CONJONCTION: Episode 8: Séparés

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LÉNA

Ils traversèrent les locaux tous ensemble, pour repartir vers les pistes où ils avaient laissé Mike et son avion. 

Cependant, l'absence d'Ava pesait sur eux comme un nuage menaçant. Ils étaient séparés. Et Oliver aussi allait partir de son côté: l'avion qu'il allait utiliser était posé juste à côté de celui de Mike, prêt à décoller, avait promis le président.

- Bon, je vous laisse là, dit Oliver. Si j'ai fait ma part de la mission avant six jours, je volerai jusqu'à Nazca.

- D'accord, dit Léna. Bonne chance à toi. 

- Non, attends, O, l'arrêta Angelo. Je viens aussi. 

- Et moi aussi, ajouta Eleanor. On y va tous ensemble. Cynthia vient avec nous. 

Léna crut un instant avoir mal entendu, mais sa fille s'approcha d'elle, les yeux étincelants:

- Maman, je vais avec eux. Je ne peux pas les laisser, tu comprends. 

Léna finit par hocher la tête: autrefois, les choses avaient été exactement pareilles avec Mathieu, Ginny, Ava et Arthur...

- Vas-y, mais fais bien attention à toi, ma chérie, soupira-t-elle en la serrant de toutes ses forces dans ses bras. 

Cynthia courut alors vers Mathieu, et Léna croisa le regard d'Oliver. Et elle comprit qu'elle pouvait évidemment lui faire confiance pour veiller sur sa fille. 

- Hum, les interrompit alors Jakob Raeburn. Je vais venir aussi. Vous aurez sans doute besoin de moi.

- Encore une de tes visions? s'inquiéta Eleanor. 

- Disons... un pressentiment.

- Alors, monte, décréta Oliver en indiquant leur avion. A bientôt, chers amis, et rappelez-vous que quoi qu'il arrive, il est hors de question de laisser tomber. 

Léna n'aurait pas dit mieux. Mais, alors qu'elle s'installait dans l'avion de Mike en compagnie de Mathieu, Jules et Violet, elle réalisa à quel point les mots d'Oliver avaient été importants. 

Voir sa fille partir l'avait chamboulée. Mais heureusement, il lui avait rappelé qui ils étaient. 

Ceux qui ne s'étaient jamais rendus.


OLIVER

Dans l'avion, tous étaient silencieux, conscients de l'importance de leur mission. Le visage de Jakob était encore plus concentré qu'à l'accoutumée. 

- Dès que les données GPS commencent à me lâcher, on atterrit, annonça Oliver. 

Un peu moins d'un quart d'heure plus tard, l'avion commença à perdre de la hauteur. 

- On atterrit, conclut-il. 

Il lui semblait vaguement reconnaître les environs...

- Papa! cria alors Eleanor. Regarde, là-bas! Qu'est-ce que c'est? 

Dans la vallée, à environ quelques kilomètres, se trouvait une sculpture de verre sombre, au relief dentelé. Elle miroitait de manière surnaturelle sous le soleil. 

Oliver se livra à un rapide calcul et se rendit compte que leur avion avait dû se crasher de l'autre côté de cette chose... Et que celle-ci devait se trouver là où avait atteri la météorite!

- C'est par là que nous devons aller, conclut-il.

- Et le plus vite possible, ajouta Jakob. 

Eleanor échangea un regard avec son frère et Cynthia et ils descendirent de l'avion pour se mettre à marcher. 

L'air glacé brûlait les poumons d'Oliver, et la tête lui tournait. Il se dit que c'était l'altitude. Tout, plutôt qu'imaginer que la maladie était en train de gagner. Il fit de son mieux pour marcher à la même allure que Jakob, ne montrer à personne ce qu'il endurait. Surtout pas à Angelo et Eleanor. 

Tandis que l'étrange sculpture se faisait de plus en plus proche, il avait l'impression qu'il pouvait vaciller à tout moment... Mais il se força à combattre celle-ci.

Parce que, quelque part, Ava avait accepté la partie la plus incertaine de leur plan. 

Et s'il échouait, tout serait vain.

- Dites donc, lâcha finalement Cynthia alors que l'immense sculpture de verre sombre n'était plus qu'à quelques centaines de mètres. Vous avez déjà vu un truc pareil? 

- Non, dit Angelo. Il y a fort à parier que c'est une création de la météorite. Regardez, il y a un boyau qui semble aller vers le cœur de... cette chose. 

Malgré sa faiblesse, Oliver repéra ce dont le jeune homme parlait: une galerie était ménagée dans la surface opaline, menant sans doute au centre de l'étrange concrétion qui s'était créée autour de la météorite. Car il était sûr qu'il s'agissait d'une création de celle-ci. Pour quoi faire? Se protéger? Peu importait. 

 D'une manière ou d'une autre, il l'emmènerait loin de ceux qu'il aimait.

- Allons-y, décréta-t-il. Ce n'est que du verre.

Jakob fit la moue, aussi peu convaincu qu'Oliver, mais au final, ils n'avaient guère le choix. 

Ils s'avancèrent jusqu'à l'entrée du boyau.



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