Forcing [Im Changkyun - Monsta X]

Jour 31.

Eunmi en avait vraiment marre des cours d'Histoire, elle avait l'impression de n'avoir que ça, avec le Coréen. En plus, la seconde guerre mondiale, elle en avait un peu rien à faire. Déjà que l'histoire ne la passionnait pas, son pays n'était même pas directement impliqué.

Et puis elle n'avait plus rien à faire, elle avait déjà regardé toutes les images du manuel. Deux fois. Alors elle dessinait des symboles aléatoires sur son cahier qui était rempli seulement par les polycopiés que distribuait la professeure.

Elle n'avait pas besoin de prendre des notes, le programme n'avait pas changé depuis que son frère était au lycée, et lui était plus qu'un excellent élève, toujours dans le top trois du lycée, et dans le top vingt national. Il lui avait donc laissé tous ses cahiers, donnant la chance à la violette d'être libre de vaquer à ses occupations durant la plupart des cours.

Les seuls cours où elle suivait étaient l'économie car elle aimait beaucoup ça, et sa LV2, le français, car son grand frère avait prit Japonais.

Mais l'inconvénient était qu'elle n'avait donc rien à faire durant les cours, et qu'elle s'ennuyait énormément. Avant, elle passait son temps à discuter avec Hoseok, à l'époque assis à côté d'elle, mais maintenant la classe entière les séparait, tels les Roméo et Juliette des temps modernes. L'amour en moins.

Elle pourrait très bien parler avec Changkyun, d'ailleurs elle se gênait pas pour le faire assez souvent. Mais elle ne voulait pas le faire tout le temps non plus. Elle avait compris que le châtain était studieux, et qu'il voulait un minimum écouter en cours. Et aussi qu'il ne voulait pas se faire remarquer des professeurs, chose qui s'était passée trop souvent depuis qu'il était son voisin.

Et enfin, elle savait que même s'il commençait à s'ouvrir à elle, ce n'était pas son genre de parler toute la journée. Elle ne voulait pas le brusquer.

Elle soupira pour la énième fois, et fit rencontrer son front et sa table dans un élan de désespoir.

- C'est long...

Elle soupira longuement une autre fois, un râle pas très très féminin, s'apparentant plus à celui d'un ours malade. Un rire fit écho à ses oreilles, et elle releva la tête immédiatement, se donnant même des vertiges, pour ancrer ses yeux choqués dans ceux du châtain.

"Il a rit ! Il a rit putain !"

Elle était à deux doigts de faire une danse de la joie, là, au milieu de sa classe, pendant que la prof parlait des horreurs du nazisme.

Changkyun se tut dans l'instant, pris sur le fait, se raclant la gorge avant de regarder de nouveau le tableau.

- T'arrêtes pas, c'est beau.

Le châtain s'étouffa avec sa salive.

- Pardon ?

- Tu parles du mien, mais j'aime beaucoup ton rire.

"Et t'es beau quand tu ris aussi. Encore plus beau que d'habitude."

- Tu peux arrêter de dire des trucs comme ça ?

- Et pourquoi ?

- ... Parce que.

- Je te gène ?

- ... Pas du tout.

- Mieux... je te perturbe ?

Cette fois-ci il ne répondit pas, et elle se mit à sourire fièrement. Changkyun claqua sa langue contre son palais, lui lançant un regard de biais.

- Tu. Ne. Me. Perturbe. Pas.

- Ah oui ? Parce qu'on dirait que c'est un peu le cas quand même... c'est quoi ces joues un peu rouges alors ?

Elle leva sa main droite et agita son index devant ses joues, d'un air joueur. Elle se sentait de plus en plus à l'aise en sa présence, et agissait presque instinctivement, comme elle se comportait avec ses deux abrutis.

Elle se sentait bien avec Changkyun, tout simplement.

Le châtain, en ayant sûrement marre de se sentir en position de faiblesse face à sa voisine, attrapa sa main au vol, l'emprisonnant dans la sienne, bien plus grande.

"Oh mon dieu code rouge ! Alerte contact ! Je répète, alerte contact ! La fuite s'impose !"

Son sourire tomba, son visage s'enflamma et son cœur tapa le sprint du siècle.

Et le châtain ne lâchait pas sa main, ancrant son regard dans le sien.