Forcing [Im Changkyun - Monsta X]

Jour 52.

Après avoir pris une immense inspiration, Eunmi entra dans la salle 3-B, rattrapant ses deux amis qui ne l'avaient absolument pas attendue pendant sa prise de courage devant la porte.

Elle les salua tous les deux et partit s'asseoir à sa place, tandis que le professeur commençait à noter le titre du nouveau chapitre au tableau. Elle se plaça bien droite sur sa chaise, sortit ses affaires, et planta son regard sur le tableau.

Au bout de quelques instants, elle risqua un regard sur la droite, mais Changkyun sembla le sentir et tourna sa tête vers elle également. Elle écarquilla les yeux et les détourna immédiatement, se raclant la gorge.

Puis elle s'insulta mentalement face à son comportement plus que ridicule.

Mais bon, pour sa défense, elle avait de quoi agir de la sorte, après ce qu'il s'était passé la veille.

Déjà, elle avait été fortement étonnée que le châtain l'interpelle à la sortie des cours, et encore plus étonnée de se rendre compte à quel point ça lui avait manqué de croiser son regard. Parce qu'il ne fallait pas mentir, Changkyun avait de très beaux yeux.

Mais la colère avait vite remplacé ce sentiment étrange, et c'est sur ses gardes qu'elle l'avait suivie pour l'écouter. Et comme elle l'avait prédit, il ne s'était pas vraiment excusé. En fait, il s'était excusé sans vraiment le faire, en disant qu'il y pouvait rien car c'était son caractère.

C'était encore plus énervée qu'Eunmi avait entreprit de partir, avant que la voix grave de son voisin ne l'arrête. Elle avait encore l'impression de l'entendre en boucle dans sa tête.

"Tu me manques"

Ça tournait dans tous les sens. Ça avait semblé sortir tout seul, et la sincérité qui émanait de ces simples petits mots prouvaient tant de choses, que la violette ne savait plus où donner de la tête.

Maintenant, elle savait qu'il y avait une part de vrai dans ce qu'ils avaient vécu. Que, comme elle avait cru avant qu'il ne lui balance tout ça au visage, il s'était attaché à elle malgré tout.

Mais la jeune femme avait totalement paniqué, et, ne sachant quoi faire, elle s'était enfuie.

Oui, Changkyun avait certainement fait un effort surhumain pour lui dire -enfin, hurler- ces trois mots, et elle, elle s'était barrée comme la dernière des lâches.

C'était pas très reluisant, et ça expliquait son étrange attitude de ce matin.

- Mister Im ! Wake up !

Eunmi sursauta en entendant la voix du professeur si près d'elle, et sortit de ses pensées par la même occasion. Le jeune prof était penché sur le bureau de son voisin, ses bras où les veines ressortaient appuyés de part et d'autre de la table.

Le châtain s'était réveillé d'un bond, portant ses yeux ayant doublé de volume face à la surprise posés sur le visage du jeune professeur. Il s'excusa rapidement et le brun retourna à son cours avec le sourire, comme si de rien était.

Encore une fois, la violette détourna le regard dès qu'elle croisa celui de Changkyun, dont les yeux étaient un peu bouffis par le sommeil et la joue un peu rougie à cause du contact prolongé avec la manche de sa veste sur laquelle il dormait.

Elle crut rêver. Im Changkyun dormait en cours. En voilà de la nouveauté. Elle pensa avec une once d'espoir que c'était peut-être leur dispute qui l'empêchait de bien dormir la nuit.

"C'est égoïste ça, espèce de crétine."

La violette passa le reste du cours à chercher comment l'aborder. Elle voulait des explications, elle voulait qu'il s'excuse à proprement parlé. Pour qu'elle puisse tenter d'oublier l'horrible semaine qu'elle avait passé, et retrouver son Changkyun.

Alors, quand arriva la pause, elle fit le premier truc qui lui passa par la tête.

Elle guetta la réaction de Changkyun, qui ramassa doucement la gomme s'étant échouée sur sa table après avoir heurté sa tempe dans un lancer magnifiquement exécuté.

- C'est ta manière de communiquer ou quoi ?

Elle haussa les épaules et lui fit un sourire innocent, quoique un peu crispé, exactement comme la première fois que c'était arrivé. Il sourit légèrement en coin, un brin de nostalgie passant dans ses pupilles. Puis il rangea le petit objet dans la trousse de la violette, s'ébouriffa ses cheveux, et reprit la parole.

- Je te dois la vérité, j'ai pas été totalement honnête avec toi hier.

Elle se redressa sur sa chaise, prête à entendre ce qu'il avait à dire.