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 Je m'arrêta à Toronto. Je m'étais pris une chambre d'hôtel, mais je n'avais pas le goût de la balade. Je resta donc enfermée. Rien n'était marrant quand on était seuls. Pourtant j'aimais bien cette solitude. Elle me permit de réfléchir.

Je senti alors quelque chose d'étrange. Cette sensation que j'avais ressenti à Dénali devînt de plus en plus intense. Je ne savais pas comment ça fonctionnait. Mais à mon avis, plus cette personne était loin de moi, moins je sentais ce lien. Et inversement. Plus il était proche, plus le lien était fort. Mais cet Alec ressentait-il lui aussi ce lien ? Ou bien était-ce moi qui me faisais des illusions ?
Le lien s'intensifia encore, au point où je sentais que je n'étais plus seule. Puis on frappa à la porte de ma chambre. J'hésitai à ouvrir, mais la tentation était trop forte. Je me leva, et fis les quelques pas qui me séparaient de cette porte. Je tourna lentement la poignée, et vis le visage incompréhensif d'Alec dans l'embrasure de la porte. Il avait l'air aussi perdu que moi. Je le comprenais. Je ne savais pas pourquoi il était ici, sur la pas de ma porte.
— Qui es-tu ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils. Qui es-tu pour que je sente que nous sommes tous les deux liés ?
J'ouvris la porte un peu plus et secouais la tête.
— Je ne sais pas. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je ne m'attendais pas à ce qu'un lien se créée entre nous. J'ignorais même que c'était possible.
Je recula de l'entrée, et fis les cent pas dans la pièce.
— Moi non plus je ne comprends pas. J'ai beau avoir vécu des siècles, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne sais même pas si quelqu'un a la réponse.
Il entra lentement, mais ne ferma pas la porte. Il restait sur ses gardes. Je ne comprenais pas sa réticence à mon égard. Moi aussi je pouvais me montrer aussi réticente que lui. Pourtant, malgré que je reste à bonne distance, je lui montrais que je ne lui voulais aucun mal.
— Je ne vais pas vous attaquer. Je ne pense même pas que se soit possible.
Il sourit, amusé.
— Je te souhaite bien du courage si tu en as l'intention. Je sais me protéger Ça fait des siècles que j'ai appris à me défendre. Alors je ne te crains pas. Il y a juste que je ne comprends pas ce qu'il se passe. J'espère seulement que ça ne va pas me créer de problèmes à long terme.
Je le regarda curieusement, la tête penchée sur le côté.
— Je ne vous suis pas...
— Au point où on en est, je pense que tu peux me tutoyer. Je ne sais pas si je vais y arriver à gérer ça en Italie, quand je rentrerais chez moi. Je ne sais pas comment les autres risquent de le prendre. Lié à une proche des Cullen... On a eu un conflit avec eux il y a cinq ans, et ça a failli tourner à la guerre ! Et encore je ne parle pas de la réaction de ma sœur.
— Tu as une sœur ? demandé-je faussement surprise en m'avançant d'un pas vers lui.
Je le savais déjà, ça.
— Oui, une sœur jumelle. Mais elle n'est pas aussi gentille que ta sœur. Sauf avec moi et les Volturis. Ma sœur aime torturer et faire souffrir. Tout comme moi.
Je frissonna à sa dernière phrase. Je ne savais pas comment je devais le prendre.
— Mais sois tranquille, je ne te ferais aucun mal. Je ne sais même pas pourquoi...
Moi aussi j'ignorais pourquoi. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. J'étais inquiète par ses paroles, pourtant je savais qu'il ne me ferait aucun mal.
— Je crois savoir qui pourrait m'aider à comprendre.
Je le regarda avec intérêt.
— Aro.
Je recula de quelques pas. Je la sentais mal celle-là.
— Non je... Aro a voulu la mort de ma sœur et de tous les membres de sa famille.
— Basée sur un faux témoignage.
— Non ! Ils pensaient que Renesmée représentait un danger pour notre secret. Si Alice ne lui avait pas fourni de preuve de son innocence, vous auriez quand même attaqué. Et ils ont même cherché comme excuse les loup-garou !
Alec me regarda surpris.
— J'ai eu le droit à toute l'histoire, mentis-je. Renesmée m'a montré.
— Je vois... Tu as donc vue la mort d'Irina...
Je hocha silencieusement la tête.
— Nous ne nous déplaçons pas, généralement. Sauf parce que nous avons un témoignage d'un crime grave. Irina avait accusé ta sœur d'avoir transformé un enfant. Et c'est un des pires crime que l'on puisse commettre quand on est un Vampire.
— Pourquoi ? M'étonnais-je en haussant les sourcils. Quel mal y a-t-il a vouloir un enfant quand on est un Vampire ? L'éternité est cruellement longue !
— Parce que les enfants nouveau-nés sont des tueurs sans pitié et sans morale. Ils n'ont aucunes conscience du bien ou du mal. Ils sont impulsifs. Un seule d'entre eux peut ravager une ville entière, comme ce fut le cas de la mère des Denali. Elle avait créé un enfant nouveau-né. Sa soif était sans limite. Et il a tué tout un village sans ressentir aucune pitié, aucune culpabilité. On a dû tuer le créateur, et sa création.
— Mais convenez tout de même que c'est horrible pour une femme Vampire de ne pas pouvoir avoir d'enfant ! insistais-je en avançant d'un pas vers lui. J'ai moi-même perdu un enfant...
Le regard d'Alec se tourna vers moi, les sourcils froncés.
— Aurais-je du soucis à me faire pour l'avenir ? m'interrogeait-il en s'approchant vers moi lentement, comme un prédateur chassant sa proie.
— Pas maintenant que je connais cette mise en garde, le rassurais-je.
Un sourire en coin apparut sur le joli visage du Vampire.
— Serais-tu prête à me suivre jusqu'à Voltera ?
— C'est là où tu vis ?
— Oui. J'aimerais te présenter à ma sœur. Tu es quelqu'un de très intéressante, et je suis certains que tu plairas à beaucoup de monde. Tu n'auras pas à te soucier de faire attention là où on se trouve. Tu pourras faire preuve de ta force quand tu seras parmi nous. Tu n'aurais pas à craindre de blesser qui que ce soit.
Je ne savais pas comment refuser une telle proposition. Elle était si tentante... ! Je n'aurais pas à faire attention à qui je suis. Et puis je pourrais sans doute comprendre cette attraction que je ressentais pour lui...
— Je... D'accord. J'accepte de te suivre Alec. Mais promets-moi qu'il ne m'arrivera rien.
— Je te le promet. Je te protégerais Lana, murmura alors Alec en me tendant une main.
Je l'observa quelques secondes, puis la saisis, et le suivis.

Lorsqu'on arriva en Italie après avoir prit un avion, il me conduisit à Volterra qui était plongée dans l'obscurité. Seule les lumières des lampadaires éclairent la cité. Quoi de mieux pour se promener dans la ville, que la nuit noire ?
Alec poussa une grande porte, et m'accueillit dans l'enceinte de l'église. Il me fit passer par un ascenseur qui menait au sous sol, plongé dans le noir. Si je n'étais pas un Vampire, je ne verrais absolument rien. Puis il sauta dans un immense trou noir.
— Tu ne risques rien Lana, je suis juste en dessous de toi.
Je soupira, soulagée, et me laissa tomber avant d'être rattrapée par deux mains solides. Je fus soulagée quand je le regardais dans ces grandes prunelles rouge sang.
— Bien que j'ignore pourquoi, je suis content que tu sois ici Lana.
Je souris flattée.
— Viens. J'ai l'impression que tout le monde nous attend.
Je hocha la tête silencieusement, et lui pris la main avant de le suivre. Une femme à l'accueil me souhaita la bienvenue.
— Buonasera, signor Alec ! Benvenuti a Voltera ! (Trad : Bonsoir monsieur Alec ! Bienvenue à Voltera !)
— Ciao, Carla ! Murmura Alec sans lui accorder un seul regard.
— Elle est humaine ? m'étonnais-je en haussant les sourcils.
— Oui. Nous recrutons des secrétaires humaines. Si elles font l'affaire, on les transforme.
Je le regarda surprise, quand il s'arrêta devant deux grandes portes en fer forgées rouges.
— Tu es prête à rencontrer mon clan ?
— Je ne sais pas... avouais-je mal à l'aise. Et s'ils ne m'aimaient pas ?
Alec sourit amusé.
— Crois-moi, ils t'aimeront.
Je hocha la tête en prenant une inspiration, et regarda les portes qui s'ouvraient lentement.
— Ah ! Alec ! Quelle joie de te revoir enfin, sourit un homme aux yeux rouges et aux longs cheveux noirs.
Je le reconnus aussitôt pour l'avoir vu dans les pensées d'Edward. Il s'agissait d'Aro.
— Bonsoir Aro. Je suis désolé de m'être absenté aussi longtemps. Comme vos décisions et celles de ma sœur sont surveillées, je me suis dit que j'allais faire moi-même un tour, quand j'ai rencontré Lana.
— Qui est-ce ? lui demanda aussitôt une jeune femme aux yeux rouges et aux cheveux blonds attachés.
— La soeur de Bella.
— Oui mais pas seulement... murmura un homme du nom de Marcus.
— En effet. Depuis que je l'ai rencontré, on ressent comme un lien entre nous, lui avoua Alec. Nous ne comprenons pas ce que c'est.
— Tu sembles avoir des pouvoirs puissant, ma petite...
Les regards des Vampires se tournèrent vers moi. J'étais dans les ennuis jusqu'au cou... 

Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant