Je suis là

#133 Je t'ai toi

/C'est la musique qui m'as accompagné pendant ce chap. Si vous voulez l'écouter libre à vous./

***

- Je ne savais pas qu'il faisait du basket...

Jungkook regardait droit devant lui, pendant qu'une de ses mains tenait fermement le volant alors que l'autre manipulait la boîte de vitesse. Dans une position négligée, mon frère conduisait, ses yeux rivés sur la route.

- Je ne l'ai pas appris par lui si tu veux savoir.

Un peu tremblante, je tripotais mes doigts eux mêmes posés sur mes cuisses. J'avais beaucoup d'appréhension quant au match de Yoongi. En fait, je n'avais jamais assisté à un match, que ce soit le sport de mon copain ou même un autre.

Dans un certain sens, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, c'était la raison de mon état.

- Et c'est pour lui que tu t'es faite jolie?

- Jolie? Je répétai en fixant mes habits. Ce n'est rien d'autre qu'un jean Jungkook.

- Et la chemise?

- Bon, dis moi directement où tu veux en venir, ce sera plus simple. Je soupirai en portant mon regard sur le siège conducteur.

Dehors, le paysage défilait au rythme de la voiture. Et pour une fois, le soleil était présent, m'enveloppant de sa chaleur dont j'avais été privée pendant quelques semaines.

Puis Jungkook stoppa le véhicule. Un feu rouge nous faisait face.

- Je m'inquiète Hee. Il finit par dire après un court silence.

- De quoi est ce que tu t'inquiète? Je fronçai légèrement les sourcils.

- Comment tu l'as rencontré?

- Tu ne vas quand même pas commencer avec ça Jungkook, si? Mon dos quitta le dossier du siège et je me penchai en avant, observant mon frère qui semblait fuir mon regard. Yoongi est une personne tout à fait respectable. 

- Je ne dis pas le contraire Sun Hee, mais tu dois comprendre que j'aimerai le connaître un peu plus.

- C'est lui qui m'a sorti de cette merde Jungkook! Je levai le ton progressivement. Sans lui, je serai encore probablement entre les mains de papa! Sans lui... Mais je me calmai bien vite, ne voulant pas me disputer avec lui. Sans lui Jungkook... Puis je soupirai, évacuant cette frustration. Sans lui, je ne serai peut être pas là aujourd'hui.

Et le silence s'installa à nouveau dans la voiture. Lui... Je supposai qu'il réfléchissait. Et moi, je choisissais les mots suceptibles de le convaincre.

Les instants qui suivirent, firent abstraction de paroles. Seules nos respirations étaient perceptibles. Jungkook fixait la route, refusant toujours ce contact visuel. Ses mains étaient posées sur le volant, dans cette posture que l'on appelait "dix heures dix".

Alors je décidai de reprendre.

- Si tu pense que Yoongi est un de ces garçons peu fréquentables, alors retire cette idée de ta tête. Mes chaussures blanches me semblèrent soudainement fascinantes. Si tu pense qu'il ne sort avec moi, que par pur intérêt, alors tu peux oublier ça aussi. Tu ne l'as pas vu Jungkook.

J'avalai difficilement, me remémorant doucement les différentes réactions de mon copain avant que tout cela ne se passe.

- Tu n'as pas vu ses craintes ce jour là. Je murmurai dans un souffle, mes doigts recommencèrent à jouer entre eux. Tu n'as pas entendu ses sanglots. Et surtout, tu n'as pas essuyé ses larmes.

- Je ne te blâme pas Hee. Il dit calmement. Je ne t'en veux pas. Je n'ai même pas le droit de t'en vouloir. C'est simplement que... Il marqua un arrêt en même temps que son bras vint obstruer sa vue. C'est simplement que... Que je t'ai laissé. Je t'ai laissé ici, et c'était il y a trois ans. Je t'ai laissé alors que tu n'étais encore qu'une enfant. Je refuse de croire que je ne t'ai pas vu grandir Hee. Je refuse de me dire que tu es devenue une femme.

Alors je compris.

Jungkook ne doutait pas de Yoongi. Jungkook ne doutait pas de moi non plus. Jungkook doutait de lui même.

- Je ne le dirai jamais devant lui... Il poursuivit alors qu'il avait garé la voiture sur le bas côté. Mais je lui suis reconnaissant. Il t'as trouvé... Et il t'as sauvé. Il t'as hébergé et-

- Jungkook. Je l'interrompis tout en détachant ma ceinture, la laissant cogner contre la portière.

Lentement, il tourna la tête vers moi, son bras toujours devant ses yeux. Alors avec douceur, je pris sa grande main dans la mienne, rendant la liberté à ses billes noires.

- Premièrement... Je commençai en même temps que je caressai le dos de sa main de mon pouce. Dessinant des cercles imaginaires sur sa peau. Premièrement, tu n'as pas à te cacher lorsque tu pleures. Il détourna le regard, mais je refusais qu'il fuit. Je posai mes mains sur chacune de ses joues, encrant mes yeux dans les siens. Et deuxièmement, ce n'est pas ta faute.

- C'est-

- "Je" suis celle qui t'as demandé de partir. "Je" je suis celle qui t'y as obligé. "Je"suis celle qui a provoqué ma situation. Moi et personne d'autre.

Mes genoux rencontrèrent le siège sur lequel j'étais installée quelques secondes plus tôt, et tendrement, j'enroulai mes bras autour du cou de mon frère.

- Je t'aime Jungkook. Je murmurai à son oreille. Je t'aime et je veux que tu retiennes ces mots. Je veux que tu les imprime dans ton esprit. Je veux que tu les grave dans ta tête. 

Jungkook me serrait fort contre lui. Tellement fort, que je n'aurai pas pu me détacher de son étreinte.

- Yoongi est adorable avec moi. Il est... Je fixais le plafond de la voiture, comme pour réfléchir à mes prochaines paroles. Il est gentil, et très patient. A sa place, je me serai mis des baffes quelques fois. Je ris doucement. Bon, il est surprotecteur la plupart du temps, mais dans ces moments là, les baffes c'est lui qui se les prend.

Mon frère laissa un faible sourire apparaître sur son visage. Je le sentis parce que lorsqu'il riait mais qu'il ne voulait pas que je le sache, il cachait son nez dans mon cou. Et c'est précisément ce qu'il faisait à cet instant.

Aussi, et comme j'avais l'habitude de le faire avec Yoongi, je fis glisser mes doigts le long de ses mèches brunes, et je l'entendis soupirer.

- Alors tu n'as pas à t'inquiéter Kookie. Je me séparai légèrement de son étreinte pour observer son visage dans son intégralité. Avant, j'avais Ha Neul. J'avais Taehyung, Yoongi et madame Min. Et maintenant, je t'ai toi...

D'une tendresse qui me grisa moi même, je posai mes lèvres sur son front dans un baiser qui le fit fermer les yeux.

Et je soufflai ces quelques derniers mots.

- ...Et je ne pouvais pas être plus heureuse, qu'en cet instant.

***

/Chapitre spécialement dédié aux frères et soeurs. J'ai kiffé écrire cette partie, mais je ne sais pas si vous avez aimé la lire. Est ce que c'était ennuyeux?

Avez vous des avis?/