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 Tandis que j'attendais de me faire démembrer, comme je le voyais dans l'esprit d'Aro, la grande porte derrière moi s'ouvrit brusquement, stoppant Aro dans son geste. Cependant, je ne pus m'empêcher de sursauter.
— Signore Aro ! intervînt la voix d'une jeune femme.
— J'espère que cela en vaut la peine, Carla.
— I Cullen sono qui. Vogliono tornare Miss Lana ! répondit Carla dans mon dos.
Je ne comprenais pas ce qu'elle disait, mais lorsque je leva les yeux vers Aro, j'y lus de la colère. Dans l'esprit de Dimitri, je compris alors que ma famille était là pour me récupérer. Et je ressentis alors du soulagement. Sentiment qui n'était pas partagé par Aro.
— Je vous remercie douce Carla.
Les yeux d'Aro se posèrent sur moi, et j'y lus une profonde haine. Je déglutis, puis une fois familière retentit dans mon dos.
— Aro ! Je te demande de laisser Lana rentrer avec nous !
Je me retournais quand j'entendis la voix de Carlisle. Je me sentis soulagée de voir son visage et celui de toute ma nouvelle famille et particulièrement ceux de Bella et Paul.
— Paul ? Tu es venu ?
Je n'en revenais pas qu'il soit venu pour moi.
— Je n'allais pas t'abandonner alors que toi et moi sommes liés.
Je ne pus m'empêcher de sourire à cette remarque. Mais j'étais submergée par la honte. Je ne savais pas quelle allure j'avais, et avec le sang humain que j'avais bu, je ne savais pas non plus de quelle couleur étaient mes yeux.
Je détourna le regard, mal à l'aise.
— Je t'en prie, ne me regarde pas... murmurais-je.
Aro rit amusé. Mon coeur rata un battement, quand j'entendis son rire. Il devait beaucoup s'amuser de la situation.
— Je doute qu'elle prenne le risque de vous suivre maintenant...
Je tourna le regard vers Aro sans comprendre.
— Pourquoi ne viendrait-elle pas avec nous ? le questionna froidement Bella.
— Pour la simple et bonne raison que ta chère sœur s'est nourri de sang humain.
Tous les regards se tournèrent vers moi. De toute évidence, Edward ne leur avait pas révélé ce détail...
— Elle rentre avec nous ! s'obstina tout de même Paul.
Je me retourna vers lui, surprise. Je ne m'attendais pas à ce genre de réaction de sa part, après les révélation d'Aro.
— Vous ne voudriez quand même pas déclarer une guerre aux Quileutes ! ajouta Jacob d'un air menaçant.
Je n'en revenais pas qu'il prenne le risque de se mettre les Volturis à dos pour me sauver de leur griffes. Mais je me demandais si c'était une bonne idée qu'ils fassent ça pour moi. Je n'étais pas à l'aise. Mais rester avec les Volturis serait bien pire pour moi.
Aro plissa les yeux d'un air pensif. Allait-il céder ? Ou bien au contraire accepter cette guerre ? Ma vie ne tenait plus qu'à un fil.
— Dimitri, veux-tu bien redresser notre chère Lana, je te prie ?
Le Vampire s'approcha de moi et me saisit par le bras pour me relever. Si je cédais à la colère que je ressentais à cet instant même, il finirait les membres arrachés. Mais commettre un tel acte déclarerait la guerre.
Aro s'approcha de moi et posa un doigt sous mon menton m'obligeant à le regarder dans les yeux.
— Je suis certain que nous nous reverrons très bientôt ma très chère Lana.
Je me figea. Je ne savais pas si je devais prendre ça comme une menace ou une promesse.
— Viens-là, me demanda Paul en tendant le bras vers moi.
Je ne savais pas qui des deux était le plus menaçant : Aro qui dévoilait une rangée de dents blanches derrière un sourire machiavélique, ou bien Paul qui venait de gonfler la poitrine en respirant rapidement. Mais étrangement, je me sentais plus en sécurité du côté de Paul pour l'instant. Je recula en lançant un regard inquiet en direction d'Aro, qui souriait toujours d'un air narquois. Puis je saisis la main de Paul qui m'attira à lui.
— Nous allons partir maintenant, déclara Carlisle tandis que les autres membres de la famille se tenaient prêts à intervenir en cas de besoin.
— Lana, viens avec nous.
Je recula en lançant des regards inquiets autour de nous et suivis Paul qui m'entraînait déjà vers l'extérieur, en traversant les couloirs sombres que j'avais emprunté à l'allée.

Une fois dehors, Paul me fit monter dans une des voitures à l'extérieur de la cité de Volterra. Il n'y avait aucun bruit dans l'habitacle, si bien que je commençais à me sentir nerveuse.
— Essayes de te calmer, Lana ! me demanda Jasper en me regardant dans le rétroviseur. Tu commences à rendre tout le monde nerveux.
— Je t'avoue que je ne sais pas vraiment comment faire... murmurais-je en lançant des regards inquiets dans tous les coins.
— Pourquoi dis-tu ça ? me questionna Jacob en se retournant dans son siège.
— Parce que vous me rendez nerveuse. Je ne sais pas trop qui je dois craindre le plus. Vous ou les Volturis ?
Paul tourna la tête vers moi, les sourcils froncés.
— Pourquoi tu nous craindrais ?
— Parce qu'elle a bu du sang humain, répondit Jasper en me regardant à travers le rétroviseur.
Je me tassa dans le siège, de plus en plus inquiète. Et si j'avais des raison de m'en faire comme ça ? Au point où j'en étais, il y avait une autre solution qui s'imposait à moi, mais qui demandait à ce que je me fasse remarquer un tantinet aux yeux des humains : sauter par la portière de la voiture, et m'enfuir sous le soleil de midi à la vue de tous. Mais j'étais certaine que cette solution précise, me condamnerait à mort. Non, je n'avais pas le choix d'affronter les Cullen, maintenant que le problème des Volturis était écarté.
— Nous en parlerons une fois que nous seront arrivés chez nous ! m'annonça Jasper d'une voix indifférente, qui ne trahissait en aucun cas leurs intentions.
Et lorsque j'essayais de lire dans leur pensées, je me heurtais à une barrière invisible qui m'empêchait d'y avoir accès. Je sus alors que Bella était dans le coup, et les protégeait de mon indiscrétion. Je soupira alors, et me tassa dans mon siège en regardant le paysage extérieur que je ne reverrais sans doute pas.

Quand j'avais entendu Jasper dire « chez nous » quelques heures plus tôt, j'étais alors loin de me douter que c'était dans une forêt italienne que j'allais être conduite. Aussi, puisque j'étais à l'abri des regards, je me sentais encore plus inquiète de ce qui pourrait m'arriver, maintenant que je n'avais personne pour me venir en aide en cas de besoin. Parce qu'il fallait être honnête, je n'avais aucune chance de m'en sortir contre eux, bien que j'avais encore du sang humain qui imprégnait mes tissus. Alors quand la voiture se gara devant une grande maison, je pris une grande inspiration, et acceptais silencieusement le sort qui m'était réservé. 

Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant