Dire que la terreur me rongeait les entrailles n'était pas assez fort pour décrire le mélange d'émotions négatives valsant dans ma tête, mes jambes, et mon estomac.
Mes blessures n'étaient, pour la plupart, toujours pas guéries, refermées. Elles n'avaient qu'eu le temps de se renforcer que déjà, mon corps allait à nouveau devoir encaisser.
Immobile devant le seuil de la porte de chez moi, j'avais inspiré et dans mon souffle, avait résonné cette fragilité que je m'efforçais de dissimuler. La clenche de la porte était enfermée entre mes doigts crispés, ma main moite.
Je n'étais plus certaine de pouvoir subir la violence de mon père.
Je voulais mourir.
Je n'étais pas responsable de mon manque de sommeil, et m'endormir en classe n'avait pas été de ma volonté.
Alors pourquoi me le reprochait-on ?
Chaque membre de mon corps me lançait, tiraillait mes muscles et me rappelait combien il n'était pas prêt à subir à nouveau. Et la douleur constante avait été la cause de mon insomnie.
J'allais devoir ouvrir cette porte. Celle qui séparait le noir de la lumière. Celle qui m'annonçait mon enfer.
Oui, je voulais mourir.
Il était là. Juste devant moi. Il avait ouvert la porte avant que je puisse le faire. Il me regardait avec ses billes noires qui me donnaient la nausée. Il passa une main sur son visage mal rasé, remonta ses manches, et je sus que je n'y échapperai pas.
Il m'attira vers l'avant, m'empoignant le bras. Le compte à rebours était lancé. Je fermais les yeux, ne voulant pas savoir ce qu'il me réserverait cette fois.
- Notre discussion d'hier n'a pas été correctement imprimée par ton cerveau il me semble. Je t'avais dit de te tenir à carreau.
Je ne répondis pas. C'était inutile de toute façon. Quelque soit l'excuse que je donnerai, elle ne serait pas recevable.
Nous arrivons au pied de l'escalier, et il me jette dessus avec toute la violence dont il pouvait faire preuve. Mes côtes déjà meurtries se fracassent contre les marches, me faisant ouvrir les yeux d'horreur. Le choc me sonna. Ma vue se troublait déjà. Peut être que j'aurai pu supporter cet acte si je n'étais déjà pas aussi mal en point.
Je cherche mon père du regard, de mes yeux bleus qui voyaient désormais flous. Et je n'eus pas besoin de savoir où il se trouvait. J'entendis le bruit de sa ceinture et les larmes firent leur apparition. Je préférais nettement mieux qu'il me frappe avec ses mains, plutôt qu'avec cet instrument de torture.
Le premier coup parti, m'arrachant un cri que je tentais d'étouffer. Un sur le dos, puis un sur chaque jambes. Un autre sur mon fessier qui me brûlait atrocement. Mes mains ne furent pas non plus épargnées. En général, il me touchait le corps et laissait mon visage tranquille, ne voulant pas attirer l'attention à l'extérieur. Et ma mâchoire était toujours teintée de différentes couleurs pour qu'il n'en rajoute.
Je ne sus pendant combien de temps je me fis battre à la ceinture. Je n'avais plus de notion. Je n'étais consciente que pour pousser ces cris, ces gémissements, et ses plaintes qui avaient l'air de ravir mon père. Lui donnant toujours plus de plaisir à me détruire.
Il s'est déchaîné, je ne sais pas combien de temps. Un court instant? Quelques minutes ou peut être même des heures? Je ne savais pas.
Mais ce fut bien pire lorsqu'il s'arrêta, m'offrant l'espoir d'une quelconque fin plausible. Mais je ris intérieurement et me traitais de naïve en sentant ses mains me redresser. J'étais au sol depuis un temps indéterminé. Et il me redressa, comme si je ne pesais rien.

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Je suis là
FanfictionUn regard, et il avait vu son indifférence. Un soupir, et elle avait vu sa lassitude. Et sous un ciel incertain, ils s'étaient battus pour un lendemain. langage cru, violences verbales et physiques. Statut: Terminé [03/05/18 -- 01/10/20]