Timelapse [Tome 1]

Partie 48

Le train est parti de la gare il y a un bon quart d'heure. Mes écouteurs dans les oreilles, je regarde le paysage passer sous mes yeux. Je colle mon front contre la vitre et ferme les yeux avant d'être dérangé par quelqu'un. Je souffle et me tourne vers cette personne.

- La fille de l'aéroport. J'enlève un de mes écouteur et rencontre les yeux bruns de l'inconnu. Je peux m'asseoir ou c'est occupé par ton garde du corps?

- Non c'est libre.

L'homme s'assoit en m'adressant un grand sourire. Je lui souris faiblement et revisse mon écouteur droit. Si Rémi avait été là, il aurait probablement pourri le garçon avant de me faire un caca nerveux.

- Alors, où tu vas?

Cette fois-ci, je ne prends pas la peine d'élever l'émetteur de ma musique de mon oreille, mais je me contente de baisser le son.

- Je rentre chez moi.

- À Lyon?

- Non, à Nîmes.

- Oh Nîmes! Ça doit être une agréable ville non?

- Ça dépend où et à quelle heure.

- Donc, dis-moi la nîmoise, comment tu t'appelles, puisque tu as retrouvé ta langue depuis la dernière fois.

- Eden.

- Et moi Victor.

Je me replonge une nouvelle fois dans ma musique essayant le plus possible d'éviter une quelconque conversation avec le prénommé Victor. Mon téléphone vibre sur ma cuisse. Je prends mon cellulaire et le retourne. Un message.

De Florie à moi:

Coucou poulette, mon frère m'a dit que tu revenais sur Nîmes aujourd'hui. Tu veux que je vienne te chercher à la gare?

De moi à Florie:

Coucou ma caille, je vois que les nouvelles vont vite! Bah écoute si ça ne te dérange pas je veux bien.

De Florie à moi:

Tu déconnes ou quoi? Ça me dérange pas du tout si je te le propose. Dis moi quand t'es à la gare.

Une nouvelle notification s'affiche sur le haut de mon écran, c'est un message de Rémi. Je clique sur la vignette et me retrouve sur la conversation avec le bouclé.

De Rémi 💓 à moi:

Salut princesse, ma sœur vient de m'envoyer un message. Comme ça elle vient te chercher hein? 😏 Préviens-moi quand tu arrives à Nîmes, je t'aime.

Je ne réponds pas, en me disant que je répondrais plus tard, et verrouille mon téléphone avec un sourire sur le visage. Je sens le regard persistant de mon voisin sur moi. Je le regarde du coin de l'œil, et effectivement, il me regarde.

- Dis Eden quel âge tu as? Me demande t-il.

- J'en ai 24. Et toi? Lui répondis-je en le regardant à nouveau.

- 28. Qu'est-ce que tu venais faire à Paris?

- Je reviens de quelques jours à Majorque avec mes amis. Mais ils ont dû restés travailler sur Paris pendant une semaine.

- Majorque? Alors comment c'est? Il faisait chaud?

- C'était agréable, là où j'étais il n'y avait pas trop de mouvement dans la rue, c'était dépaysant. Et oui il faisait assez chaud pour ce début de juin.

- Et le grand brun de l'aéroport c'est?

- Mon copain.

- Ah, d'accord. Et hum, je me demandais, tu penses que si un jour je viens sur Nîmes, ou toi tu viens sur Lyon, on pourrait se le prendre ce verre?

- Je sais pas, il faudra voir.

- J'pourrais avoir ton numéro? Ce serais dommage de ne pas te revoir alors que tu es une fille magnifique.

Je relève la tête vers lui avec un regard interrogateur. Il est direct lui. Est-ce une bonne idée de lui donner?

- Je vais bientôt changer de numéro de téléphone, je préfère donc te donner mon snap.

Seule excuse que j'ai trouver pour ne pas lui donner mon numéro. C'est vraiment la pire, mais il a l'air d'y croire.

- Très bien, ça me va aussi! Je pourrais te contacter pour qu'on se voit un de c'est quatre!

J'active mon snapcode pour qu'il le scane . Il le prend avec grand plaisir puis je reçois quelques minutes plus tard une notification pour me dire comme quoi il m'a bel et bien ajouter.
Deux heures plus tard, nous arrivons à la gare Lyon-Part-Dieu. Mon voisin me quitte donc, pour mon plus grand bonheur. Il me fait la bise avant de se lever et de récupérer ses bagages.

- À la prochaine, ma belle Eden.

- Au revoir Victor.

Ma belle Eden. Ce surnom m'a mit plus que mal à l'aise. En fin de compte, moi aussi je le trouve plutôt étrange ce Victor. Le train redémarre donc je décide de ne plus y penser. Je ferme les yeux et fini par m'endormir.

14h58

Mon train vient d'arriver à Nîmes. J'ai envoyé un message à la sœur de mon petit-ami, qui m'a dit qu'elle arrivait dans dix minutes. J'attends devant la gare quand en voit sa Megan rouge se garer devant moi.

- Eden, comment tu vas?

- Ça va et toi?

- Ça va ça va. Alors ce voyage, raconte.

- J'te paye un café comme ça on discute?

- Si tu veux, on va au arènes?

J'hoche la tête et monte dans sa voiture. J'en profite pour envoyer un message à Rémi en lui disant que je suis arrivée à Nîmes et que je suis en compagnie de sa sœur. Elle roule jusqu'à un parking près des arènes puis nous continuons à pied jusqu'à trouver de la place dans un café au pied de celle-ci.