Timelapse [Tome 1]

Partie 25

- Parle moi de toi Eden.

- Il n'y a trop rien à raconter, ma vie n'est pas très intéressante.

- Je suis sûr que si, dis moi les choses basiques.

Je lui souris et je me redresse. Une de ses boucles brunes tombe sur son front. J'apporte ma main vers ses cheveux et lui remet en place.

- Eh bien, je m'appelle Eden Karienski, j'ai 23 ans et j'ai grandis à Paris avec mes parents et mes deux frères. J'ai fais un bac ES sans savoir ce que je voulais faire, donc j'ai dû refaire des études pour faire de l'esthétique.

- Et pourquoi tu es venues a Nîmes?

- Je ne me suis jamais entendue avec mes parents, alors quand j'ai eu 18 ans j'ai voulu partir loin. Alors j'ai chercher un boulot et un appartement et j'ai trouver ici. Et toi alors, parle moi de toi.

- Ok, alors comme tu le sais déjà je m'appelle Rémi Paix et j'habite depuis toujours ici avec mes parents et ma sœur. J'ai fais un bac L avec option Art Plastique, d'ailleurs, si je n'avais pas pris cette option, je n'aurais pas eu le bac. Ensuite, j'ai été cameraman et puis j'ai rencontré les gars donc j'ai arrêter pour me consacrer au rap.

- Comment ta passion pour la musique est née?

- Depuis tout petit mon père me fait écouter des musiques de Georges Brassens et tout des trucs comme ça. Plus tard j'ai commencer à écrire et à rapper.

Georges Brassens m'évoque énormément de souvenirs. Des souvenirs avec mon grand-père, dont je suis très proche depuis que je suis enfant. Lui, il est resté à Paris, et il me manque énormément.

- Ça va Eden? Demande Rémi en passant sa main devant mes yeux pour me faire sortir de mes pensées.

- Oui, je repensais à quelque chose.

Il sourit et se lève en tendant les mains vers moi. J'attrape celle-ci et me retrouve debout. Je devine qu'il est temps qu'on y aille. Il attrape le sac qui contient les restes du pique nique et le cale sur son épaule. Il garde une de mes mains dans l'une des siennes. Je ne bronche pas, ce contact ne me déplaît pas. Nous nous engouffrons à travers le feuillage vert, sans un mot. Je le regarde tout en marchant. Ses cheveux bouclés tenus par un bandana rouge, son T-shirt assorti à celui-ci. En parlant de son T-shirt, je remarque que je porte toujours celui qu'il m'a prêté. Je souris et baisse la tête vers mes jambes. Le T-shirt noir s'arrête un peu plus bas du milieu de mes fesses. La couleur rouge me monte aux joues, alors avec ma mains libre je tire un peu sur le chandail. Je sens la pression sur ma main droite relâcher. Je lève la tête vers Rémi et remarque que nous sommes arrivés à la voiture. Je monte donc dans celle-ci, sans dire un mot. Il monte à son tour du côté conducteur et me regarde en souriant comme un enfant.

- Pourquoi t'es toute rouge Eden?

Je lève la tête vers lui en ouvrant grand les yeux. J'apporte mes mains sur mes joues et remarque qu'elles sont encore plus chaudes qu'avant.

- Hum, pour rien, c'est juste que je balade à moitié à poil.

Il rigole puis met le contact. Il apporte sa main au lecteur radio et passe plusieurs musiques avant de s'arrêter sur une en particulière. Il tape le rythme avec ses doigts sur le volant et commence à fredonner les paroles. Il augmente le son et chante plus fort au moment du refrain. C'est plutôt drôle à voir. Je sors mon téléphone de ma poche et le met en mode caméra. Je filme le moment où il se met à danser en même temps de chanter. Quand il commence à ne plus connaître les paroles et à faire du yaourt, il arrête et se contente de continuer à taper le rythme. Je visionne la vidéo que je viens de prendre, ce qui m'arrache à nouveau un petit rire.

- Le droit à l'image Eden. Dit Rémi en riant.

- Je le garderais pour moi, c'est promis. Je sens la voiture ralentir. Je tourne la tête vers la fenêtre et reconnaît mon quartier. Il s'arrête devant chez moi et se tourne vers moi. Pourquoi tu m'amène ici Rémi? Tu sais très bien que je le suis embrouillée avec Jules.

- Écoute Eden, je ne veux pas que tu gâches ton amitié avec Jules à cause de moi.

- Mais rien n'est de ta faute.

- Il faut que tu te réconcilies avec lui.

- Je ne peux pas, je ne pourrais pas temps qu'il n'acceptera pas que je traîne avec toi.

- Il le faut Eden, je ne veux pas être la cause de tes engueulades avec Jules.

- Ça veut dire que tu vas me lâcher? Qu'on doit arrêter de se parler? Dis-je avec un pincement au cœur.

Il passe une main dans mon cou et une autre sur ma cuisse en collant son front au mien.

- Je ne veux pas t'entendre dire ce genre de conneries Eden. C'est pas un pauvre gars comme ça qui va m'obliger à arrêter de te voir.

- Alors qu'est-ce que je dois lui dire?

- Qu'il doit accepter le fait que tu m'aime bien un point c'est tout.

- Tu peux venir avec moi?

- Tous ce que tu veux princesse.

Je souris avant de me tourner pour ouvrir la portière de la voiture. Je sors du véhicule et claque en même temps la porte que Rémi. Je le vois s'approcher de moi avec un sourire moqueur sur le visage.

- Pourquoi tu me regarde comme ça?

- C'est vrai que mon T-shirt te fais un bon p'tit cul.

Je frappe son torse en prenant un air faussement énervée. J'avance vers la porte d'entrée, Rémi sur mes pas, et sonne avant d'ouvre la porte. Je vois Jules venir en notre direction. Il nous interroge du regard.

- Qu'est-ce que vous faites ici?

- Il faut que je te parle Jules.

- Tu veux qu'on aille autre part? Demande le blond en pointant Rémi du menton.

- Non, à vrai dire, on doit tous les deux te parler.

Il soupire avant de hocher la tête.

- Je vous écoute.

- Je veux pas qu'on s'engueule à cause de ma quelconque relation avec Rémi. Je l'aime énormément, et toi aussi je t'aime beaucoup. Le pourquoi tu as la rage contre lui remonte d'il y a longtemps déjà, vous étiez des ado qui ne savaient pas ce qu'il faisait. Oublie cette histoire, mets ta rancoeur de côté s'il te plaît Jules.

- Je ne veux pas qu'il te fasse du mal Eden.

- J'ai grandis aussi mec. Intervient Rémi. J'étais peut-être joueur avec les meufs avant, mais pas avec Eden, j't'assure.

J'entends encore un soupire de la part de Jules. Puis, je le vois tendre sa main vers Rémi. Je souris et saute dans les bras de mon colocataire.