HISTOIRE NOMINÉE AUX WATTYS 2018
◇ Un étranger, voilà ce qu'il à toujours été, étranger à ce monde, étranger à cette famille, étranger à lui-même.
♤ Sa vie à elle n'a été jusque là qu'une succession d'échecs. On lui dit parfois qu'elle est juste dif...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Mon nom est Asong, fils de Dali et de Elong. J'ai 19 ans et je suis un guerrier de rang 20. J'ai rejoint la garde royale il y a un an sur la recommandation du chef Akinwunmi et j'ai été assigné il y a de cela quatre mois à la garde de la princesse Seïra.
Je ne suis pas dupe, je sais que cet interrogatoire ne me sauvera pas de la prison car ma libération remettrait en cause le témoignage d'une membre de famille royale. Je pourrais tout au plus m'en sortir avec une peine provisoire selon les arguments que je vous donnerai c'est pourquoi vous espérez ma collaboration. Malgré tout je vous informe que je ne jouerai pas à ce jeu là en plaidant coupable pour des actes que je n'ai pas commis.
Je vais plutôt vous expliquer pourquoi la première princesse n'est pas la personne que vous pensez qu'elle est et pourquoi elle est la seule et unique coupable.
La première princesse est quelqu'un de vraiment difficile à cerner. Elle n'est pas très appréciée par les membres de sa famille et seul le roi entretient une relation quasi-fusionnelle avec elle. Elle est généralement absente des rassemblements et passe la majeure partie de son temps dans sa chambre.
Elle semblait pourtant être une belle personne du peu de temps que j'ai pu l'observer à mon arrivée dans la garde royale. Sa douceur et son altruisme n'avaient point d'égal au sein de la famille royale. Je ne comprenais donc pas comme vous la méfiance que certains avaient à son égard. Mais je m'en suis vite rendu compte.
Aujourd'hui encore je ne m'explique pas les imprévisibles changements d'attitude de la princesse. À ces moments là, ses yeux devenaient aussi rouges que le sang. Elle manifestait un excès de colère et de violence. En l'espace de deux mois six de ses anciennes servantes furent renvoyées et cela arrivait lors ces changements d'humeurs soudains. Mais elle n'était jamais allée aussi loin qu'avec Kamali.
Comprenez qu'elle la battue de ses propres mains jusqu'à ce qu'elle soit en sang et lorsque j'ai essayé de la défendre elle a saisie l'un de ses peignes d'or et s'est mise à s'égratigner puis à crier à l'aide.
Voilà véritablement ce qui c'est passé la nuit dernière. Rien n'aurait pu me pousser à faire du mal à Kamali et et à la première princesse. Cette histoire est montée de toute pièce. Mais il y a encore quelque chose que je ne vous ai pas dis.
Il y a une chose encore plus déroutante dans le comportement de la princesse Seïra qui glacerait le sang à n'importe qui. Il lui arrive de passer des heures assise ou couchée, les yeux figés et le visage inexpressif. Elle entre dans une sorte de léthargie qu'on ne peut confondre à un sommeil.
Elle est aussi inerte qu'une statue, aucun battements de cils, le regard perdu dans le vide, aucun mouvement, à peine respire t-elle. En la voyant ainsi on peut l'assimiler à une marionnette....
Une marionnette sans marionnettiste.
C'est sur ce discours déconcertant que s'acheva l'interrogatoire d'Asong. Les deux enquêteurs du nom d'Oge et d'Esros ne savant quel jugement porter sur les dires du jeune guerrier, s'en allèrent faire leurs rapports à leurs supérieurs. En les voyant s'éloigner Asong comprit que son futur était scellé. Son affront à la famille royale ne saurait être toléré.
Il regagna sa cellule les minutes suivantes. Lorsque la porte se referma derrière lui, il s'avança vers la fenêtre circulaire et il empoigna l'une des barres métalliques.
Un léger vent frais le frappait et les rayons de soleils illuminaient son visage. Il se mit à monologuer.
- J'ai essayé de m'enfuir le plus loin possible sans jamais me retourner. Mais c'était plus fort que moi, ton visage me revenait sans cesse à l'esprit. Je lui ferai payer pour la souffrance qu'elle t'a faite subir. Mon arme lui fera regretter son crime si il arrive que tu n'ouvres plus les yeux. Cependant j'ai l'intime conviction que nous nous retrouverons Kamali.
Au même moment Aberash qui approchait de la capitale fut pris d'un fort mal de crâne. Eshe arrêta la bête mystique sur laquelle ils voyageaient et demanda à Aberash s'il allait bien mais ce dernier resta silencieux. Il était en train d'avoir une nouvelle vision. Un jeune homme qu'il ne connaissait pas marchait à ses côtés et lui souriait.
Les pièces se mettaient doucement en place sur l'échiquier du destin.
