Partie 13

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- Regarde comment il te bouffe du regard comme la dernière fois à la gare.

Je lève les yeux au ciel. Je suis accoudée au bar en face de Margaux, qui est persuadée que Rémi n'arrête pas de me regarder. J'ai beau lui répondre que non, elle insiste.

- Arrête, il ne me regarde même pas. Viens danser!

J'attrape de bras de mon amie et l'entraîne vers la foule de gens qui se déhanchent. Nous commençons à danser au rythme de la musique tout en riant. Je vois un de mes amis passer difficilement entre toutes ces personnes, il a l'air à la recherche de quelqu'un. Je l'interpella et Kevin apporta son regard sur moi.

- J'suis content de vous voir, je ne trouvais plus personne.

- Tu sais où est Jules? Lui demande Margaux.

- Aucune idée, sûrement avec une nouvelle conquête! Lui répond t-il avec une pointe d'ironie.

- Et Rémi? Il devait me dire quelque chose ce matin et il ne m'a toujours rien dit.

- Je crois que je l'ai vu discuter avec un gars près des toilettes.

Je le remercie et me fraye un chemin à travers la foule pour essayer de trouver Rémi. J'ai envie d'hurler contre les gens qui me marchent dessus, mais je me retiens, sachant qu'il n'y feront pas attention et qu'ils ne m'entendront pas. Deux mains attrapent mes hanches violemment et me tirent en arrière. J'essaye de me débattre, mais cela est sans grand succès. Je me retrouve dans un coin de la discothèque accompagnée d'un inconnu. Je peux distinguer qu'il fait qu'une petite tete que moi mais qu'il a bien dix ans de plus. Il a des cheveux noirs grisâtres et une barbes de quelques jours. Il me pousse contre le mur, ma tête heurte le mur violemment. Ayant la tête qui tourne un peu, je m'apprête à me laisser glisser contre le mur pour m'asseoir parterre, mais l'inconnu me force à me tenir debout en bloquant mes bras. Sa main passe vulgairement dans mon dos, en allant beaucoup trop bas à mon goût. J'essaye de le repousser, mais je n'y arrive définitivement pas. Il colle son corps au mien en agrippant mes fesses. Il embrasse mon cou, je grimace, dégouttant. Il approche ses lèvres de mon oreilles. Je tape son torse pour essayer de le faire reculer mais il ne bouge pas d'un poil.

- On va sortir, tu ne cris pas, sinon ça va mal aller pour toi. Ça ne durera pas longtemps rassure toi. Il faut juste que tu reste calme poupée.

- Lâchez-moi, sale porc.

Ses yeux se durcissent mais il ne réagit pas plus. Il m'attrape par les hanches et me force à me diriger vers la sortie. Dehors il me pousse contre une voiture. Il colle de nouveau son corps au mien et place son doigt sur mes lèvres.

- C'est maintenant que tous ce joue ma belle, il vaut mieux pas que tu cris.

Il ouvre la porte arrière de la voiture. Il sert fort mes poignets avant de me pousser sur la banquette arrière. La portière se referme violement. Plus rien ne se passe pendant deux minutes avant que je vois quelqu'un plaquer mon agresseur contre la voiture. J'entends l'homme au dessus baffouer des trucs indéchiffrables. La portière de l'autre côté s'ouvrir, ce qui me fait sursauter. Je fus rassurée quand je vois Sylvain passé sa tête dans la voiture en mauvais état, qui est en mauvais état. Il me tend sa main, je l'attrape pour qu'il me sorte de ce tas de ferraille.

- Aller viens ma belle, c'est fini.

Sylvain passe une veste autour de mes épaule en même temps que son bras. Je vois Rémi tenir fermement mon agresseur plaquer contre la voiture, en lui donnant des coups. Une colère noire se dégage de lui. Je le regarde pétrifiée.

- Rémi. L'appelle son ami. Le concerné n'y prête aucune attention. Rémi! Il lève les yeux vers Sylvain et moi, murmure quelque chose à l'inconnu et s'approche de moi. Il me regarde avant de me dépassant en me bousculant légèrement. J'pense qu'on va rentrer. Dit Sylvain. J'envois un message aux autres pour les prévenirs.

Je monte à l'arrière de la voiture de Rémi. Celui-ci met  le contact alors que Sylvain monte du côté passager. Personne  ne parle, l'ambiance est tendue. Rémi dépose Sylvain chez lui et nous arrivons cette fois chez lui. Il sort  de la voiture en claquant la porte, me faisant sursauter. Je remarque qu'il n'a pas de veste sur le dos, j'en déduis donc que c'est sa veste que je porte. Je sors à mon tour de la voiture et suis Rémi à l'intérieur de chez lui. Il part je ne sais où, pendant que moi je reste planté au milieu de la pièce à vivre. Il sort de nul par et installe un oreiller et une couverture sur le canapé.

- J'te laisse mon lit, je dors là.

Je regarde le brun en le questionnant du regard. Il ne m'a pas regardé une seule fois depuis qu'on est arrivé.

-  Non.

- Comment ça non?

- Je vais dormir sur le canapé et toi dans ta chambre.

- Fait pas la gamine Eden, tu dors dans ma chambre et tu ne discute pas. 

- Pourquoi t'es énervé contre moi?

Il lève les yeux vers moi, pour la première fois depuis qu'on est rentrés. Il soupire en appuyant une de ses mains sur le dossier du canapé.

- Je suis pas énervé contre toi je suis énervé tout court.

J'hoche la tête, ne le croyant qu'à moitié puis le dépasse pour rechercher sa chambre. Une fois trouvé en j'entré et vois un T-shirt posé sur le lit.

- Mets le T-shirt en guise de pyjama. Dit Rémi en tirant la porte.

J'enlève le pantalon et la blouse que je portais et enfile le t-shirt de Rémi qui m'arrive à mis cuisse. Je sors ensuite de la chambre, à la recherche de Rémi.

- T'es pas encore couchée?

- Non, je voulais savoir, hum, qu'est-ce que tu voulais me dire ce matin?

- On verra ça demain Eden, va dormir.

Voyant que je reste plantée devant lui, il soupire, me prend par les épaules et me dirige vers la chambre. Je m'engouffre sous les draps sous les yeux de Rémi. Avant qu'il ne sorte, je l'appelle.

- Rémi? Il se tourne vers moi. Merci.

- De?

- Pour tout-à-l'heure.

- C'est normal, bonne nuit Eden.

Timelapse [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant