COALITION

SAISON 3: Episode 5: Choc

LÉNA: 

Léna vit avec effroi la grenade exploser à quelques mètres seulement de là où se trouvaient Ava et Oliver quelques instants plus tôt. Mais pour le moment, elle n'avait aucun moyen de savoir s'ils étaient indemnes... ou pas. La poussière soulevée par l'explosion l'empêchait de voir quoi que ce soit.
Elle entendit alors la voix de Jules:

- Danaé, Ilse, c'est bon, la voie est libre!

- Toi, le dictateur à deux balles, tu bouges pas! cracha Zaïa. 

Léna sortit de sa cachette, suivie par Mathieu, et découvrit que Jules et les espionnes tenaient en joue un tout jeune homme, qui ressemblait effectivement beaucoup à Ilse. Tristan Degroote, son jumeau, portait néanmoins un étrange dispositif autour de son bras, sans doute celui qui permettait de communiquer avec ses gardes... Pour l'instant, en tout cas, l'objet semblait éteint. Mais Léna se détacha bien vite de cette contemplation pour se précipiter vers l'endroit où flottait un épais nuage de poussière, et où Ava et Oliver étaient tombés. Elle redoutait pourtant tellement ce qu'elle pouvait y trouver... Un bruit de toux résonna alors, juste devant elle. Puis la voix d'Oliver:

- Putain de merde! 

Le cœur de Léna bondit de soulagement dans sa poitrine, mais elle ne voyait toujours rien...

- C'est bon, on va bien! lâcha finalement le hacker. Enfin... je crois! Ça va, mo álainn?

- Ça va, finit par souffler Ava après avoir toussé une nouvelle fois. 

- T'en fais pas pour nous, Léna! conclut Oliver. Va plutôt surveiller notre dictateur...

Au même instant, Mathieu lui fit signe: lui aussi s'était rapproché de Tristan Degroote et le tenait en joue. C'est alors que Danaé les dépassa en courant, se précipitant vers son frère. 

- Danaé! s' étrangla celui-ci. C'est donc toi qui m'as tendu ce piège! 

Il avisa alors Ilse qui s'approchait, plus lentement.

- Toi et... Ilse. J'aurais dû m'en douter. Cela m'apprendra à me montrer aussi naïf. 

Il serra brusquement les dents, comme saisi d'un soudain accès de colère... ou plutôt de douleur, comprit Léna en détaillant son visage. En réalité, il avait plutôt l'air de souffrir, physiquement. Ses yeux noisette ne reflétaient pas la moindre colère, tout compte fait.

- Oui, cela m'apprendra, répéta-t-il avec peine.

- Tristan, mais qu'est-ce qui ne va pas? murmura Ilse, visiblement bouleversée par le désespoir de son frère. 

Léna dut admettre qu'il n'agissait en rien comme l'être fou qu'on lui avait décrit. Il semblait accablé, mais... normal. 

- HG m'avait dit de ne pas venir, pas encore, que c'était trop tôt. Je n'ai pas écouté. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus, mes sœurs! Oh, si vous saviez comme je regrette ce que j'ai fait! 

Léna écouta son aveu, ébahie. Les choses ne tournaient absolument pas comme elle s'y serait attendu!

- Mais les voix dans ma tête... poursuivit Tristan. Je ne sais pas pourquoi je les ai écoutées, mais au départ, elles m'ont convaincu. Les murs autour de Bruxelles, la traque des opposants...Tout ça, c'était elles! 

Comme si elle émergeait brusquement d'un rêve, Ilse se précipita vers son jumeau et prit son visage entre ses mains:

- Tristan, c'est toi... Tu es revenu...

- Je crois, répliqua faiblement l'intéressé en souriant légèrement. Je crois bien, oui.

- Alors, c'est fini. Nous allons retrouver notre pays tel qu'il était avant. Plus jamais nous n'aurons peur.