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Je suis attablé, chez moi, en compagnie d'Églantine. Je fixe mon verre de jus d'orange. Pour le coup, j'aurais préféré avoir un verre de whisky sec.

_ Ça n'a pas l'air d'aller ? Demande Églantine.

Je soupire. Je dois me lancer.

_ Je ne suis pas gardé.

_ C'est-à-dire ?

_ Mon contrat n'est pas renouvelé.

_ Ah... désolé. Dit-elle visage fermé.

_ ...

_ Ne t'inquiète pas ! Ce n'est pas la mort ! Tu vas retrouver du travail.

Oui, ce n'est pas la mort. C'est juste que je vais encore devoir faire tout un tas de démarches à la con. Et que je ne sais pas quoi faire du reste de ma vie.

_ Tu devrais démissionner, dis-je fermement.

_ Quoi ?

_ Oui, partons d'ici.

_ What ? Qu'est-ce que tu racontes ? S'interroge Églantine amusée.

_ Je suis très sérieux.

_ Je..., marmonne-t-elle stupéfaite. Étrange demande !

_ ...

Elle n'a pas l'air de prendre ma requête au sérieux. La situation m'agace encore plus.

_ Je suis désolé, Lucas, me dit-elle en me prenant la main. Mais on ne se connaît pas encore assez, pouffe-t-elle. C'est pas possible, tu me fais une blague ?

_ Ce sera le meilleur moyen de mieux se connaître.

_ Tu veux que j'habite chez toi ?

_ Oui. Mais pas ici.

_ Tu me mets dans l'embarras. Je t'aime bien mais je ne me sens pas prête à lâcher mon travail pour partir vers l'inconnu.

_ C'est ce qui nous différencie.

_ Tu me prends au dépourvu. Je ne sais pas quoi te répondre.

Soudainement, je prends conscience qu'elle m' « aime bien » et donc pas autant que je ne le pensais. Elle n'est pas encore attachée à notre relation. Je suis idiot, elle s'en est tapée plein d'autres avant moi...

_ Est-ce que tu peux partir s'il te plaît ? Dis-je en retirant ma main de la sienne.

_ Je t'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je suis désolée !

_ J'ai envie d'être seul.

Elle s'approche de moi mais je recule.

_ Qu'est-ce qui t'arrives ? Qu'est-ce que t'as ? Demande-t-elle d'une petite voix. Dis-moi à quoi tu penses.

_ Rien, dis-je en soupirant. Je veux juste être seul un moment. Je... je t'appelle, ok.

Elle se dirige vers la porte d'entrée, me fixe un instant puis s'en va. Je me sens atrocement mal. Je me sens stupide. Ma jambe secoue à toute vitesse sans que je ne puisse l'arrêter. Je décide d'aller prendre une douche.

Bon sang, qu'est-ce qui m'a pris de lui demander ça ? C'est du grand n'importe quoi ! Qu'est-ce qui m'a pris ? J'ai vraiment des réactions de puceau ! Mais à la réflexion, ça me fait vraiment très mal au cœur qu'elle ne m'aime juste que « bien ». Si elle savait à quel point je l'adore... J'en viens à me dire que si je ne couche pas avec elle, elle ne parviendra jamais à mettre des fondations sérieuses à notre couple.

Je sors de la douche comme si j'étais harassé par une journée de travail. Je me mets à chercher mon téléphone portable.

Un message d'Églantine.

« Je tiens à toi mon cœur ! Désolé si je t'ai fait de la peine ! Bisous ;) »

« Non, ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui suis désolé. Je crois que perdre mon travail m'a un peu déboussolé. Je tiens à toi. Bisous. »

LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant