#25 Limites atteintes

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Message.

Moi à Min Yoongi:

"Je ne peux pas venir chez toi. On fait ça à la cafétéria?"

" Pourquoi tu peux pas venir?"

" C'est compliqué... Tu peux venir où pas?"

" Tu me fatigue."

" Comme ça on est deux."

" Quelle heure?"

" Quatorze heures."

" Le nom de la cafette?"

" Je t'envoie l'adresse."

***

J'étais devant mon pire ennemi.

Le miroir. Je le détestais vraiment. A chaque fois, j'espérai voir autre chose que... que moi? 

J'étais moi. Mais étais je moi même?

Qu'est ce que c'était, être sois même? D'après la société, être sois même c'est... un devoir? Notre premier devoir est d'être sois même? Ne pas se laisser influencer par les autres, ne pas se plier aux règles, ne pas prendre d'habitudes. Affirmer sa propre personnalité et l'imposer aux autres quitte à leur déplaire? Être sois même c'est une richesse, mais pourquoi est ce que je me sens si pauvre? Ne suis je pas hypocrite envers moi même?

Mais c'est quoi être sois même? Vous l'êtes vous déjà demandé?

Être? N'est ce pas aussi "ne pas être"? Parce que finalement, nous sommes quelque chose, mais nous n'en sommes pas une autre. Vous ne comprenez pas?

On me reproche d'être ce que je ne suis pas tout comme on ordonne absurdement à un enfant de se taire alors qu'il fait déjà office de silence. C'est stupide non?

Mais alors... être sois même, ça n'a pas de valeur?

Parce qu'être sois même, c'est avant tout s'assumer non? Être sois même, c'est faire preuve de personnalité non? Mais alors... Je ne suis pas moi même? Je ne m'assume pas. Je me déteste et je me haïs au même titre que je haïs mon paternel. Il m'a volé ma personnalité. Je n'en ai plus. Je ne sais pas qui je suis, ni même ce que je fais ici. Pourquoi j'existe? C'est parce que je me pose ce genre de question que je ne suis pas moi même.

Et dans ce miroir, ce reflet, je me demande si c'est vraiment moi. Est ce que j'inspire la pitié? 

Ce corps déformé par les coups, est ce vraiment le mien? Ce cou rougi, ces bras égratignés et ce visage écorché. Je ne me reconnais plus. Et je ne sais plus qui je suis.

***

Cinq minutes que j'attendais dans ce café. Assis sur une chaise, loin des autres, je fixais la porte depuis un temps que je ne saurai déterminer.

C'était tout près de chez elle. Il n'y avait pas de raison pour qu'elle soit en retard. J'avais pris mes notes avec moi. J'avais doucement commencé à composer la veille après ma "balade" en voiture dans son quartier. C'est tout ce que j'avais trouvé à faire de toute façon.

Mais la question qui m'avait vraiment torturé hier, c'était comment avait elle pu rentrer aussi vite rien qu'en courant? Et pourquoi avait elle eu l'air si paniqué lorsqu'elle avait regardé l'heure? J'en avais assez de toutes ces questions sans réponses. Et j'en avais assez de voir qu'à chacune de mes réflexions, elle fuyait. Comme si elle ne savait faire que ça.

Et c'est précisément à ce moment là qu'elle poussa la porte de la cafette. Un masque sur le visage, des lunettes de soleil sur le nez et habillé jusqu'au nez.

Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant