Je suis là

#90 Tu es toi

- ELLE REPREND CONNAISSANCE!!! J'avais hurlé à ma mère.

- Prend la dans tes bras! Cale sa tête sur ton épaule et reste calme!

Calme?

Comment j'étais censé rester calme quand ma camarade se trouvait dans mes bras, à moitié morte?

- Respire Sun Hee! Je criai, paniqué.

- Le sachet Yoongi! Prend le sachet et exerce l'hyperventilation!

L'hyper quoi?

En me voyant complètement perdu, elle couru dans sa chambre tout en m'expliquant.

- Le sachet plastique à côté de toi Yoongi! Je te l'ai posé tout à l'heure! Prend le, et fais la respirer à l'intérieur!

Mais bordel pourquoi?

Depuis tout petit, on m'a toujours dit de ne pas rester la tête dans un sachet! Alors pourquoi me disait elle le contraire aujourd'hui?

- Arrête de rêvasser si tu veux la sauver!!! Elle cria en revenant avec son matériel.

- C'est dangereux les sachets maman! Je répondis.

- Yoongi, le sachet va lui apporter plus de CO2! C'est justement ce qu'il lui faut pour qu'elle retrouve une respiration normale! Le diaphragme va se décontracter et son coeur repartira normalement! Fais ce que je te dis je suis médecin ne l'oublie pas!!!

***

Lorsque j'ai ouvert les yeux, la première chose sur laquelle je tombai, fut le plafond blanc au dessus de moi.

Pendant un instant, je me cru à l'hôpital et je fronçai les sourcils à cette pensée.

Mais le bruit d'une respiration à mes côtés, m'obligea à tourner la tête.

Et c'est en voyant Yoongi, les genoux pliés au sol, ses coudes sur le matelas et son visage enfouit dans ses bras, que je pris conscience de l'endroit.

Une fois de plus, j'étais dans sa chambre, allongée sur son lit et il dormait à côté de moi, dans une position inconfortable.

C'est un mouvement de ma part qui lui fit relever soudainement la tête.

Lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, je me statufiai.

La torture... 

Le remord...

Le tourment...

La peine...

La tristesse...

Mais surtout la peur.

Encore cette peur présente dans ses yeux.

Et me dire que j'étais la cause de cette peur, installa un mal être en moi et une rage sans nom me consuma.

Une rage que je ne saurai expliquer.

J'étais en colère.

Contre moi même.

Pas contre lui mais contre moi.

Parce qu'il avait suffi qu'il parte, pour que cette silhouette réapparaisse. Et je n'avais pas été fichu de faire face à cet homme.

Pas fichu de combattre cette douleur.

Incapable de me contrôler.

Et tout retomba.