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Le voyage s'est bien passé. Il a été court mais intense. Églantine n'étais pas pressée de reprendre son travail. Moi, je dois en trouver un nouveau. Je ne sais pas vraiment si je dois à nouveau postuler pour travailler dans des supermarchés. J'ai sollicité l'avis d'Églantine sur ce sujet mais elle est restée très évasive. Je crois qu'elle n'en sait pas plus que moi. Et puis de toute façon, c'est à moi de savoir ce que je veux faire.

Je me souviens que je n'ai pas effacé ma page wiki qui contient toute ma thèse. J'allume mon PC et me connecte sur mon compte utilisateur. Il y a eu pas mal de visites. Mais n'y demeure que le commentaire d'Ophélie. Dans les paramètres du compte, j'hésite à cliquer sur le bouton virtuel qui le supprimerait. J'ai tout de même passé deux semaines à mettre en ligne tout mon travail... je suis dépité.

Je découvre un peu par hasard que je peux faire une sauvegarde de ma page en PDF via le site. C'est parfait ! Je récupère mon fichier et supprime mon wiki. 

Je décide de préparer du café. Un peu de moisi s'est formé dans le fond visqueux de mon mug. Je ne l'avais pas nettoyé avant de partir en Angleterre. Je le mets sous l'eau chaude. Je le frotte énergiquement avec mon éponge mais les traces de café ne semblent pas vouloir disparaître. Je soupire.

Je passe devant le frigo et appuie contre la porte plusieurs fois. Je reste planté devant le réfrigérateur comme un abruti. Je crois que le voyage m'a un peu fatigué. 

Je bois mon café en regardant l'extérieur. Le ciel se couvre, il va certainement pleuvoir. On a eu de la chance qu'il fasse aussi beau en Angleterre.

Je pars m'allonger sur mon canapé et manque de faire tomber mon mug en le posant sur la table basse. Je prends la télécommande mais hésite à allumer la télé. J'ai le bras tendu vers l'écran plat. Non. Je ne vais pas l'allumer.

J'ai envie d'être dans l'action mais je ne sais pas quoi faire. Je me lève promptement et marche sans but dans la salle de séjour. Je pars dans ma chambre et me plonge dans le noir. Je me déshabille et m'allonge dans mon lit. Je préfère dormir que de tourner en rond à ne pas trouver de solution à mon ennui. Églantine est toujours partout dans ma tête. Toutes mes pensées sont noyées dans son souvenir. Dans mon amour pour elle. 

Je repense à notre première relation sexuelle.

Depuis que je suis en couple, j'ai le sentiment d'avoir perdu une bonne partie de mes facultés intellectuelles. Dans un sens, je crois que j'ai converti un fardeau par un autre. Je suis passé d'une obsession à une autre. Je suis idiot. Je m'aperçois que j'ai hâte de la revoir, comme le chien a hâte de revoir son maître. 

Je préfère dormir que de m'impatienter à l'attendre. 

LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant