#140 Chaleur

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Vous savez... Lorsque vous vous faîtes frapper à longueur de journée... Lorsque vous ne voyez votre père, que par l'intermédiaire des coups, je pense qu'on fini par se dire, que la douleur qu'il nous inflige, ce n'est finalement rien d'autre que l'amour qu'il a toujours voulu nous donner. Non?

En fait, j'imagine que les pensées qui virevoltaient dans ma tête et qui embrumaient mon esprit depuis la veille au soir... Depuis que Yoongi m'avait serré fort contre lui, j'imagine que ces idées, ne cherchaient qu'à m'aider à me convaincre, que mon père n'aura pas toujours fait le mal autour de lui.

Cette nuit... Je n'avais pas dormi. Peut être parce que les larmes que l'homme à mes côtés avait effacé quelques heures plus tôt, n'avaient plus trouvé la force de rester bien au chaud dans mon organisme.

Je n'étais certainement pas la seule qui avait besoin d'évacuer. Mon corps devait s'ahérer pour permettre à ma tête, de reposer en paix. Mon esprit devait sûrement faire le vide et m'inviter au repos sans pour autant m'offrir cette chance d'enfin, lâcher prise.

Oui, j'aurai voulu lui dire... A mon père, que je lui pardonnais. J'aurai voulu lui dire, que j'étais très certainement celle qui avait détruit notre famille.

Ma personne était la cause de toute cette destruction?

Pourtant, j'essayais de me convaincre que je n'y étais pour rien. Mais ma tête qui ne parvenait pas à me délivrer, me disait que je ne faisais que me mentir à moi même.

Alors toute la nuit, Yoongi avait veillé sur moi. Le ciel sans étoile avait pu témoigner de la douceur dont il avait fait preuve à mon égard.

Ses mains qui parcouraient mon corps, dans l'espoir de me faire oublier. Dans l'espoir de me détendre et de me faire comprendre que oui, il était là. Ses lèvres qui avaient embrassé mon visage un nombre incalculable de fois pour me convaincre que cette chaleur n'était pas éphémère, mais bel et bien réelle. Son souffle avait frôlé ma peau, pour m'assurer, qu'il était vivant. Pour me murmurer qu'il ne s'en irait pas.

Yoongi avait eu cette patience, que beaucoup, n'aurait pu endurer. Ses mots raisonnaient encore à mes oreilles pendant que les frissons avaient balayé mon corps de toute part. Ses bras qui m'avaient fait me sentir aussi vivante que n'importe qui d'autre.

Puis sa chaleur qui m'avait offert cette quiétude. La vérité, c'est que... Peu importait ô combien je tournais et retournais la situation, je ne cessais de me dire, que si Yoongi n'avait pas été là cette nuit, je ne sais pas ce que j'aurai pu faire.

Très certainement, j'aurai fermé les yeux pour ne plus les rouvrir. J'aurai vidé mes poumons pour ne plus jamais les remplir. Peut être que son étreinte, cette nuit là, m'avait sauvé.

Je n'avais de cesse de penser, qu'il m'avait aidé beaucoup plus de fois que moi je l'avais fait avec lui. Je lui étais tellement redevable, pour tout... Que je ne savais pas comment lui rendre tout ça.

Et ici et là, dans le salon des Min, alors que l'appartement se trouvait vide de leur présence, j'étalai le linge, dans l'espoir qu'il ne sèche à un moment ou à un autre.

La femme des lieux avait commencé le travail aux aurores pour finir à une heure raisonnable et ainsi, nous permettre de nous en aller plus tôt. Parce que oui, le départ était pour bientôt.

C'est pourquoi, avant de partir, elle m'avait laissé un mot. Un mot qui m'avait à nouveau fragilisé de l'intérieur, mais qui m'avait provoqué cette boule de chaleur dans mon ventre.

Chérie... Je sais que ce n'est pas simple, mais n'oublie jamais que désormais, nous sommes là. Je te promet un énorme calin à mon retour... Et un joli sermon pour ton comportement.
Commence à préparer ta valise. Nous partons dans l'après midi.
Je t'aime fort Sun Hee... N'en doute pas.

Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant