Chapitre 12 : Alex

9.4K 339 27
                                    


Il est vingt-deux heures quand on sort de chez Emily, la laissant avec Ashley qui dormira chez elle. Je suis rassuré de la savoir accompagnée cette nuit, mais étrangement, je me me sens aussi  énervé et frustré, je ne comprend pas pourquoi l'histoire d'Emily me touche autant. D'habitude, lorsqu'une fille me raconte un événement de sa vie qui l'a profondément marquée, je m'en vais et la laisse toute seule, je fuis naturellement. D'autres fois, elles me racontent ces histoires pour passer une nuit avec « monsieur Badboy ». Mais avec Emily, c'est différent, je sentais qu'elle me racontait tout cela pour que je ne me sente pas coupable de ce qui s'est passé il y a quelques heures à la plage, mais j'avais aussi l'impression qu'elle ne me racontait pas tout. J'avais le sentiment qu'elle souhaitait me rassurer sur les événements qui ont précédés sans désirer m'en dire trop. Je ne cherchais pas à savoir, je ne voulais pas qu'elle se sente obligée, tout ce que je voulais c'était la prendre dans mes bras.

Merde ! Je crois que je commence à l'apprécier un peu trop. Mais je ne dois pas !  Je ne dois pas tomber amoureux d'elle. Et je ne connais qu'un seul moyen d'y arriver, il me faut une nuit, juste une seule passée avec elle et la rejeter le lendemain. Je sais que ça me fera du mal et à elle encore plus mais je dois le faire pour moi, pour elle, pour la protéger.

Une demie heure plus tard, j'arrive à la maison, je salue ma mère et lui dit :

- Salut mam's, tu ne dors pas ?

- Alex assieds-toi, il faut qu'on parle sérieusement.

- Dis moi, je t'écoute, répondis-je en me dirigeant vers la cuisine et en me servant de quoi boire.

- Je pars, dit-elle en baissant la tête.

-Tu...tu quoi, mam's je crois que c'est la pire blague que t'as jamais faite ! Répondis-je en m'étouffant.

- Non Alexander, ce n'est pas une blague.

- Mais on va où, pour faire quoi ? Demandais-je énervé et montrant clairement mon impatience.

- Je pars moi, Alex, pas toi, mon patron trouve que je travaille dur et sans relâche et il m'a proposé d'aller étudier à l'étranger pour devenir médecin, comprends moi Alex à mon âge c'est un miracle, je ne peux pas refuser !

- Et Dan ? Tu as pensé à Dan ? Qu'est ce qu'on va faire ?

- Idiot bien sûr que j'y ai pensé et je l'emmène avec moi, toi tu dois rester ici et finir tes études, je t'enverrai de l'argent chaque mois, et te donnerai de mes nouvelles constamment.

- Tu comptes me laisser seul ? Tu ne penses qu'à toi, tu agis égoïstement sans avoir la moindre pensée pour ton propre fils ! Criais-je énervé.

- Alexander !

- Tu sais quoi, que tu t'en ailles ou pas c'est la même chose, tu t'es jamais occupée de moi, je comprends pourquoi papa était parti ce soir là !

- Ne redis plus jamais ça Alexander McCarter.

Elle me gifle, je la regarde, elle a les larmes aux yeux, je sens mon cœur fendre et se briser, je ne supporte pas de la voir pleurer encore, je prends alors sur moi et garde ma colère bien enfouie, je la serre dans mes bras et la sens fondre en larmes, je lui souffle :

- Pardon, m'man, pardon, je ne le pensais pas.

- Je sais, je suis désolée mais je dois partir.

Elle se détache de mes bras m'embrasse avant d'aller dans sa chambre. Je me sens tellement bête, pourquoi parler de papa et pourquoi être si égoïste, je devrais être heureux pour elle, je monte dans ma chambre, plonge sur mon lit et enfonce mon visage dans mon coussin tentant de décolérer quand je reçois un message de mon oncle :

« Dans vingt minutes, l'entrepôt, Paul. »

Les messages de mon oncle sont rarement une bonne nouvelle, ils comportent toujours, l'heure, le lieu et la personne à tabasser et, je lui répond :

« Compris. »

Je me lève et commence à me préparer, je monte sur une chaise, décolle une partie de mon plafond et sors mon arme, je le cache dans mon dos et le recouvre de mon T-shirt. Je me dirige vers la sortie quand ma mère m'interpelle et me demande :

- Tu sors ?

- Oui.

- C'est ton oncle ?

- Oui

- Fais attention à toi mon fils.

Elle s'approche, me fait un câlin puis de ses petites mains prends mon visage avant de me souffler :

- Je t'aime mon fils.

Je lui répond avec un sourire, lui embrasse le front et lui dis :

- Si tu ne m'aimes pas qui le fera à ta place.

Elle se met à rire, je sors alors et prends ma voiture, je ne la prends pas souvent, j'aime pas la conduire après l'accident qui est arrivé à mon père, elle lui appartenait et je l'ai retapé avec l'aide de Chase.

Une fois arrivé, je trouve tout les membres du gang ayant reçu le message réunis, le fameux Paul arrive déjà dans un sale état, on commence la fête et au moment de l'achever, j'entends une voix nous dire :

- Arrêtez ! C'est moi qui en fini avec lui.

On se retourne pour voir mon oncle accompagné de son toutou Marco. On s'écarte, en général quand mon oncle demande a achever une personne, c'est pour des raisons qu'eux seuls connaissent, mais je ne pouvais me résoudre à le laisser faire.

- Je m'en charge mon oncle, on a fini de le tabasser.

- Je t'ai dis que j'allais m'en occuper.

- Et j'ai dis que je m'en charge, c'est à moi de le terminer. Je rétorque d'un air menaçant.

- J'apprécie ton dévouement Alex, mais je vais te demander de m'attendre près de ma voiture le temps que je termine.

Et pour m'empêcher de répliquer je sens la main de Marco s'appuyer sur mon épaule, je me défais de sa main brutalement, et me dirige vers sa voiture, je m'excuse silencieusement auprès de Paul et prie pour lui. Je ferme les yeux et entends une détonation, c'était la fin pour Paul.

Quelques temps après le tire, mon oncle arrive et me dis :

- Alex, je tiens à te remercier pour ta loyauté envers moi, mais quand je dis quelque chose évite de me répondre tu sais que ça m'énerve, il place sa main sur ma nuque pour accentuer son discours, j'ai aussi autre chose à te dire, étant donné que je n'ai pas de fils, j'envisage de te céder ma place dans quelques années. Je veux que tu prennes la tête du cartel, que tu deviennes l'homme à abattre, avant de ne me répondre je te laisse réfléchir, dit-il en ouvrant sa portière, Oh et t'inquiète t'auras d'autres occasions pour tirer, mais évite de viser l'épaule c'est moi qui t'as entraîné et je sais de quoi tu es capable, alors gamin concentre-toi un peu plus.

Je ne lui répond pas et me dirige vers ma voiture, je n'ai pas besoin de réfléchir à sa proposition ma réponse est définitivement NON. Je prends le volant énervé et conduis et en soufflant des injures, au feu rouge je frappe mon volant à plusieurs reprises dans l'espoir de faire diminuer ma rage croissante et commence à rouler à toute vitesse. Une fois à la maison, je trouve ma mère endormi sur le canapé, elle devait m'attendre, je lui embrasse le front et lui souffle :

- Tout bien réfléchi, je suis content pour toi et te souhaite de réussir, je t'aime mam's.

Je la vois sourire, elle a entendu ce que je lui ai dis, je la porte et l'emmène dans sa chambre, elle est petite et très maigre, je l'embrasse encore une fois, monte dans ma chambre et tente de dormir.

Ce qui me fait accepter si rapidement le départ de ma mère, c'est le souhait de ne pas la laisser assister à la fin de son fils.

Sweet woundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant