Je n'y croyais plus. Je n'avais pas cru la revoir un jour. Dans ce monde.
Elle était là, belle et plus resplendissante que jamais. Souriante et aimante comme autrefois. Comme si jamais, jamais rien n'était arrivé. Comme si les coups n'avaient pas existé. Comme si les larmes n'avaient jamais coulé.
De ses longs cheveux blonds, elle égayait le jour, et de ses yeux profonds, elle m'observait. Ses lèvres légèrement retroussées me faisaient rêver plus que je ne l'avais jamais fait. Puis derrière elle, le soleil me chantait ces quelques paroles qui m'empêchèrent de me réveiller.
C'était une évidence. Elle et le Soleil, avaient toujours été destinés à être ensemble. Comme cette prédiction parfois cruelle. Comme cette vie que personne n'avait choisi.
Son visage semblait serein depuis qu'elle me faisait face. Depuis qu'elle se tenait debout devant moi, les mains tendues dans ma direction, dans l'espoir de me faire parvenir cette seule et unique phrase.
Viens à moi, chérie...
J'aurai pu.
Bordel j'aurai pu entrelacer nos doigts. J'aurai pu lui tenir les mains, la rejoindre et lui murmurer ces mots que je n'avais jamais eu l'occasion de lui dire. J'aurai pu la suivre, lui accorder ma confiance comme autrefois. J'aurai pu lui sauter dans les bras, lui chanter à quel point la revoir, me faisait revivre.
Pourtant je ne l'avais pas fait.
Cette image me semblait beaucoup trop parfaite pour que ce ne soit la réalité. Elle me semblait beaucoup trop utopique. Ses yeux resplendissaient, brillaient de cette lueur qui ne l'avait pourtant jamais habité. Ses cheveux possédaient cet éclat aux reflets du soleil qui semblaient la fuir quelques années plus tôt. Son sourire n'était pas naturel, tout comme ses mains qui disparaissaient au fur et à mesure que je m'en approchais.
Bientôt, mes pieds rencontrèrent ce quai fait de lattes en bois. L'eau de la mer sembla m'accueillir, désirant m'engloutir de la plus douce des manières, mais pourtant, je refusais ce contact. Je refusais de la suivre, de lui céder mon âme.
Mais elle ne m'écoutait pas. L'océan prenait de plus en plus d'ampleur, et mes genoux se couvraient, ils étaient mouillés, mon pantalon collait mes jambes et ma respiration se fit soudainement plus saccadée, plus difficile.
- Sun Hee!!!
On hurlait mon prénom, mais j'ignorai toujours d'où provenait cette voix. Je ne voyais plus rien, pas même cette lumière qui me faisait espérer un retour à la surface. Parce que désormais, l'eau venait d'emplir mes poumons, empêchant mon souffle de passer la barrière. Et je suffoquai. Chaque seconde un peu plus. Et chaque minutes un peu moins.
La chose la plus horrible qui m'ait été donné de voir à ce moment, ou plutôt, d'entendre, c'était les mots qui sortaient de la bouche de ma mère.
Une lettre à la main, elle récitait les écrits incrustés sur ce papier blanc. Mais je ne comprenais pas comment je pouvais encore l'entendre, alors que j'étais sous l'eau. Alors que mes oreilles sifflaient. Peut être parce que ses mots n'avaient pas besoin d'être entendu. Peut être que finalement, mon cœur remplaçait mon audition.
Ça expliquerait ainsi, la raison pour laquelle je pouvais encore observer mes larmes dévaler mes joues, alors qu'elles se confondaient à présent avec les gouttes infinies de la mer.
Puis mes pieds touchèrent le sol. Et à ce moment là, je compris.
Ces mots, je les comprenais parce que je les avais déjà entendu. Je les avais vu, sur ce papier. En touchant le sol à cet instant, je compris que je faisais partie d'un autre monde. J'étais au fin fond de l'océan, et ma mère très haut dans le ciel. Et la surface de l'eau, était la limite à ne pas franchir. La ligne à ne pas dépasser.
