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 Le lendemain, je me rendis chez mon père pour passer un moment avec lui. Je m'en voulais de ne pas passer tellement de temps en sa compagnie.
— Bonjour papa ! m'exclamais-je tandis qu'il m'ouvrit la porte.
— Bonjour, Lana. Comment tu te sens ?
— Bien. J'espère que je ne t'ennuie pas ?
— Pas du tout, entres.
Je lui adressa un sourire et entra dans la maison avant de le suivre.
— Dis donc ! Tu n'as pas froid dans cette tenue ?
Je fronçais les sourcils, et me rendis compte que je ne portais qu'une simple veste.
— J'avais un peu chaud, prétendis-je en détournant le regard.
Je remarquais alors les décorations de Noël suspendues un peu partout autour de moi.
— Tu as déjà fait les décos de Noël ? m'étonnais-je en souriant.
— Oui pourquoi ? Pas toi ?
Sa question me surprit. Je devais admettre que je ne fêtais plus Noël depuis des années déjà. À Hollywood, entre les répétitions, les concerts et les soirées de gala, je n'avais pas le temps pour Noël. Mais maintenant... je ne savais pas si j'avais envie de le fêter cette année.
— Non... Pas encore.
— Ah ! Ne t'en fais pas. Tu as encore le temps. Je suis certain que Paul a déjà prévu quelque chose.
Je força un sourire et m'installa au canapé.
— Que t'arrive-t-il, Lana ?
Je leva les yeux vers lui et le regarda mal à l'aise.
— Ce qu'il y a, c'est que depuis que j'ai quitté Forks pour partir vivre à Hollywood, je n'ai plus fêté Noël.
Papa fronça les sourcils. Je voyais bien qu'il ne comprenait pas. Qui comprendrait ça ?
— Plus fêté Noël ?
— Je n'avais jamais le temps. Soit je partais en tournée, soit j'avais des répétitions.
Je tenta de prendre une voix détachée, mais au fond de moi je m'en voulais de ne pas avoir perpétué les traditions de Noël.
— Ne t'en veux pas ma chérie. Il n'est jamais trop tard pour fêter Noël.
Je hocha la tête, même si je n'étais pas trop convaincue.
— Tu en as parlé avec Paul ?
Je leva les yeux vers mon père, les yeux écarquillés.
— Non, pourquoi ? Tu crois que je devrais ?
— Si tu veux mon avis, oui. Je crois que tu devrais lui en parler. Je suis certain qui l'aimerait savoir ce genre de chose sur toi.
Je méditais sur ses paroles. Il n'avait pas tort. Peut-être que je devrais lui en parler. Il méritait de le savoir. Surtout s'il avait prévu de faire quelque chose pour les fêtes. Mais Paul aurait une information en plus, que mon père. Il savait par exemple, que je ne pourrais pas faire de réveillon convenable pour les fêtes à cause de mon régime alimentaire très stricte. Mais sans doute avait-il l'habitude, maintenant qu'il traînait souvent avec les Cullen.
Je me demandais si papa se doutais de quelque chose concernant Bella et le fait qu'elle ne mangeait jamais. Qu'arriverait-il si papa me demandait de passer le réveillon des fêtes avec lui ? Aurais-je le coeur de refuser ? Et si j'acceptais, que se passerait-il ?
— Lana ?
Je secouais la tête, et regardais mon père qui fronçait les sourcils.
— Oui ?
— On dirait que tu ne m'écoutais plus.
— Je te demande pardon. Je crois que cette histoire me préoccupe plus que ça ne le devrait.
Il m'adressa un sourire en balayant l'air de la main.
— Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Je comprends.
Je fis semblant de soupirer de soulagement, et vis le sourire de papa de détendre un peu plus.
— J'ai une proposition à te faire.
— Oui ?
— Que dirais-tu si je t'invitais à manger ? Si tu n'as rien de prévu, naturellement.
Je fronçais les sourcils, et pris un air gêné.
— Je suis désolée, papa, mais j'ai déjà un truc de prévu...
— Non, je comprends, ne t'en fais pas ! J'espère seulement que tu ne m'oublies pas et que tu passeras me voir souvent !
— Oui, je te le promets.

Lentement, je sentis une douleur aiguë s'emparer de ma tête. Je fronçais les sourcils, et essayais de la canaliser, mais plus les minutes s'écoulaient, plus la douleur augmentait. Je savais ce que ça voulait dire. Et si par malheur papa venait à me parler, je ne l'entendrais pas. Alors il fallait que je m'éloigne.
— Lana, ça ne va pas ?
— Oui, mais est-ce que je pourrais t'emprunter tes toilettes ?
— Tu sais où elles se trouvent ?
— Oui, à l'étage.
Je me levais en lui souriant, et allais à la salle de bain rapidement. Je fermais la porte et m'adossais au mur juste en face en fermant les yeux. Je vis alors la vision d'Aro, Marcus et Caïus s'approcher de Forks, avec Jane et Alec. Mais un détail captiva particulièrement mon attention : le visage d'Alec était animé d'une rage indescriptible.

Je sortis de la pièce rapidement, et descendis les escaliers à la volée. Papa se précipita vers moi, et me regarda d'un air inquiet.
— Lana ? Que se passe-t-il ?
— Je viens de me rappeler que j'avais un rendez-vous important à Portland ! m'exclamais-je me précipitant dans le salon.
— Quoi ? Tu es certaine que tout va bien ? s'inquiéta-t-il.
Je m'en voulais de l'inquiéter autant. D'autant qu'il ne méritait pas ça. Mais je n'avais pas le choix. Il fallait que j'en avertisse les Cullen le plus vite possible. Et si Alice avait eu la même vision que moi, même si je n'en doutais pas, il fallait que l'on en parle entre nous. Il fallait que l'on ait un plan. Nous n'avions pas le choix, si nous ne voulions pas qu'il y ait un quelconque problème.
— Oui, je vais bien. Je t'assures que tu n'as pas à t'inquiéter. Si tu veux je repasse demain ?
— D'accord. Surtout sois prudente sur la route. Tu as quelqu'un pour t'y emmener ? Je t'ai vu arriver à pieds.
J'avais bien fait de ralentir à quelques mètres de la limite de la forêt.
— Oui, je te remercie papa. Je suis venue à pieds. Je vais rentrer à la maison, et Paul ou Edward m'y emmèneront.
— Très bien. Alors sois prudente.
Il me raccompagna à la porte, et me laissa sortir. Je m'arrêtais et me tournais vers lui.
— Je suis désolée de devoir partir aussi vite, papa. J'espère que tu ne m'en veux pas ?
Il m'adressait un sourire en coin.
— Ce n'est pas comme si tu n'habitais pas ici. Tu peux venir quand tu veux. Je ne t'en veux pas.
Je lui adressais un sourire rassuré, et le pris dans mes bras en prenant soin de ne pas respirer pour ne pas sentir l'odeur de son sang. Je me concentrais sur Paul, et laissais mon père me prendre dans ses bras. Je me sentais bien. J'étais heureuse de l'avoir retrouvé. Il m'avait tant manqué ! Je regrettais souvent de ne pas pouvoir prendre un avion pour le voir. Dans ces moments-là, je le contactais et passais de longues minutes à lui téléphoner.
Il me lâcha au bout de quelques secondes et je me rappelais que lui et Bella avaient un point en commun : ils n'étaient pas du genre à faire étalage de leur affection. Je tenais ça de ma mère. Elle et moi étions frivoles et expansives. Nous exprimions nos sentiments comme ils venaient, sans ressentir la moindre gêne.
— Je te souhaite un bon après-midi, papa. Je t'aime.
— Moi aussi, Lana.
Je lui fis un dernier sourire, et m'éloignais de la maison d'une marche rapide, en m'assurant de garder une rapidité humaine. Puis lorsque je fus à l'abri des regards, je me dirigea vers la demeure des Cullen de ma vitesse surhumaine. 

Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant