Episode 18: Piégés

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Ce soir-là, Léna eut du mal à trouver le sommeil. 

Elle mit ça sur le compte de l'adrénaline accumulée dans la journée, qui devait refuser de retrouver un niveau normal. Elle consulta son réveil pour la énième fois, le plus discrètement possible pour éviter de réveiller Ava et Ginny. Celui ci indiquait 1h24 du matin. Elle soupira. C'est alors qu'elle entendit un sifflement qui venait des bouches d'aération. Comme si l'air se faisait dense. Léna se redressa :

- Ava? Ginny? appela-t-elle. Vous entendez ça?

- Hein ? fit Ginny ensommeillée.

Ava qui dormait dans le lit du haut, s'approcha de la bouche d'aération, et aussitôt une quinte de toux la secoua.

- Les filles! hoqueta-t-elle. Mettez tout de suite un truc devant votre bouche! C'est du gaz!

Léna obéit aussitôt en sautant sur ses pieds.

- Faut sortir d'ici et prévenir les autres! décréta Ginny, sa voix étouffée par le chiffon qu'elle avait plaqué devant sa bouche.

Entre-temps, Ava avait sauté de son lit et ouvert la porte qui menait au couloir.

- Je vais le dire aux autres! décida Ginny en se dirigeant vers les autres chambres. Léna, va chercher Mathieu et Arthur.

Léna se précipita vers la porte de la chambre des garçons, le coeur au bord des lèvres.

- Mathieu! Arthur! Réveillez-vous! supplia-t-elle en déboulant dans la chambre voisine. Il y a du gaz! Il faut que vous mettiez un chiffon devant votre bouche! dit-elle en leur tendant le bout de tissu.

Heureusement, les deux intéressés n'avaient pas l'air encore trop atteints par les gaz et obéirent sans poser de questions, avant de rejoindre Ava dans le couloir.

- La porte est fermée, indiqua celle-ci.

Ginny revint à ce moment là et ajouta :

- Les portes des autres chambres sont fermées aussi! Je comprends pas! On n'a pas de verrou....

- Ça doit être des fermetures magnétiques, devina Mathieu. Mais pourquoi ça serait fermé maintenant? Ça ne l'a jamais été...

- Alors le problème est résolu, affirma Arthur. C'est un test.

- Ils nous testent en essayant de nous tuer au monoxyde de carbone? explosa Léna, paniquée. Tu y vas un peu fort!

- Ça ne peut pas être du monoxyde de carbone, intervint Ava. Si c'en était, on serait tous déjà morts.

- Oui mais je commence à avoir mal à la tête, prévint Ginny. Faudrait peut-être pas trainer ici...

- Mais ils ont du verrouiller tout le complexe! s'affola Léna. Comment on va sortir?

- T'inquiète pas, dit Mathieu en lui posant une main sur son épaule.

- Je sais! s'écria brusquement Arthur. La sortie de secours, celle à coté des douches, et qui donne sur le parc!

- Oui ! approuva Ava. La serrure est en mauvaise état, si ça se trouve, on peut sortir par là-bas !

Ils partirent en courant vers le couloir de droite, qui menait aux douches, mais dépassèrent celle-ci, jusqu'à arriver devant une porte semblable à celle de leur couloir qu'ils avaient trouvée verrouillée. Ginny pesa de tout son poids dessus, en vain.

- Ça marche pas! s'écria-t-elle paniquée.

À cet instant, Léna repéra l'extincteur accroché au mur, non loin d'eux. D'un geste vif, elle le saisit :

- On n'a qu'à essayer avec ça !

Ava lâcha son chiffon et lui prit l'extincteur des mains pour en frapper la porte.

- Ava qu'est ce que tu fous?! hurla Léna, horrifiée de voir son amie sans protection face au gaz.

Au bout de trois coups, la porte tressaillit. Mais Ava fut finalement forcée de respirer et s'effondra.

- Merde ! fit Arthur en ôtant aussi son chiffon.

Mathieu l'imita et tous deux saisirent l'extincteur, avant d'en frapper la porte avec violence. Celle-ci finit par céder,  et un flot d'air frais frappa Léna au visage. Elle ôta son linge de devant sa bouche et respira à pleins poumons, soulagée.

Arthur et Mathieu avaient emmené Ava, toujours inanimée, à l'extérieur, et Léna espéra que l'air pur de l'extérieur lui ferait vite reprendre conscience. Ginny et Léna sortirent en dernier.

- Je crois qu'on a réussi le test, murmura Ginny.

- Moi aussi, dit Léna. Enfin en tout cas, j'espère.

Mathieu vint alors à la rencontre de cette dernière, et la serra dans ses bras. La chaleur de son ami réchauffa Léna, dont le short et le débardeur n'étaient pas suffisant pour contrer le froid de la nuit. Alors elle lui rendit son étreinte, humant son odeur, la tête sur son torse. Ils n'avaient jamais eu l'occasion de se retrouver depuis cette fameuse nuit, mais les petites attentions de Mathieu envers elle, ne cessaient de se multiplier.

- Oui, vous avez réussi le test, confirma Kyle en sortant de sa cachette, derrière un arbre en face de la porte par où les cinq jeunes gens étaient sortis. Suivez-moi. Le sergent Kriegs et le Professeur Altaïr vous attendent.

- Euh, pour quoi, au juste? demanda faiblement Ava.

Léna fut soulagée de voir que son amie avait repris conscience. Elle n'avait pas dû respirer trop de gaz, tout compte fait.

- Venez.

- J'adore quand on me répond ça, murmura Mathieu à Léna.

Tous deux suivirent Kyle et Ginny qui s'éloignaient déjà. Léna jeta un coup d'œil derrière elle : Arthur avait aidé Ava à se lever et ils leur emboitaient le pas.


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