COALITION

Episode 11: Rejoindre la Résistance

Le lendemain midi, les membres de la petite troupe mangeaient tous ensemble au réfectoire lorsqu'un soldat vint à leur rencontre :

- On m'a beaucoup parlé de vous, dit-il en prenant place à leur côté. Cinq jeunes qui parviennent à rejoindre Denver, ce n'est pas tous les jours. Alors, j'ai une proposition à vous faire : souhaitez-vous rejoindre l'armée, combattre pour retrouver notre monde, vous venger de vos pertes?

Tous se dévisagèrent. Léna croisa le regard de Mathieu, inquiète.

- On est partants! déclara alors Arthur avec enthousiasme.

Léna était choquée, elle n'eut pas le temps de comprendre que déjà le soldat se levait :

- Je vais vous montrer vos quartiers, alors, indiqua-t-il en faisant signe au petit groupe de le suivre. Cinq est le nombre de membres requis pour former une escouade. Vous serez l'escouade 17.

- C'est noté, dit Arthur en hochant la tête.

- Ava, dans quoi est-ce que vous nous embarquez? gémit Léna.

- C'est ce qu'il y a de mieux à faire, répliqua son amie. Se battre contre les clones.

Mathieu grimaça.

- T'inquiète, Mathieu, je parle des méchants clones.

En chemin, ils croisèrent un petit groupe de soldats, exclusivement masculins et musclés, et Ginny déclara :

- Je sens que je vais me plaire, ici!

Léna soupira.

Quelques minutes plus tard, leur garde s'arrêtait au bout d'un long couloir aux murs blancs. Tous les cinq mètres environs était une porte avec un numéro inscrit dessus en caractères noirs.

- Les filles, au 258, indiqua le militaire en indiquant une porte sur leur droite.

Il se tourna vers Arthur et Mathieu et ordonna :

- Vous deux, au 259. L'entraînement a lieu de neuf heures à seize heures, avec une pause d'une heure pour le repas. Demain matin, rendez-vous à la salle d'entraînement, vous ne pourrez pas la rater, c'est la grande salle du rez de chaussée. De seize a vingt heures, vous pouvez vous occuper comme bon vous semble. Vingt heures: repas au réfectoire. Vingt-et-une heures, je veux que tout le monde soit de retour dans sa chambre puisque c'est le début du couvre-feu.

Léna regarda Ginny qui levait les yeux au ciel. Visiblement, le soldat l'avait remarquée puisqu'il ajouta :

- Le couvre-feu, d'ailleurs je vous conseille de le respecter. On a déjà eu des fraudeurs, et ça finit généralement assez mal pour eux.

- Ok, fit Ava en ouvrant la porte de la chambre. Merci pour tout.

Sur ce, elle entra dans la pièce, et Léna l'imita. La minuscule salle était meublée sommairement de deux lits superposés, d'une grande armoire et d'un petit bureau. Ginny entra à son tour, mais rouvrit aussitôt pour interpeller le soldat :

- Dites donc, il n'y a pas de salles de bains?

Léna entendit la réponse, qui ne la surprit pas.

- Non, WC et douches sont communes.

- Oh mon dieu, gémit Ginny en refermant la porte. Combien de filles vont déprimer en voyant mon physique?! Je les plains!

Entre temps, Ava avait commencé à ouvrir les armoires et en extirpa un débardeur et un treillis matelassé noirs :

- Regarde ça! dit-elle a Léna. Je crois que c'est ça l'uniforme, ici!

- Ça pourrait être bien pire, convint Léna. Tu penses qu'il faut se changer maintenant?

- Oui, répliqua Ava en commençant à ôter son T-shirt.

Ginny repartit alors vers la porte et l'ouvrit à la volée, marmonnant :

- Et merde, j'ai oublié de demander..

- Ginny, ferme la porte! hurla Ava, excédée.

La rousse sortit en ricanant et Léna dut voler à la rescousse de son amie en faisant claquer la porte d'un grand coup de pied.

- Je sens que ça va être pénible, de cohabiter avec Ginny, marmonna Ava.

- Oui, dit Léna. N'empêche, il y aurait eu Arthur dans le couloir, ça ne t'aurait pas gênée, non?

- Dixit la fille qui croit que je n'ai pas remarqué la manière dont elle regarde Mathieu...

Léna se sentit rougir et décida de ne pas insister, pas maintenant.

Lorsque vint le moment de se rendre au réfectoire, Léna et ses amis suivirent la troupe de jeunes à l'entrainement qui s'y dirigeaient. Ils devaient être un peu plus d'une centaine, de toutes les origines et de tous les âges. Néanmoins, une fois installée à une table en compagnie de Ginny, Mathieu, Ava et Arthur, elle se rendit compte qu'ils ne se mélangeaient pas, et préféraient rester entre membres d'escouade .

Un soldat s'approcha d'eux lorsqu'ils eurent fini leur repas et et déclara :

- Demain, on vous assignera un instructeur.

Léna hocha la tête tandis qu'Ava se mettait à bailler.

- Tu veux qu'on s'en aille? lui demanda gentiment Arthur, en se rendant compte de sa fatigue.

Ava opina.

- Allez, je viens aussi, dit Ginny. Je suis crevée. Léna?

- J'arrive, décida cette dernière en se levant.

- Et vous êtes prêts à me laisser tout seul? plaisanta Mathieu. J'y crois pas!

Ce soir-là, ils se couchèrent avant même le début du couvre-feu, exténués, et ne mirent pas longtemps à s'endormir. D'autant plus que maintenant qu'ils avaient rejoint la Résistance, leurs journées s'annonçaient chargées...