Puis ces mots, me firent comprendre, que malgré mes pieds fermement planté dans le sol, je ne pourrais plus la revoir.
Ces mots, n'étaient rien d'autre, qu'un doux poème. Une tendre mélodie. Une berceuse. Ils sonnaient pourtant vrais, mais me semblaient si faux. Des au revoir. Des promesses. Des sourires.
Comme une lettre d'adieu.
***
Mes yeux s'ouvrirent brusquement ce matin là. Pourtant, je n'avais pas sursauté, pas crié, pas supplié. Je m'étais simplement redressée après ce rêve illogique et incompréhensible. Mes coudes soutenaient mon corps alors que j'étais toujours allongée sur le dos, ma respiration plus rapide que la normale et la poitrine soulevée à répétition.
J'avais senti mes joues humides et mes yeux larmoyants. Je n'avais pas su retenir mes larmes. J'avais rêvé, étrangement, de la mort. Mais de manière totalement différente. C'était à s'en claquer la tête contre un mur, à s'en arracher les cheveux.
Ce rêve n'avait aucun sens, et pourtant, il était parvenu à me faire pleurer.
Quelques secondes.
C'est le temps qu'il m'avait fallu pour me rendre compte que Yoongi m'observait, de ses yeux inquiets et brumeux. Comme si, en me fixant ainsi, il essayait de décrypter les images que j'essayais pourtant d'oublier. J'étais retournée, clairement, j'étais désorientée, cherchant un point d'encrage, quelque chose qui m'aiderait à ne pas sombrer à nouveau.
Alors je ne trouvai rien d'autre que les bras de Yoongi pour m'y réfugier. Je n'avais rien trouvé d'autre que la chaleur qu'il m'avait offert. Seulement une étreinte douce et apaisante. Ses murmures et ses mots rassurants.
- Ça va passer, Hee... Il souffla tout contre mes cheveux. Ce n'était qu'un cauchemar.
Lentement, l'homme allongé à côté de moi, passa un bras sous ma nuque, me servant d'oreiller, pendant que l'autre me serra fort contre lui. Son menton trouva sa place sur le haut de ma tête et ses mains caressèrent doucement mes mèches.
- Ça va aller... Il répéta en embrassant mon front. Je suis là, hm?
Je n'avais pas besoin de répondre. Je savais qu'il me comprenait. Mon silence lui en disait beaucoup plus en quelques secondes, que ce que j'aurai pu lui sortir en une heure. La vérité, c'est que je n'étais pas capable de parler. Même si mon souffle se régulait petit à petit, ma tête, elle, demeurait confuse et incertaine.
- Calme toi Sun Hee...
Et j'avais beau me dire que ce rêve, n'était pas un cauchemar, ça ne m'empêchait pourtant pas de trembler comme une feuille en plein hiver.
Ces images ne m'avaient pas vraiment marqué. Non, c'était plutôt... Le fait d'avoir compris le message que ma mère avait souhaité me faire passer par ces écrits à l'encre noire.
J'ai entendu que dans les rêves, il nous était impossible de décrypter les lettres. Cependant, j'étais pratiquement certaine d'y avoir décelé ces quelques mots toujours flous dans mon esprit.
Et lorsque tu toucheras enfin le fond de ce vaste océan, tu comprendras, que tu ne meurs pas sous la noyade, mais que tu revis à la découverte d'un nouveau monde.
***
/Hello comment allez vous?! J'espère que ce chapitre ne vous a pas ennuyé!/

VOUS LISEZ
Je suis là
FanfictionUn regard, et il avait vu son indifférence. Un soupir, et elle avait vu sa lassitude. Et sous un ciel incertain, ils s'étaient battus pour un lendemain. langage cru, violences verbales et physiques. Statut: Terminé [03/05/18 -- 01/10/20]