Chapitre 11 : Rêve et Réalité

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       Les premiers rayons du soleil Kelilien s'étaient montrés et avaient commencés à illuminer le royaume, faisant éclore les fleurs sur les terrasses et dans les jardins et poussant les oiseaux à entonner leurs plus beaux chants pour chasser le...

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       Les premiers rayons du soleil Kelilien s'étaient montrés et avaient commencés à illuminer le royaume, faisant éclore les fleurs sur les terrasses et dans les jardins et poussant les oiseaux à entonner leurs plus beaux chants pour chasser les rêves de ceux qui n'avaient pas encore ouverts leurs paupières.

      Comme toujours le palais royal brillait de milles feux en s'accordant avec le soleil qui révélait son imposante et minutieuse architecture mais aussi ses teintes grisâtre et beige.

       Dans chaque maison du royaume l'heure était à la prière et le palais n'en échappait pas. Ils remerciaient le grand djinn pour la protection qu'il leur offrait et pour la vie paisible qu'ils menaient à l'intérieur de la barrière spirituelle. Ils demandaient enfin à être préservés de l'avancée de la grande faille. Après cela tout le monde pouvait vaquer à ses occupations quotidiennes.

      À l'intérieur du palais précisément dans la salle à manger royale, quatre des enfants du Roi et son épouse s'étaient installés autour d'une grande table ornée où étaient disposés des dizaines de mets aux saveurs matinales dont la vue charmait.

     Quelques temps après les portes de la salle jusque-là closes s'ouvrirent pour laisser entrer le Roi qui revêtait une tunique rouge bordeaux recouverte d'une cape blanche faite à partir de la fourrure d'une bête mystique.

    On disait qu'il était dans la quarantaine pourtant son apparence était similaire à celle d'un jeune homme de 20 ans à peine. Il présentait des cheveux courts noirs sous sa couronne et ses yeux étaient aussi d'un noir abyssal. Son visage presque constamment souriant était d'une telle beauté et perfection qu'on pouvait passer des heures à le regarder émerveillé. AUSARE, tel était son nom.

    Lorsqu'il entra les gardes, les serviteurs et sa famille se mirent debout et s'inclinèrent en signe de respect. Il mit fin aux salutations en s'asseyant.

     Il promena le regard autour de la table, ses deux jeunes fils aînés Teferi et Tendaji, sa plus jeune fille Iniko et son épouse Enoa étaient présents mais un siège restait vide. Celui d'une autre de ses filles.

- Pourquoi Seïra n'est-elle pas encore descendue ? demanda t-il à un serviteur.

     Mais celui- ci n'eut pas le temps de répondre car au même moment les portes de la salle s'ouvrirent de nouveau. Une jeune et belle fille entra. Elle était vêtue d'une robe argentée aux extrémités en dentelle dorée. Elle avait de longs cheveux blancs immaculés et des yeux d'un rouge écarlate intense. Il s'agissait de Seïra la première fille du Roi.

- Je vous adresse mes salutations et vous prie d'excuser mon retard, formula t-elle en se courbant en signe de respect.

L'épouse du Roi quelque peu irritée rétorqua :

- Et quelle est ton excuse cette fois ?

- Je ...

- Il suffit ! Je ne veux rien entendre de plus. Ça ne peut pas continuer ainsi, si tu ne fais pas d'efforts pour être à table à temps alors que tu as une dizaine de domestiques à ta disposition, tu iras manger avec les serviteurs.

- Je suis désolée, répondit- elle en baissant la tête.

      Si la reine avait pu lire les pensées de sa fille, elle aurait entendue toutes les injures et vue toute la haine qu'elle lui adressait. Même s'il lui arrivait de tenir son rôle de bonne fille, le fort caractère de Seïra reprenait presque toujours le dessus. Elle n'obéissait et ne vouait admiration et respect qu'au Roi.

- Calmez vous ma reine, Il n'y pas de quoi être mauvaise humeur alors qu'il fait à peine jour. Prends place Seïra, émit le Roi.

- Je vous remercie père, articula t-elle en s'avançant vers la table.

Les portes de la salle se refermèrent derrière elle.

                                  *
                               *    *

      Aberash de son côté était toujours dans une salle obscure en face du porteur de masque sacré. Le cercle d'incantation dans lequel il était avait disparu et la marque sur son dos elle aussi mais il ne s'en souciait pas. Il garda un moment le regard fixé sur Ampah Shideria et tenta par la suite de se lever mais retomba aussitôt. Il se sentait faible et tremblait.

Il regarda de nouveau autour de lui :

- Où est-ce que je suis ? Comment me suis-je retrouvé ici ?
Dites le moi !

- Aberash, fils de Kunta et de Chenzira ou devrais-je dire Marc Adano. Je suis heureux de te revoir en face de moi après toutes ces années. Je répondrai à toutes tes questions mais avant tu dois te reposer et te remettre de ton long voyage.

- Un voyage ? Qu'est-ce que vous racontez ?

      Marc s'imaginait être encore en train de rêver mais aucun rêve ne pouvait être si réel. Il sentait ses membres, pouvait les bouger, il sentait le sol sur lequel il reposait et la légère brise de vent qui parcourait la pièce. Comment tout cela était-il possible ?

- Eshe ! Cria Ampah Shideria.

     Quelques minutes plus tard une jeune fille entra en donnant l'occasion aux rayons de soleil de s'incruster dans la pièce. Elle avait un corps très fin, des cheveux courts et violets qui recouvraient son oeil droit, portait une robe noire et des bracelets de plumes et de perles aux pieds et aux bras.

- Eshe, occupe toi de lui, donne lui des vêtements adéquats et de quoi manger, ordonna Ampah Shideria.

- Oui, maître.

Il se tourna de nouveau vers Aberash et lui dit ceci avant de disparaître.

- Nous nous reverrons tout-à l'heure.
La jeune fille s'avança alors près d'Aberash et l'aida à se relever en le portant sur son épaule.

    Aberash restait consterné devant ce qu'il lui arrivait. Il n'avait pas encore compris qu'il se trouvait à Kelile et cette fois ci pour de vrai.

La Grande FailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant