Après avoir constaté avec horreur l'absence de Dan, je me suis précipitée vers le premier médecin que j'ai croisé et lui ai demandé d'une faible voix et à bout de souffle où pouvait se trouver mon frère. Il m'a demandé mon nom et toutes ces formalités avant de me répondre qu'on l'avait transféré dans un hôpital en Angleterre avec l'autorisation d'un parent. A cette information mon cerveau cessa de fonctionner, je priais de toute mon âme que par miracle c'était ma mère qu'ils avaient appelés, mais je ne me fais pas d'illusions, elle change de numéro de téléphone pratiquement tout les ans et j'ignore pourquoi d'ailleurs.
C'était mon père. C'était lui le parent qui a transféré mon frère. Cela ne pouvait être que lui, prendre des décisions qui ne le concernent en rien depuis au moins deux ans lorsqu'il est parti nous laissant sans remords ma mère, Dan et moi.
Je décide donc de sortir de l'hôpital avec la ferme intention de l'appeler et de lui faire comprendre qu'il n'a pas le droit de décider de la vie de Dan comme cela lui chantait et de lui demander de prévenir maman lui même s'il en avait le courage car moi, je ne l'avais pas.
Je me trouve devant les portes vitrées de l'hôpital, encore dans le hall, je prends une profonde inspiration avant d'affronter ce mauvais temps qui s'accorde parfaitement à ma situation actuelle.
Je sors d'un air décidé mais une force phénoménale me fait freiner d'un seul coup. C'est à ce moment là que je me souviens de la dernière fois que j'ai adressé la parole à mon géniteur. Et cela date de ce jour-là, j'ai refusé de lui adresser le moindre mot et cela m'a valu pendant des mois et des mois des privations de dîners, de sorties et de télé. Mais entêtée comme je suis, je continuai de l'ignorer et de me murer dans un silence de mort en sa présence. Et maintenant je m'apprête à lui reparler. Tellement de choses se sont produites depuis l'incident. Il y a d'abord eu ma mère qui refusait d'ouvrir les yeux sur mon père et qui continuait de se créer son petit monde à elle pour ne pas craquer, puis est apparue la maîtresse de mon père qui n'était autre que sa secrétaire et pour enfin terminer, la demande de divorce de mon père qui a fait sombrer ma mère dans une dépression terrible où elle a tenté de mettre fin à ses jours. Heureusement son travail et ses collègues lui ont redonné le goût à la vie et grâce au Dr. Weelfroden elle a carrément pu se débarrasser de toutes ses idées sombres. Quant à moi, on ne m'a jamais vraiment demandé ce que je ressentais, ce que j'éprouvais ou si je supportais, on m'a tellement ignoré que moi même je me suis oubliée et me suis contentée d'aider ma mère à s'en sortir. En fait plus j'y pense et plus je me rends compte que je me suis oubliée, à cette pensée de chaudes larmes emplissent mon visage, mon cœur se resserre encore et encore plus.
Je me rends compte enfin que je me suis arrêtée de marcher que lorsqu'une main se pose sur mon épaule, avant même qu'il ne prononce ses mots je sais qu'avec lui je suis quelqu'un, je ne suis pas oubliée et c'est ça qui me fait encore plus pleurer, je pleure de me voir souffrir mais aussi de me voir si fragile devant un être que je ne connais que depuis peu. Seulement je sais qu'auprès de lui je suis en sécurité, du moins c'est le sentiment qu'il me procure.
« - Petit tigre ? »
Je ferme les yeux, prends une grande inspiration et me tourne pour voir Alex avec l'expression la plus humiliante qu'on peut porter à votre égard : la pitié, la compassion.
« - Tu vas bien ? »
Mais oui imbécile ça se voit ! Cri mon subconscient. Je me dépêche de taire mon irritation croissante au fur et à mesure qu'il porte sur moi ce regard que je hais. Lorsque je parviens enfin à calmer mes sanglots, j'essuie mes larmes et tente de donner une réponse décente malgré mon ton involontairement sec et froid :
« - Ouais tout va bien Alex.
- Arrête de me mentir Emily, je t'ai vu pleure, tu sembles si-...
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Sweet wound
Teen FictionElle : Tu parles d'un bad boy. Alors dis-moi pourquoi, il me suit partout ? Qu'ai-je de plus que les autres ? Quoi ? Lui et moi ? Jamais ! Lui : Pourquoi ne pas s'amuser ? Ses réactions sont tellement prévisibles. Elle est moi ? Combien tu donnes p...