mal à l'aise à me fixer comme si j'étais le dernier mec sur Terre."
Je la vois répondre quelque chose avec de grands gestes mais je n'entends rien avec cette musique. La voir s'agiter et gesticuler dans tous les sens sans entendre ce qu'elle raconte est juste hilarant. Je me rends compte alors que je suis entrain de m'amuser après des mois passés dans une ambiance morbide, sérieusement à en mourir d'ennui. C'est pas bon, je rigole en la voyant péter les plombs et c'est pas bon parce qu'elle comprend, elle comprend parfaitement que je suis entrain de faire tomber le masque. Je me ressaisis et je décide donc de faire ce que je sais faire le mieux, l'ignorer.
Le cours se termine enfin, je me lève afin de sortir mais mes pas se freinent lorsque je reçois un appel pour le boulot de ce soir. Le nez plongé dans le téléphone, mes yeux parcourant l'écran, je me sens basculer légèrement, elle vient de me pousser là non ? J'attends d'elle qu'elle m'explique ce qu'elle fait, mais elle se contente de continuer sa route sans rien dire, sans même s'excuser. Je ne sais pourquoi je souris bêtement, son acte m'a fait rire. Retour à l'envoyeur à ce que je vois. J'espère qu'elle n'attendait pas de moi une réaction parce que je ne compte pas lui donner le plaisir de me faire sortir de mes gonds.
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Sweet wound
Novela JuvenilElle : Tu parles d'un bad boy. Alors dis-moi pourquoi, il me suit partout ? Qu'ai-je de plus que les autres ? Quoi ? Lui et moi ? Jamais ! Lui : Pourquoi ne pas s'amuser ? Ses réactions sont tellement prévisibles. Elle est moi ? Combien tu donnes p...