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 — LAISSEZ-MOI SORTIR D'ICI ! hurlais-je en tambourinant la porte. PITIÉ !
Mais je n'avais pas de réponse. Je me heurtais au silence. J'avais envie de pleurer si j'avais pu. Mais là, tout ce que je voulais, c'était défoncer ce mur. J'aurais pu si quelqu'un n'était pas derrière, prêt à me tuer.

J'écoutais les pensées de la secrétaire, et je découvris que la lettre était envoyée. Je soupirais de soulagement, et allais dans mon lit. Ce n'était plus qu'une question de temps pour qu'ils me viennent en aide. Mais j'avais l'impression que ça durerait une éternité.
Je souriai amèrement à cette pensée. Qu'est-ce qu'était l'éternité maintenant ? Ce n'était pas comme si le temps avait d'emprises sur moi.
Je soupira et m'allongea sur mon lit. Je voulais revoir Paul. Je voulais revoir Bella. Je voulais revoir ma nouvelle famille. Ils me manquaient plus que de raison.
À présent que j'y pensais, je réalisais que je n'aurais jamais dû partir. J'aurais dû rester avec ceux qui tenaient à moi, au lieu d'encourager ce lien entre Alec et moi. Je réalisais le mal que j'avais dû causer à Paul, qui disait s'être imprégné de moi. Je réalisais mon égoïsme de ne pas être revenue, alors qu'il m'attendait. Plus j'y pensais, et plus ma culpabilité s'accentuait.
— Paul... chuchoté-je à regret. Pourquoi je t'ai fait ça... ? Si tu savais combien je regrette...
Si j'avais été humaine comme lui, assurément qu'une larme aurait roulée sur ma joue pour se perdre dans les racines de mes cheveux. Mais je n'étais plus humaine. Et je me disais que c'était sans doute ce qui m'vaita poussé à suivre Alec plutôt que de rejoindre Paul. Le pauvre... Il devait se faire un sang d'encre pour moi.

« Et si ce n'était pas le cas ? » pensais-je malgré moi.

Je secoua la tête pour chasser cette pensée. Ce ne pouvait être possible. Je le sentais. Il n'était pas comme ça. J'en étais certaine. Il n'avait pas hésité à s'inquiéter pour moi, quand je faisais ma fausse couche. Alors il était certain qu'il devait s'impatienter comme un lion en cage, en attendant de recevoir de mes nouvelles. Oui... J'en étais certaine. Et cette pensée précise me donna du baume au coeur. Plus que quelques jours avant qu'ils ne reçoivent mon appel au secours. Je devais encore tenir quelques jours. Ce n'était plus qu'une question de temps.
Mais alors que je me répétais cela comme un mantra, je sentais la soif me brûler la gorge et me dévorer les entrailles. Que m'avaient-ils fait ? Si je n'avais jamais suivie Alec, jamais Aro ne m'aurait forcé à boire du sang humain. Jamais je ne me serai détesté à ce point d'avoir ôté une vie humaine. Et si... Et si Paul ne voulait plus de moi, lorsqu'il l'apprendra ?
Je me redressa, et me leva de mon lit pour me recroqueviller dans un angle de ma chambre, au sol. Je ne savais pas si je supporterai l'éternité en sachant que Paul me déteste.

J'entendis des pas s'approcher de la porte de ma chambre. Je leva la tête, et vis une ombre de deux pieds s'arrêter juste devant. Il y eut un cliquetis dans la serrure, et la porte s'ouvrit. Je sursauta, et vis Alec entrer dans la pièce en me regardant d'un air à la fois inquiet et grave.
— Alec ? m'exclamais-je. Que fais-tu ici ?
— Shht ! me somma-t-il en se précipitant à vitesse surhumaine vers moi, pour mettre une main sur ma bouche.
Je fronça les sourcils sans comprendre. Il posa un doigt sur sa bouche pour m'inciter à me taire. Je hocha la tête brièvement, et attendis qu'il l'enlève, ce qu'il fit aussitôt. Il la retira délicatement, et enfouit une de ses mains dans ses poche pour en sortir une fiole. Je l'observais avec attention, et eus un mouvement de recul quand je remarquais qu'il s'agissait de sang dans son contenu. Je me recroquevilla encore plus contre le mur, comme si j'essayais d'y entrer.
— Non, ne crains rien. Ce n'est que tu sang animal ! chuchota-t-il d'un air apaisant.
Je m'arrêta en soupirant de soulagement, et tourna la tête vers lui.
— Pour de vrai ?
— Oui, ne crains rien. Je suis vraiment désolé pour ce qu'ils t'ont contraint à faire. Si tu savais combien je m'en veux ! Tiens, bois !
Sans plus répondre de rien, je me saisis brusquement de la fiole en l'ouvrant, et avala son contenu sans prendre la peine la peine de surveiller mes manières. Je sentis le liquide couler à la commissure de mes lèvres, mais je m'en moquais éperdument. Je me moquais de manquer d'élégances. J'avais faim.
Une fois la fiole vide, je commença à regretter de ne pas l'avoir déguster, quand Alec en sortit une deuxième.
— Je n'ai pas pu en avoir plus, il faut me pardonner.
Je débouchais déjà la deuxième fiole, et avalais son contenu en soupirant d'aise. Je sentais la brûlure au fond de ma gorge, s'amenuir. Ça me faisait du bien.
La main d'Alec se posa sur ma joue, tandis que je fermais les yeux pour calmer cette frénésie qui s'emparait de moi. J'aimais la sensation que le sang me procurait, même s'il avait moins d'emprises sur moi que le sang humain. Son goût aussi n'était pas aussi intense que le sang humain. Mais je l'appréciais quand même.
Quand j'ouvris les yeux, je le sentis essuyer le filet de sang du revers de son pouce, délicatement, avant de le porter à ses lèvres. Il frémi de dégoût, mais il afficha un sourire désolé.
— Je suis désolé, je n'ai jamais été friand de sang animal.
— Ce n'est pas grave, murmurais-je en me raclant la gorge. Chacun ses goûts. Mais je te remercie de ce que tu as fait pour moi.
— Je suis vraiment désolé pour ce que tu dois traverser. Je n'aurais jamais dû t'emmener ici. Je n'aurais jamais dû suivre ce lien. Pardonnes-moi.
Je lui tendis la fiole en soupirant, et lorsqu'il la saisit, je lui attrapa la main en le regardant dans les yeux.
— Alors aide-moi à m'enfuir ! Je t'en prie. Je ne peux pas rester ainsi !
— Vous n'irez nulle pas ! intervînt une voix claire derrière Alec.
Je sursautais sous la surprise. J'étais tellement obnubilée par le sang, que j'en avais oublié les sons extérieurs. Alec se retourna brusquement, et fixais Aro et et ses sbires.
— Dimitri, veux-tu bien raccompagner notre cher Alec à ses appartements, je te prie ?
Dimitri sourit froidement, et avança vers Alec que je retins par le bras. Ce dernier se figea sur ses gardes, et s'apprêta à attaquer si besoin. Je sentais sa colère.
— Si tu résistes Alec, j'interpréterai ça comme de la trahison, et tu seras condamné à mort.
— Ne fais pas ça, Alec ! Obéis ! le suppliais-je alors, en tirant sur son bras. Ne te fais pas tuer.
J'eus recours à mes dons pour le calmer à son insu. Je ne voulais pas qu'il risque sa vie. Pas après qu'il l'ait risqué pour que je me nourrisse de sang animal.
Alec soupira alors, avant de se tourner vers moi. Il me regarda dans les yeux, et soupira. Lentement il se leva, et s'approcha de Dimitri qui le saisit par le bras.
— Je suis désolée que tu te sois attiré des ennuis, murmurais-je à l'adresse du Vampire, qui me regarda avec tristesse.
— Ne t'en fais pas, me souriait-il.
J'acquiesçai, bien que malgré moi je ne pouvais rien faire d'autre que m'en faire. C'était plus fort que moi. Je ne pouvais faire autrement. Grace à lui, je voyais plus clair.
Il quitta la chambre, sous la contrainte de Dimitri, et Aro les suivit en me souriant méchamment. La porte se referma sur son passage, et je me retrouvais une nouvelle fois seule avec moi-même. 

Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant