#13 Gentillesse

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A peine mon père avait passé la porte, que je fus secouée par de violents hauts le cœur. J'avais pas attendu plus longtemps.

Renversant brutalement ma chaise, j'ai couru jusqu'à la salle de bain, ma main devant la bouche, tentant vainement de repousser le moment où j'allais tout relâcher.

Ça ne m'arrivait que très rarement. Mais aujourd'hui, j'avais tellement eu peur pour Yoongi. J'avais eu peur plus pour lui que pour moi. Je savais que mon père n'était pas tout seul dans sa tête. Même si à l'extérieur de la maison, il paraissait tout à fait normal, à l'intérieur c'était totalement différent.

Aujourd'hui, j'avais été éprouvée. Toutes les émotions m'avaient habité. Peur, angoisse, anxiété, crainte, frayeur mais surtout, inquiétude.

Cette inquiétude que j'avais ressenti en sachant que mon camarade n'était pas en sécurité ici. Cette inquiétude qui m'avait hanté pendant à peine cinq petites minutes.

Oui. Un temps aussi court, mais qui m'avait retourné mes entrailles. Ce que j'éprouvais en une semaine, cet homme venait de me le donner en un temps record.

Et sans pouvoir me contenir plus longtemps, je déversais cette semence que je haïssais. Et je vomis mes tripes, recrachant mes boyaux. J'avais les mains aux extrémités de la cuvette du toilette, et ma tête penchée. Je n'avais plus de force et mes bras tremblaient. Je me sentis pâlir. J'avais des sueurs froides. Tout ce que je détestais. Et mes force m'ayant quitté, je ne pris même pas la peine de retirer mes cheveux qui s'imbibaient lentement de cette substance repoussante.

Je n'avais pas fait attention à ces grandes et douces mains qui m'avaient frôlé la nuque pour se saisir de mes cheveux et me les caler dans mon dos.

Je savais que ce n'était certainement pas mon père.

C'était lui. C'était Yoongi. La dernière personne que j'aurai dû amener ici. Une des seules personnes qui n'aurait jamais dû me voir dans cet état. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. 

Et alors qu'il avait une de ses mains sur mon épaule, tenant mes cheveux, et l'autre dans mon dos, me caressant dans une tentative de réconfort, je continuais de répandre mes entrailles dans la cuvette. J'avais l'impression que j'allais m'étouffer avec mon propre vomi. Mon ventre se soulevait et se contractait, me suppliant de m'arrêter. Mais n'était ce pas censé être lui? Lui qui devait s'arrêter?

J'étais sur les genoux, et j'étais secouées de puissants spasmes. Les larmes coulèrent d'elles même s'en que je n'ai la force de les retenir. J'hoquetais sous les derniers soubresauts. Dans quelques secondes ce serait fini. J'étais transpirante, haletante.

- Où sont les serviettes?

C'était un chuchotement. Un murmure. Mais l'entendre m'avait très étrangement fait du bien.

- Meuble en dessous du lavabo. Je répondis avec difficulté.

Il m'enroula rapidement et d'une main que je qualifiais d'experte, mes cheveux dans un nœud et il prit une petite serviette qu'il imbiba d'eau chaude.

- Allez viens. Il me dit en prenant ma main alors que j'étais toujours à genoux.

- A... Attends. Je lâchais sa main et me levais.

Je ne pouvais pas rester avec ce goût affreux dans ma bouche. Je pense que j'avais même besoin d'une douche mais ce n'était pas le moment.

Yoongi posa son postérieur sur le bord de la baignoire, la serviette dans les mains et attendit patiemment que je termine. Il ne m'avait pas brusqué, ni même posé de question. Et j'appréciais son geste.

Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant