SAISON 2: Episode 7: Jules

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- Ils sont cinglés, répéta Rhett. Mais tous!

Il secoua une nouvelle fois la tête d'un air désabusé.

- Je regrette d'avoir laissé Zaïa seule, marmonna Violet.

- Maintenant, il faut trouver "le gars qui se saoule au bar", soupira Mathieu. On dirait une mauvaise blague.

- Si par "bar", on entend "saloon", je crois que c'est ici, dit Léna en indiquant une reconstitution de l'Ouest américain qui avait dû attirer foule, en d'autres temps.

En y entrant, elle crut d'abord qu'il était désert, jusqu'à ce qu'elle repère une rangée de verres vides sur le comptoir, et une masse de cheveux bruns en bataille à moitié cachée derrière.

- Allez, toi, réveille-toi! cria Ava en abattant sa main sur le comptoir, faisant trembler les verres.

- Putaiiiin!! fit le jeune homme en se réveillant en sursaut.

Sa peau très pâle, associée à ses yeux d'un noir profond lui donnait un air étrange, renforcé par la lueur dans son regard, que Léna n'arrivait pas à interpréter, à son grand désarroi. Ce jeune homme n'était pas commun, et la jeune femme sentit qu'il était capable du meilleur... comme du pire.

- Est-ce que tu sais où Laura a emmené le fils d'Ava? demanda Katherine.

- Euh, ça me dit vaguement un truc, mais...

- Si tu veux, je peux te faire décuver ta bière en accéléré! hurla Ava. Pas de problème! Où EST mon fils!?

- Ava, calme-toi, supplia Oliver.

- Ah, le gosse qui est passé avec la fille canon?

Léna fut soulagée de voir quequelques neurones pouvaient encore se connecter, même après une bonne cuite.

- C'est ça, dit Oliver.

- Je peux vous guider là-bas, pas de souci.

Le français bailla à s'en décrocher la mâchoire.

- Hum, intervint Violet.

- Oui? fit Rhett. Y a un souci?

Léna s'aperçut que les joues de Violet étaient étonnamment empourprées...

- C'est quoi ton nom, le frenchie?

Le sourire de leur nouvelle connaissance se fit éclatant:

- Jules, pour vous servir, chers non-alcooliques.

- Alors, Jules, allons-y, décréta Ava.

- OK, chef. Venez, allons chercher le van.

Ils descendirent dans un parking en sous-sol dont Jules alluma les néons d'un franc coup de poing dans l'interrupteur. Léna remarqua que Violet ne le quittait pas des yeux, et se demanda si elle avait jadis regardé Mathieu de cette manière... En fait, elle préférait ne pas avoir la réponse.

- Vous êtes... tenta de calculer Jules. La vache, ça fait trop mal à la tête de compter...

- Huit, dit Violet. Quand Zaïa reviendra, on sera huit. 

- Alors, le mini-van. Ça roule. Remarquez au passage mon magnifique jeu de mots et...

- Pitié, gémit Rhett. Pas ça. Tout, mais pas ça.

- Oliver? appela alors une voix lointaine, résonnant dans le parking.

- Zaïa? répliqua l'intéressé en cherchant la jeune fille du regard. Tu es de retour? 

La petite espionne déboula à cet instant devant eux.

- Je vous jure que cette JC est cinglée,souffla-t-elle. Vivement qu'on file d'ici.

- Pourtant, tu as bien vu les habitants, dit Ava. Ils n'ont pas l'air opprimés...

- Peut-être que le gouvernement passe encore, mais en tant que personne, elle est folle à lier! Sa prétendue prophétesse aussi, d'ailleurs! Elles m'ont remerciée pour la création d'un certain"HG", mais je ne vois absolument pas ce que c'est...

Zaïa secoua la tête et se mura dans le silence.

- Jules, demanda alors Ava, où est Angelo, exactement?

- Bof, dans un domaine aux alentours de Paris... Si vous ne chipotiez pas depuis tout à l'heure et que vous montiez en voiture,on y serait déjà, à l'heure qu'il est!

- Euh... et qui va conduire, au juste? demanda Violet. 

- Eh bien, moi! s'exclama Jules. C'est le fait que j'aie bu trois bières qui te fait peur, poupée? T'inquiète, je vais pouvoir conduire quand même...

Violet vira aussitôt au rouge écarlate.

- Allez, en voiture, les petits rebelles. Je vais vous emmener voir l'espèce de canon psychopathe.

Léna songea que" canon psychopathe" résumait plutôt bien la femme qu'était Laura Carter. Quoi qu'il en soit, celle-ci ne lui avait absolument pas manqué, mais elle tenait particulièrement à la retrouver, car elle ne supportait plus le sentiment de détresse qu'Ava essayait tant bien que mal de cacher depuis l'enlèvement d'Angelo.

Depuis le début, l'attaque des clones, Léna avait vu trop de souffrance sur le visage de ses amis.

Et elle en avait assez. 





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