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- Ben regarde moi.

L'enfant plongea son regard dans celui doux de sa mère. Du haut de ses 15 ans, le garçon était en pleine croissance et dépassait Leia de plus d'une tête.

- Ben, je veux que tu saches que je serai là pour toi, quoi qu'il arrive. Toujours. Quoi que tu décides de faire ou de devenir. Si je ne te suis pas c'est que ton choix est différent du mien. Si je ne te retiens pas c'est pour mieux que tu grandisse. Si je ne pleure plus, c'est que mes plaies ont guéri. Si je ne cris plus son nom, c'est que la douleur est passée. Si j'ai réussi à t'élever, c'est grâce à Luke, à son soutien, à son amour. Si je suis fière de toi aujourd'hui, c'est parce que tu es devenu le plus courageux et le plus beau des apprentis Jedi à mes yeux amoureux de mère.

Ben Solo toucha le bras de Leia qui avait empoigné ses épaules.

- Tu es belle Maman.

Une larme coula sur la joue rose de l'ex-princesse.

- Je nous vengerai. De lui et de la vie. Continua Ben Solo. Maman, je le ferai.

- Aucune haine ne doit secouer ton coeur, mon chéri.

Le poing droit du jeune garçon se serra mais une caresse douce vint le calmer.

- Il regrettera de t'avoir fait tout ce mal. Je te le jure, il regrettera de nous avoir abandonner. Il regretta de m'avoir délaisser lorsque, face à lui, je lui hurlerai qu'il n'a pas été mon père.

Le regard de Leia était devenu vide, secoué par moment par les mouvements brusques de son fils.

- Ben, il est parti. Il voulait vivre une autre vie... Tu n'as jamais été une erreur, ni dans sa tête, ni dans son coeur. Tu es le fruit de notre amour et même si aujourd'hui, il a disparu pour n'être plus qu'une poussière dans ton esprit, le plus honteux des pères, Han Solo est ton héritage. Le Faucon Millénium est ta possession. Le blaster abimé et vieilli par la lutte est à toi. Ne l'oublie jamais s'il te plaît. Tu es un Solo.

- JE SUIS UN SKYWALKER ! Hurla Ben en se desserrant de sa mère.

- Ben, Ben... Tu seras le plus puissant, pour tout ce que t'ont donné tes ancêtres et ta personnalité exceptionnelle. Mais n'oublie pas les autres et ceux qui t'aiment. Ils ne sont pas aussi inexistants que ce que tu crois.

- Maman, qui m'aime ?

- Luke, tes camarades, les professeurs du sanctuaire... Chewie, C3 et R2 même si tu n'y crois pas, moi... Et Papa.

Le poing aux allures de carte veineuse de Ben s'écrasa sur la surface de la table anthracite.

- Tu l'accepteras un jour... Murmura Leia en approchant sa main des vagues longues et brunes que formaient les cheveux de son enfant.

Mais il s'écarta.

- Il ne m'aime plus, je ne l'aime plus. Et même si il possédait encore un coeur et du courage pour me dire  "je t'aime", je détournerais le regard comme il l'a fait en m'abandonnant. Han Solo est un nom que j'ai banni de mes souvenirs, il est apatride dans mon coeur et mendiant dans ma tête. Il n'est plus rien sauf la vague ombre d'un fantôme qui pleure. Mais je ne le pardonnerai jamais. Jamais. Il m'a trahi...

- Ben...

- Mais surtout il t'a trahi. Plus jamais, plus jamais un homme n'osera te faire tant de mal. J'espère que tu m'as bien entendu. Plus jamais, puisque que je te protégerai jusqu'au bout.

L'ancienne princesse d'Alderaan s'était effondrée en pleurs contre la tunique de son fils. Les souvenirs la torturaient, reprenaient possession de tout son corps comme lors de ces longues soirées où elle avait arrêté de lutter et préféré creuser son visage avec des larmes. Et Ben en avait été le triste témoin pendant plus de trois ans. Ce soir, il changeait tout et sans le savoir leur destin commun...

Alors elle se releva et attrapa le visage de son enfant et prononça ces mots. Ces mots qui, comme un refrain incessant, reviennent toujours dans l'esprit corrompu du chevalier de Ren :

- Nous serons toujours liés. Parce que je t'ai donné la vie, parce que tu as illuminé la mienne. Il ne se passera jamais un jour sans que je pense à toi, que je ne m'inquiète pour le beau garçon que tu es devenu. Mais il ne se passera pas un jour sans que je ne cesse de croire en toi. Je t'aime. Bien plus que ce qui est possible et imaginable. Je t'aime comme les lunes admirent les étoiles, comme les princesses pleurent leur peuple, comme les rois cachent leur trésor. Je t'aime comme la plus fanatique des mères. Ben, je t'aime.