Souvenirs d'Ekale 3 : Avenir incertain

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          Des jours, des semaines, des mois, des années passèrent

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          Des jours, des semaines, des mois, des années passèrent. Le temps défilait rapidement et nôtre vie d'oracles des montagnes continuait paisiblement.

          Au cours de ces années, je m'entraînais avec Akil, Ishara et Chana à activer le miroir des vérités. Au début seul Akil et Ishara y arrivaient leurs puissances respectives étaient incroyables. En quelques mois ils pouvaient contrôler le miroir à leur guise tandis qu'à Chana il a fallu un an et moi deux ans, j'étais visiblement le plus faible de nous quatre.

           Par ailleurs, je passais moins de temps avec ceux qui m'avaient accompagnés jusque-là ; Kunta et Chenzira, qui s'étaient considérablement rapprochés à mon insu.

             Un jour de chasse alors qu'on faisait une pause près d'une rivière ils m'annoncèrent tous deux qu'ils s'étaient avoués leur amour. Kunta était mon frère jumeau, je percevais la moindre de ses émotions et de ses pensées mais étonnamment je ne m'étais pas rendu compte de son amour pour Chenzira.

            J'étais passé à côté de beaucoup de choses en restant enfermé dans cette pièce secrète. J'en arrivais à me demander si ça en valait vraiment la peine, je les sentais s'éloigner de moi.

           Il ne restait à présent plus que deux semaines avant Benesha. Chenzira portait l'enfant de Kunta, j'allais être l'oncle d'un petit garçon, j'en avais eu une vision, mais ça moi seul le savais.

           À l'approche de Benesha l'attitude du Doyen changea radicalement, il était devenu nerveux et colérique, comme moi il pensait sûrement à cette vérité que l'on découvrirait et tout les changements qu'elle engendrerait. Plus que trois jours, le nom de celui ou celle qui serait sacrifié venait d'être annoncé par Ampah Shideria. Il s'agissait de Daren, un jeune garçon du clan des guerriers, celui-ci avait à peine seize ans. Cette nouvelle attrista profondément sa famille mais comme le demandait la tradition ils n'avaient pas le droit de le pleurer car offrir son âme au grand djinn est l'acte le plus noble qui soit.

           En y repensant la colère du doyen était sûrement due à cela. Tout dans ses dires laissaient croire qu'il vouait une haine féroce à cette tradition mais cela n'empêchait pas les préparatifs de Benesha de battre leur plein. Trois jours plus tard le moment tant espéré arriva enfin. Le roi invita tout les clans comme à chaque fois à cette célébration mais le doyen interdit à tous les oracles de s'y rendre. Au lieu de cela ils furent conduits dans la salle du miroir des vérités où Ishara, Chana, Akil et moi nous trouvions déjà. Les professeurs prirent le temps de leur expliquer ce qui était sur le point de se passer avant une dernière intervention du doyen. Plus personne ne pensait à la célébration qui se déroulait à l'autre bout du royaume, il avait achevé de les convaincre que la vision de l'un de nous quatre déciderait de l'avenir de Kelile. Cependant qui de nous quatre ? Ce genre de vision était incontrôlé, on pouvait l'assimiler à une transe soudaine qui se manifestait sans prévenir.

          Au bout de quelques heures l'énergie mystique d'Ishara se répandit violemment dans toute la pièce. Ses yeux changèrent de couleur et il commença à prononcer ces mots presque de manière inconsciente.

- On dit que le destin est une vérité et que nos visions sont un fragment du destin elles sont par conséquent des vérités. Oh miroir des vérités permet nous à tous de voir la vérité sur Kelile.

        Le miroir s'illumina de toutes parts et retint l'attention de tous, des images floues sont apparues, au bout de quelques secondes nous étions capables de distinguer.....

          De la vie, des arbres, des étendues d'eau à perte de vue, des êtres semblables aux Keliliens ; Oui ! Il y avait effectivement de la vie en dehors de la barrière spirituelle et tous les oracles purent s'en rendre compte. Les enseignements des prêtres, les prières et même le sacrifice de ce pauvre enfant qui se déroulait au même moment, tout n'était que mensonge !

        Parallèlement, j'eu aussi une vision à l'insu de tous.

        Les terres de Kelile inondées de sang, des cadavres de toute part, des pleurs, des cris. Il était sûr que cette vision marquerait le début d'une guerre sans précédent.

La Grande FailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant