Léna se réveilla avec un mauvais pressentiment. Son réveil affichait 4h30 du matin. Ginny était dans la chambre, mais pas Ava.
D'ordinaire, celle-ci rentrait toujours avant minuit...
- Ginny, réveille-toi! supplia Léna.
- Hmmm... quoi?
- Ava n'est pas rentrée!
Léna se sentait au bord de la crise d'angoisse lorsque la porte s'ouvrit et qu'Ava se précipita dans la pièce.
- Tiens, regarde, la voilà, lâcha Ginny. C'était bien la peine de t'inquiéter...
- Mais Ava, qu'est-ce que tu fabriquais? explosa Léna.
Elle avait beau être soulagée de voir son amie saine et sauve, elle avait du mal à lui pardonner les risques qu'elle avait pris en rentrant si tard...
- Désolée, soupira Ava. Sincèrement. On était sur le toit avec Arthur, et on s'est endormis...
- Sérieusement? lâcha Léna, incrédule.
- Trop mignon, sourit Ginny. Maintenant, vous permettez que je me rendorme?
Quelques heures plus tard, lorsqu'elles furent debout et prêtes à l'entrainement, le sergent Kriegs apparut dans la pièce et annonça après avoir réclamé le silence :
- Les sentinelles ont capturé un clone près des remparts, cette nuit. J'aimerais vous voir tous dans la salle de combat sécurisée dans cinq minutes.
Léna, Mathieu, Ava, Arthur et Ginny récupérèrent leurs armes et prirent le chemin de la salle de combat. Celle-ci se présentait comme un amphithéâtre pourvu de gradins où tous les apprentis soldats pouvaient s'asseoir. L'arène était isolée des gradins par une solide muraille de verre transparent. Léna ne s'y était encore jamais rendue, et s'assit avec ses amis, à la fois excitée par la nouveauté et un peu inquiète. Pourquoi Kriegs requerrait-il leur présence?
- Bien, fit ce dernier lorsque tous furent installés. Le clone que nous avons capturé est un soldat. Il sait bien mieux se battre que les autres.
Il marqua une pause et conclut :
- Il me faut une équipe de deux volontaires pour l'affronter.
Avant que Léna ait pu réagir, Ava et Arthur s'étaient déjà levés.
- Arthur, non! murmura Mathieu, mais l'intéressé fit la sourde oreille.
- Parfait! sourit Kriegs. Le clone n'aura pas d'armes. Vous deux, vous pouvez prendre une épée et descendre dans l'arène. Utiliser ici des armes à feu serait trop facile.
Léna reprit ses esprits lorsque la porte vitrée de l'arène claqua derrière Arthur et Ava. Ils devaient être fous ! Ginny dut lire ses craintes sur son visage, car elle lui glissa :
- S'il y en a qui peuvent faire ça, je crois bien que c'est eux.
Léna espérait de tout coeur qu'elle avait raison.
Une trappe s'ouvrit alors au milieu de la salle où ses deux amis étaient enfermés. Et un homme, un clone plutôt, en jaillit. La gorge de Léna se serra lorsqu'elle comprit à sa posture, à la haine inscrite sur son visage, que c'était un véritable soldat.
Ava cria quelque chose à Arthur, mais les vitres étouffèrent sa voix et Léna ne put comprendre ses paroles. Enfin, Arthur et Ava attaquèrent le clone. Celui-ci se mouvait avec une rapidité telle que Léna n'en avait jamais vue. Même Mathieu restait bouche bée. Dans les cinq premières minutes, leurs deux amis parvinrent à blesser légèrement le clone. Ce n'était pas les blessures décisives qui mettraient fin au combat...
Arthur et Ava changèrent alors de tactique. Arthur entreprit d'accaparer leur adversaire pour qu'Ava puisse le prendre à revers. Et le clone sourit. Le coeur de Léna rata un battement. Le bras du clone cogna Arthur dans le plexus solaire et l'envoya valser à l'autre bout de la pièce, lui faisant lâcher son épée.
- Bloody hell, lâcha Ginny.
Ava, qui se trouvait à présent derrière le clone, abattit son épée. Mais le clone se retourna pour lui faire face, si rapidement que ses mouvements devinrent complètement flous. Les murs transparents de l'arène tremblèrent lorsqu'il plaqua Ava contre ceux-ci, la tenant par la gorge. Léna sursauta. Son amie parvint à planter son épée dans la jambe de son agresseur, mais celui-ci ne réagit pas. Ses doigts se resserrèrent sur le cou d'Ava. C'était plus que Léna ne pouvait supporter. Elle retira sa main qui reposait sur la cuisse de Mathieu depuis qu'Ava était coincée. Mathieu, tenta de la rattraper mais Léna était déjà debout :
- Kriegs! hurla-t-elle. Arrêtez ça!
Ginny et Mathieu lui firent écho, mais le sergent fit mine de ne pas les avoir entendus. Léna sentit la haine l'envahir. Le visage d'Ava virait au cramoisi. Elle était en train d'étouffer. Et personne ne réagissait!
Un éclair brillant traversa la pièce à cet instant. Le poignard d'Arthur, qui avait repris ses esprits, s'enfonça jusqu'à la garde dans le dos du clone. Celui-ci hoqueta, l'air stupéfait, et s'effondra. Ava prit une grande inspiration en se laissant glisser en position assise.
- Belle victoire, dit Kriegs du bout des lèvres. Vous pouvez ouvrir.
Léna se précipita pour rejoindre ses amis dans l'arène. Arthur serrait Ava contre lui de toutes ses forces.
- Ava, réponds, est-ce que ça va ?
- Oui, à part que tu m'étouffes...
Arthur se mit à rire.
- Putain de merde, c'était quelque chose. J'ai cru que tu allais y passer, Ava!
- C'est bien mal me connaitre...
- Ça va? demanda Mathieu en les rejoignant.
- Ouais mon pote, on est vivants!
- Désolée, Léna, murmura Ava tandis qu'Arthur l'aidait à se relever.
- Ça va, je commence à avoir l'habitude de tes conneries, dit-elle en la serrant dans ses bras, folle de soulagement.
- Hé, fit Ginny, vous avez vu ça?
Elle indiquait du doigt le sergent Kriegs, le professeur Altaïr et Kyle qui les observaient depuis les gradins en discutant d'un air sérieux.
- Oui, et je m'en fous, avoua Arthur en serrant Ava contre lui de plus belle. On est vivants!
- Ça, tu l'as dit, conclut Mathieu.
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COALITION
Science-FictionLéna et Ava, dix-huit ans, habitent à Jackson, Wyoming, Etats-Unis. Elles se préparent à rentrer à la fac lorsqu'une catastrophe sans précédent s'abat sur leur pays. Des clones de la population apparaissent subitement, avec pour seul but de retrouve...