Point de vue Eden
J'ouvre difficilement les yeux, aveuglée par la forte lumière de la pièce. Je frotte doucement mes yeux en me redressant. J'entends une machine émettre un bruit régulier. J'en déduis que je me trouve à l'hôpital. Mais qu'est-ce je fais là? Je tourne la tête a ma gauche et aperçois Rémi sur une chaise. Il joue avec ses doigts en soufflant.
- Rémi, qu'est-ce qu'on fait là?
Le brun relève la tête et me regarde avec de gros yeux. Il me lâche un sourire avant de se lever de sa chaise pour venir à côté de moi.
- Tu ne te souviens pas? J'ai taper ma voiture contre celle devant. Ta tête a heurtée quelque chose et tu as perdues connaissance.
- Maintenant que tu le dis, je m'en souviens.
- Comment tu te sens?
- J'ai l'impression de me réveiller un lendemain de cuite. J'ai un peu mal à la tête, mais ça va.
Il me sourit, satisfait. Il fait passer deux doigts le long de mon bras, mais il est coupé par Margaux et Kevin qui entrent dans la chambre. Ils me sourient et vient se placer à la droite.
- Comment tu vas?
- Je vais bien, il ne m'est rien arriver de grave.
- Tu as perdu connaissance Eden.
- C'est rien, ça aurais pu être bien pire.
La porte s'ouvre de nouveau. Cette fois, c'est un médecin qui apparaît dans l'encadrement de la porte. Mes amis se décalent alors qu'il s'approche de moi. C'est un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux un peu grisâtres, des lunettes posées sur le nez.
- Mademoiselle Karienski, vous êtes réveillée! Bien. Je vais vous examiner et nous verrons quand est-ce que vous pourrez sortir. Il regarde Kevin, Margaux et Rémi. Je vais vous demander de sortir quelque minutes, le temps que je l'examine.
Mes amis sortent de la chambre et le médecin m'examine. Il approche une lampe torche devant mes yeux, me fait suivre la lumière puis note quelque chose sur son carnet.
- Le choc n'a pas été violent, vous n'avez donc pas de séquelle. Je penses que ça ne vaut pas la peine de vous gardez plus longtemps. En revanche, il vous faudra beaucoup de repos. Je vais vous faire un arrête de travail pour au moins une durée d'une semaine.
J'hoche la tête en le remerciant. Il me sourit en retour et se tourne pour sortir de la pièce. Rémi en profite pour y rentrer. Je me redresse de nouveau et m'assois sur le bord du lit, laissant les jambes pendre dans le vide. Je me fais glisser pour atterrir debout. Rémi arrive et place une de ses mains dans mon dos.
- Eh, fais doucement.
- Ça va Rémi, je peux encore marcher.
Je me dégage de son emprise et attrape les vêtements qui sont posés sur une des chaises. Je marche vers la salle de bain. J'enlève la robe d'hôpital que je portais et enfilé de vrai vêtements.
- Où sont Kevin et Margaux?
- Ils parlent dans le couloir avec le médecin. Ils m'ont dit qu'ils nous attendent à la voiture.
- En parlant de voiture, je suis désolée pour la tienne Rémi.
- C'est rien, l'important c'est qu'on aille bien tous les deux. Et puis j'ai juste le devant à refaire, elle est toujours en état de marche.
Je lui souris, récupère mes affaires et nous sortons de la chambre.
- Tu es sûre que tu veux pas que je t'aide à marcher? Je lui lance un regard noir pour lui faire comprendre que je n'ai pas besoin d'aide. Il lève les mains en l'air en prenant un air innocent. Ça va, je demande seulement.
À l'accueil, je signe quelques papiers et nous sortons pour rejoindre mes amis sur le parking. Nous montons tous les quatre dans la petite voiture verte pomme de Margaux et nous dirigeons vers chez moi. Lorsque j'ouvre la porte de chez moi, je suis surprise de voir deux silhouettes en plus de celle de Jules.
- Papa? Maman?
Mes parents. Ils se lèvent et me regardent. Ma mère, toujours avec son chignon bien tiré, son chemisier et sa jupe droite. Mon père, toujours bien apprêté aussi, chemise, cravate, pantalon.
- Nous avons apprit l'accident Eden, c'est pour cela que nous sommes descendu dans le sud. Comment vas-tu?
- Je vais bien, ne vous inquiétez pas.
- Un de tes nouveaux amis? Demande mon père alors qu'il regarde Rémi derrière moi.
Mon père échange un regard avec ma mère avant de tendre la main vers le bouclé. Il lui sert en se présentant puis sert la main de ma mère.
- Eden, peut-on te parler? Seuls.
J'hoche la tête et les suis dans la petite cuisine. Ma mère à une main posée sur le plan de travail, ses doigts frappant régulièrement contre celui-ci, elle me lance des regards durs. Mon père, lui, à les bras croisé contre sa poitrine, en me lançant le même regard que ma mère.
- Tu ne peux pas continuer à côtoyer ce garçon. Commence mon père.
- Pardon?
- Ce genre de garçons n'est pas bon pour toi Eden. Continue ma mère.
- Mais...
- Nous voulons que tu te concentre sur ton travail, plutôt que tu sortes. C'est pour ton bien Eden. Me coupe mon géniteur.
- Mais qu'est-ce que vous savez sur lui? Rien. Et puis, aux dernière nouvelles, j'ai 24 ans, alors je fais ce que je veux. Vous n'avez jamais été là pour moi, alors vous n'avez aucuns droit de me dire ce que je dois faire ou qui je dois côtoyer.
Je sors de la cuisine, énervée. Je traverse le salon, presque en courant, sous le regard attentif de mes amis. Je gravis les escaliers deux par deux, et m'enferme dans ma chambre, comme une adolescente. Deux petits coups se font entendre sur ma porte, suivit du grincement de celle-ci. Je me retourne et trouve Rémi qui referme la porte derrière lui. Il reste planté là, personne ne parle, jusqu'à ce qu'il daigne rompre ce lourd silence.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé?
- Rien de très important. Lançais-je en lui tournant le dos.
Je fus surprise lorsque je sens ses grandes mains se posées sur les hanches et son torse se plaqué contre mon dos. Je sens son souffle atterrit contre mon cou, quelques frissons parcourt mon corps malgré moi.
- Alors pourquoi t'es si énervée? C'est pas bon pour ta tête, les médecins ont dit que tu devais te reposer.
Je joue nerveusement avec mes doigts alors qu'il entoure ma taille en me serrant un peu plus contre lui.
- Mes parents sont des cons.
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Timelapse [Tome 1]
FanfictionLors d'une soirée qu'elle juge ennuyante à mourir, Eden fait la rencontre d'un garçon, qui a quelques années de plus qu'elle. Sans qu'elle s'y attende, il va donner un nouveau tournant à sa vie.