SAISON 4: Episode 9: Faire la paix

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OLIVER:

Ava finit par se calmer et il s'écarta un peu pour la regarder, et mesurer la chance qu'il avait qu'elle soit encore en vie.

- Je t'avais promis que  se finirait bien, lui chuchota-t-il.

- Mais Kyle... murmura Ava.

- Ce n'était pas ta faute.

Soudain, les yeux d'Ava s' écarquillèrent:

- Oliver... Dans mon dos... Dis-moi ce qui se passe! Ça brûle!

Affolé, il souleva l'arrière de son t-shirt et découvrit un spectacle qui le laissa bouche bée: dans le dos d'Ava, le tatouage HG s'estompait, remplacé par une peau parfaitement saine.

- C'est... commença-t-il avant de s'interrompre.

- Oliver! supplia Ava.

- C'est la marque d'HG... Elle disparaît! On dirait que ta peau se répare! Comme pour... Pour...

"Les coupures sur tes poignets." Mais il ne voulait pas le dire. Heureusement, Ava comprit:

- HG est toujours là? s'enquit-elle d'un ton affolé.

- Non, la rassura Oliver. Je l'ai déconnecté, c'est sûr. Il n'existe plus. Mais peut-être que ton corps se souvient de la manière dont il peut se régénérer?

- Tu le penses vraiment ? 

- Je ne sais pas... Il y a bien des animaux qui peuvent régénérer des parties de leur corps... Peut-être que la présence d'HG en toi t'a permis, inconsciemment, de faire la même chose?

- Tu crois?

Oliver haussa les épaules:

- Je m'en fiche, en fait. Tout ce que je sais, c'est qu'HG n'est plus, et que nous sommes vivants.

Là-dessus, il se pencha pour l'embrasser.


Ava insista ensuite pour voir Kyle, qui avait repris conscience, mais devait rester à l'infirmerie pour se reposer.

- Je suis désolée, Kyle, répéta-t-elle inlassablement jusqu'à ce que l'intéressé l'interrompe.

- Inutile d'être désolée pour quelque chose qui n'est pas ta faute. Et quelque part, j'ai eu de la chance: tu n'as touché aucun des organes vitaux.

- Tant mieux, soupira Ava.

- Maintenant, dit Oliver, il n'y a plus qu'à faire venir Katherine, Rhett, et les enfants ici. Rétablir le contact avec les autres parties du monde. Danaé en Belgique, par exemple...

- Un vaste programme, sourit Kyle.

- Ce n'est que le meilleur qui nous attend.


AVA 

Quelques jours plus tard, tôt le matin, alors que l'aube teintait les montagnes de Denver d'orange et mauve,  Ava se rendit seule au cimetière de Denver où était enterré Arthur, pour la première fois. 

La première chose qu'elle vit fut la stèle élevée à sa mémoire. Sauf qu'elle n'était pas morte, songea-t-elle avec un certain vertige. Et même, si tous avaient su ce qu'elle était réellement, lui auraient-ils vraiment consacré ce mémorial ? 

Mais alors, son regard se posa sur la tombe d'Arthur, juste à côté une plaque de marbre noir à même l'herbe verdoyante du cimetière. "Arthur Anderson." S'ensuivaient les deux dates qui avaient encadré sa vie... trop courte. Et un épitaphe impersonnel glorifiant sa participation à la mission Morrigan.

Et enfin, un peu plus bas sur le marbre, Ava découvrit quelques phrases, un poème:

"Do not stand at my grave and weep
I am not there; I do not sleep.
I am a thousand winds that blow,
I am the diamond glints on snow,
I am the sun on ripened grain,
I am the gentle autumn rain.
When you awaken in the morning's hush,
I am the swift uplifting rush
Of quiet birds in circled flight.
I am the soft stars that shine at night.
Do not stand at my grave and cry,
I am not there; I did not die." Mary Elizabeth Frye. 

Arthur, je n'ai jamais eu un ami tel que toi. Tu disais haïr les clones, et nous étions amis. Tu as été mon premier ami, et j'aimerais pouvoir dire mon frère. Tu méritais mieux que ces vingt-et-une années de vie, mais j'ai au moins eu l'honneur de te rencontrer...

Repose en paix, celui qui sera toujours ton meilleur ami, Mathieu. 

En lisant ces mots, Ava se sentit submergée par l'émotion.  Elle savait qu'Arthur avait été exceptionnel. Elle le savait. Son fils lui ressemblait tellement... Alors que la photo sur le marbre semblait la fixer,elle croyait voir les yeux d'Angelo... En partant ce matin au petit jour,elle avait emporté le couteau d'Arthur, celui qu'elle avait eu sur elle quand Oliver l'avait trouvée inconsciente... Elle le sortit de sa gaine et le posa sur la dalle,à l'endroit où subsistait un espace vide, et où elle pourrait lui parler une dernière fois, dans ce monde mortel. 

En silence, elle appuya la pointe du couteau et commença à graver.

Lorsqu'elle eut terminé, le soleil baignait le cimetière d'une clarté dorée, et Ava recula pour observer son dernier hommage à Arthur,dont les lettres imparfaites formaient des vers d'une touchante sincérité :

" Mon monde d'avant a disparu, mais ce n'est pas grave. 

Je sais que tu en as fait partie, et que tu es toujours là, avec moi. 

Tu le seras toujours.

Je peux le voir quand les yeux d'Angelo brillent.

Je peux voir que tu n'es pas parti, que tu ne m'as jamais abandonnée. Tu l'avais promis, et puis...

Ceux qui s'aiment vraiment ne s'abandonnent jamais."

Elle avait écrit sans même penser.

- C'est magnifique, mo àlainn, dit doucement une voix, dans son dos.

Ava sursauta et se retourna : Oliver se tenait devant elle, un peu en retrait, et elle se sentit soudain mal à l'aise. Comment allait-il interpréter ce poème ? Évidemment, elle l'aimait, mais... elle sentait bien que leur amour n'avait rien à voir avec celui qu'elle avait partagé avec Arthur...

- Oliver, balbutia-t-elle, je suis...

Avant qu'elle ait pu terminer, Oliver s'approcha d'elle et la serra dans ses bras.

-  Ava, dit-il,  je sais qu'Arthur comptera toujours pour toi. C'est normal. Je le sais et ça ne me dérange pas. 

Il s'assit à côté d'elle :

- Vraiment ? dit Ava.

- Oui.

Ils restèrent en silence jusqu'à ce qu'Ava finisse par lâcher :

- Je pense qu'Arthur aurait été heureux que tu sois avec moi. 

Un furtif rayon de soleil balaya leurs visages et Ava posa sa tête sur l'épaule d'Oliver. Elle n'avait pas toujours été en paix, mais à présent, c'était le cas.


(Je vous mets la traduction que j'ai bricolée pour le magnifique poème de Mary Elizabeth Frye :

Ne reste pas sur ma tombe à pleurer.
Je ne suis pas là, je ne dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent.
Je suis le diamant qui brille sur la neige.
Quand tu t'éveilles dans le silence du matin
Je suis la rapide et silencieuse nuée d'oiseaux volant en cercles.
Je suis les douces étoiles qui brillent la nuit.
Ne reste pas à pleurer sur ma tombe.
Je ne suis pas là. Je ne suis pas mort. 

J'ai essayé de traduire au mieux  :)) 

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