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Églantine s'approche. Je suis un peu tendu. Mes joues chauffent. Elles sont certainement rouges écarlates. Elle, elle est souriante et n'a pas l'air de m'en vouloir. On se salut et se fait la bise.

_ Je t'ai attendu ! S'écrie Églantine un peu moins enjouée que d'habitude.

_ Désolé, ça nous a pris du temps et j'étais fatigué de ma journée.

C'est sorti sans réfléchir ! Je me surprends à être convainquant dans mon mensonge.

_ Ce n'est pas grave. Je ne suis pas restée très longtemps à la soirée. C'est dommage, tu aurais pu rencontrer ma petite communauté.

_ Oui...

_ Justement... on organise un atelier Do It Yourself mercredi soir si ça te dit ?

_ Un atelier quoi ?

_ A ces hommes, ils n'écoutent jamais ! Je t'en ai parlé au bar.

Maintenant que j'y repense. Elle m'a effectivement parlé d'un atelier de loisirs créatifs.

_ Ah oui, ça me revient.

_ Et ? S'interroge-t-elle bouche ouverte et sourcils levés.

Je constate qu'elle a de jolies canines !

_ Je ne sais pas trop... je reprends à 6 heures du matin le lendemain.

_ Ah oui c'est vrai !

_ Non, mais ça me va.

_ Ok ! Cette fois-ci, c'est moi qui t'y amène ! Comme ça je suis sûre que tu seras là, petit cabotin !

Est-ce qu'elle se doute de quelque chose ? Au moins, son attitude me rassure. Ne pas me rendre à sa fête m'a tellement pris la tête tout le weekend que cette fois-ci je viendrai.

J'ai une étrange sensation. Plus je la regarde et plus je me rends compte qu'elle a de l'importance pour moi. Je me suis imprégné de ses nombreuses mimiques. J'aime en découvrir davantage chaque jour.

Elle s'en va. Je me surprends à me dire que sa tenue de travail lui va bien. Je reluque ses fesses. Je détourne mon regard. Je ne veux pas faire ça.

Une vision de Jérôme entrain de parler d'elle me frappe instantanément. Il pourrait s'éprendre d'elle ! Je me dis que c'est la jungle et que je dois asseoir ma domination. Malgré moi, j'ai des idées bizarres...

Je marche le long des allées. 

Aux rayons fruits et légumes, il me vient à l'esprit que c'est risqué de ne pas emballer les produits. Des clients pourraient intentionnellement les détériorer ou cracher dessus. 

Je continue ma route dans l'allée centrale. Je m'arrête. En bout de rayon, je vois Églantine. Elle est en caisse et passe des articles devant le capteur infrarouge, tout en parlant amusée avec une cliente. Je me décale un peu pour ne pas être vu. Je soupire.

Je sens une présence derrière moi.

_ Excusez-moi monsieur, me dit une vieille dame.

_ Pardon ! Dis-je surpris tout en me décalant.

La cliente saisie un pack de bouteilles d'huiles en promotion situé en tête de gondole. Je retourne ma tête vers Églantine. Elle me regarde et me fait un salut de la main. Mince, elle m'a vu ! Je lui rends son geste et m'en vais. Je trottine à toute vitesse comme pour fuir le danger. Je me sens stupide.

LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant