Twilight Chapitre 5 : Résurrection

.4.

 Je ne savais pas où j'étais, lorsque je me réveillais. Une lumière m'aveugla quand j'ouvris les yeux. Je me sentais groggy. Dans le brouillard.
Je clignais des paupières pour m'habituer à la clarté, même si les larmes m'obstruaient la vue. Je sentais que mes yeux étaient gonflés. Que s'était-il passé ?
Je m'aperçus que j'étais dans une chambre aux murs bleus délavés. Un « bip » régulier me parvint aux oreilles. J'étais perdue. Comment étais-je arrivé dans cette chambre d'hôpital ? Avais-je fait un malaise pendant l'enregistrement de mon CD ? Mais qu'est-ce que je racontais ? J'étais en break parce que j'étais... J'étais quoi ? Tout était embrouillé dans mon esprit.
Je tournais les yeux, et vis un homme blond, les cheveux tirés en arrière et la peau blafarde.
— Bonjour Lana, me sourit-il en se levant de la chaise juste à côté de mon lit.
Je fronçais les sourcils.
Je me rappelais alors ce qui m'avait conduite ici. Ma grossesse, Connor qui me quittait, mon break, mon retour à Forks, mon retour chez moi, Connor dans mon appartement et qui me poussait au sol, et cette douleur qui me faisait hurler.
Je clignais des paupières pour effacer ces images de ma tête, et me concentrais sur le visage souriant du docteur Cullen.
— Comment te sens-tu ?
Je posa ma main sur mon ventre en fronçant les sourcils.
— Je ne sais pas... chuchotais-je en regardant autour de moi. Où est papa ?
— Charlie est dans le couloir. Il attendait que tu te réveilles. Veux-tu que je le fasse entrer ?
— Oui. S'il vous plaît.
Carlisle m'adressa un sourire et alla ouvrir la porte.
— Charlie ? appela-t-il. Elle s'est réveillée. Elle vous demande.
Papa apparut alors à la porte, et tourna les yeux vers moi. Une expression d'inquiétude et de souffrance peignaient les traits de son visage marqué par la fatigue.
— Lana, murmura papa en entrant rapidement dans la chambre.
— Papa, chuchotais-je en sentant mes yeux brûler.
Il me prit dans ses bras pour me réconforter.
— Comment tu te sens ma chérie ? me demanda-t-il d'un air inquiet.
Comment je me sentais... c'était la deuxième fois qu'on me posait cette question en quelques minutes.
— Je... Je...
Je réalisais alors que je n'avais pas sentie une chose essentielle en posant ma main sur mon ventre.
— Où est mon bébé ? chuchotais-je, effrayée.
Il blêmit tout à coup.
— Papa, où est Roran ? insisté en sentent les battements de mon coeur redoubler en écho avec l'appareil cardiaque.
Le docteur Cullen entra aussitôt dans la chambre. Je tourna la tête vers lui en fronçant les sourcils.
— Docteur Cullen, où est mon bébé ?
Il fronça aussitôt les sourcils et tourna les yeux vers mon père.
— Avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas mon père qu'il faut regarder, mais moi. Je suis la patiente et je suis majeure, ce qui veut dire que c'est mon approbation qu'il vous faut pour me dire les choses.
— Lana... Le bébé est...
Mes yeux s'écarquillèrent, et je m'enfonça dans mon oreiller comme pour échapper à l'horreur de ce que je comprenais.
— Non... chuchotais-je la voix brisée par mes sanglots. Non...
— Lana, commença papa en posant sa main sur la mienne.
Mais je me reculais vivement, et détournais le regard.
— Lana, je suis désolé pour ce qui t'es arrivé. Je te promet que je retrouverais de faux-jeton et qu'il paiera pour son comportement.
— Je veux rester seule.
— Lana... commença Carlisle d'une voix douce.
Mais je ne voulais pas de cette douceur ou de sa voix envoûtante. Tout ce que je voulais, c'était qu'on me fiche la paix. Je ne voulais pas de cette pitié que je percevais das leur regards.
— Je vous prie, couinais-je en me tournant brusquement vers lui. Pitié, laissez-moi seule !
Papa et Carlisle soupirèrent tristement, et papa se leva en m'embrassant le front.
— Je t'aime ma puce.
Je tourna la tête à l'opposé de la porte, sur les vitres donnant sur les arbres verts, et ne répondis pas. Je m'allongea sur le côté, et me mis à pleurer.

*

— Lana... murmura une voix lointaine.
J'étais ailleurs. À des kilomètres de ce lit, de cette chambre d'hôpital, et de cette vie que je n'avais pas choisie. Une silhouette passa devant mes yeux. J'avais tellement pleuré, que mes yeux étaient gonflés et m'empêchaient de voir distinctement la personne que j'avais en face de moi.
— Lana il faut que tu répondes. Tu ne peux pas passer ta vie dans cet état.
Un bruit de porte retentit dans la chambre.
— Charlie ! Vous avez retrouvé Connor ?
— Oui Paul, soupire papa. J'ai contacté les autorités de Hollywood qui l'ont appréhendé. Il risque de passer quelques mois à l'ombre.
— Bien fait pour lui ! Intervient une voix féminine.
Je soupira et ferma les yeux, en ignorant les voix autour de moi. C'était mieux comme ça. Et ces derniers temps, j'avais beaucoup de facilité à occulter le monde autour de moi. J'avais beaucoup de facilité à m'enfermer dans ma bulle, protégée du monde extérieur.