Partie 64

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Samedi 1 Septembre
10h23

Une caresse sur ma joue. Un souffle chaud qui atterrit sur mon front. Je me réveille doucement. J'ouvre les yeux et croise le regard noisette de Rémi qui est perché au dessus de moi. Un sourire se dessine sur ses lèvres, mais je n'arrive toujours pas à sourire. Il s'approche de moi et pose délicatement ses lèvres sur les miennes.

- Comment tu vas mon cœur?

- Un peu mieux que les autres jours.

Il se recouche sur le lit et m'attire contre lui. Je pose ma tête sur sa poitrine et pose ma main sur son ventre. Cela fait quasiment une semaine que mon frère est parti, et il y a toujours une douleur immense qui se fait ressentir dans ma poitrine, même si je me fais a ce qu'il lui ai arrivé petit à petit. L'enterrement a eu lieu deux jours après sa mort, et tout de suite après, j'ai voulu retourner à Nîmes. Rester dans la maison familiale de mes parents me faisait me rappeler de trop de souvenirs. Parfois même des souvenirs douloureux.
Rémi est énormément présent pour moi, je ne sais pas si je m'y serais aussi vite remise si il n'était pas là. Chaque jour, il essaye de me faire sourire, et de me montrer les bons côtés de la vie. Mais lorsque j'ai besoin de m'effondrer, c'est le premier à me prendre dans les bras.
Le bouclé bouge doucement, ce qui me fait lever la tête en sa direction. Il me regarde, un petit sourire en coin. Ses lèvres viennent caresser mon front.

- Petit dej' au lit?

- C'est si gentiment proposer.

Je me dégage de son corps pour le laisser sortir du lit. Je le suis du regard, contourner le lit, puis sortir de la chambre. Je prends possession de mon téléphone et soupire. J'ai mis une photo de mon frère en fond d'écran. D'après Rémi, c'est une mauvaise idée et ça ne peut pas m'aider à faire son deuil. Mais je lui réponds que faire son deuil ne veut pas dire l'oublier. Alors je laisse cette photo, et chaque fois, je regarde son sourire, j'entends encore son rire résonner dans ma tête. J'ai pas pu être là lors de ses derniers moments, et je m'en veux énormément.

15h45

De Margaux 🧡 à moi:

Salut ma caille. J'espère que tu vas mieux. J'pensais que tu devrais te changer les idées, ça te dis qu'on sorte rien que toutes les deux ce soir?

Je relève la tête vers Rémi, qui a lu le message par dessus mon épaule. Il plante ses prunelles dans les miennes et passe doucement sa main dans mes cheveux.

- J'ai pas la tête à sortir.

- Tu fais ce que tu veux mon cœur, mais elle a raison, ça peut te changer les idées.

- Je sais pas Rémi...

- Personne ne t'oblige a rien Eden, mais il va falloir que tu commences prendre sur toi mon cœur. Tu ne peux pas rester assise dans ton canapé à repenser à ce qu'il c'est passé. Tu penses que ton frère voudrait te voir dans cet état là? Non, il voudrait te voir heureuse et profiter de la vie.

- Tu penses que je devrais y aller?

- Oui, mais si j'te laisse y aller, tu me promets que tu fais attention à tout ce qui rôdent.

- Je suis pas toute seule, tu sais.

- On sait jamais Eden, c'est pas parce que tu seras avec Margaux que personne ne peut t'approcher.

- Je ferais attention ne t'inquiète pas. Mais tu sais, au pire je n'y vais pas.

- Tu as dis que tu y allais, maintenant t'y vas ou je te mets des coups de pieds au cul.

- Des coups de pieds, mais t'es un homme violent.

- Il est bien rembourrer t'as pas à t'inquiéter.

Timelapse [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant