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 J'avais commencé à vivre loin de ma sœur, dès l'âge de quatorze ans. Âge où j'avais pu passer ma première audition de chant. Les jury avaient tellement été emballés par ma voix, que j'avais pu participer à une émission de jeunes talents amateurs, et j'avais fini en deuxième place. À la suite de quoi j'avais pu signer un contrat avec un label, et commencé à chanter. Ma manager avait demandé à ma famille de signer une close de confidentialité qui leur interdisait de parler de moi à leur entourage. Étant jeune, je n'y connaissais rien à l'industrie musicale. Je l'avais alors laissé faire. Mais je restais en contact avec ma famille grâce aux appels vidéo.
Plus tard, ma sœur avait emménagée à Forks chez papa. Je discutais beaucoup par mail avec lui, quand il était au boulot, mais plus trop avec Bella. Maman m'avait dit que c'était normal. Elle n'avait plus beaucoup de temps pour écrire entre les études, et son nouveau petit ami. Papa ne l'aimait pas trop au départ. Surtout après qu'il ait quitté ma sœur. Il me le disait souvent. Je me souviens que je me sentais mal de ne pas être là pour elle. Mais ça c'était une autre histoire, dans un passé lointain. Enfin... Quand je disais lointain, ça datait de cinq ans maintenant.

Je fus accueillie à Forks, par un temps pluvieux. C'était une habitude quand on vivait dans l'état de Washington. Forks vivait perpétuellement sous une couche épaisse de nuages, percée à de rares occasion par des rayons de soleil. Ces jours-là étaient une bénédiction pour les bonnes gens de Forks.
Pour l'occasion, j'avais pris un taxis depuis l'aéroport de Seattle. Ne voulant pas me faire remarquer, j'avais mis la capuche de mon manteaux sur la tête et la musique à fond dans les oreilles pour faire comprendre au conducteur que je n'avais pas envie de parler. J'aurais pu demander à mon père de venir me chercher mais je ne voulais pas le déranger plus que de raison. Alors j'avais pris la décision d'appeler un taxi.
Les paysages défilaient. Tous les mêmes — deux barrières d'arbres verts semblables à des murailles, protégeant la route —, et enfin le pont pour accéder à l'entrée de la ville de Forks. Ça me manquait tout ce vert. J'aimais vivre ici, loin de la pollution de la ville et des bruits des voitures et des klaxons. Il m'était souvent arrivé d'avoir le mal de chez moi, à Hollywood.
Je trépignait d'impatience, mêlée à de l'anxiété, à mesure que nous nous approchions dans la maison de papa. Nous étions à quelques mètres à peine, et je voyais déjà l'arrière de la voiture de Shérif de papa. J'espérais qu'il serait fier de me revoir, malgré la bombe que je m'apprêtais à lâcher dans ma famille. Et j'espérais aussi y voir ma sœur, histoire de ne pas avoir à me répéter. Je préférais encaisser leur réaction en une seule fois.
Le chauffeur me déposa devant la maison que maman avait fuie il a environ deux décennies. Papa m'attendait déjà devant la porte, mais il n'était pas seul. Il y avait un couple, beaux comme des Dieux, qui attendaient figés comme de la glace. Timidement et impatiemment, je descendis du véhicule en enlevant les écouteurs, et manqua de trébucher. Je fus vite rejoins par papa qui me rattrapa et paya le taxi à ma place.
— Je pouvais le faire, souriais-je en enlevant ma capuche. Merci papa.
Je remercia le conducteur avant de le saluer, et souriais à papa. I lme sourit, semblant ravi de me voir.
— Bonjour Lana.
— Bonjour papa.
— Comment s'est passé le vol ?
Je leva les yeux vers lui. Malgré mon âge, j'avais toujours été plus petite en taille — de cinq centimètres — par rapport à ma sœur.
— À merveille. Même si je dois t'avouer que je ça fait un baille que je n'ai pas prit de vol en classe affaire ! m'exclamais-je. J'avais plus l'habitude des jets privés.
On se dirigea vers la maison de papa, et je saluais ses invités. Je me rendis alors compte, qu'il ne s'agissait que de Bella et son mari. Pourquoi ne l'avais-je pas reconnus ? Elle avait tellement changé ! Elle était vraiment belle.
Autrefois elle me répétait qu'elle m'enviait ma beauté. Mais à présent, je devais avouer que les rôles étaient inversés. Elle ressemblait à une de ces statues de déesses grec au visage figé dans le marbre. Une de ces mannequins qui aurait pu me voler la vedette sur le tapis rouge.
— Bella ? chuchotais-je, abasourdie.
Elle m'adressa un sourire éblouissant, auquel je restais sans voix, avant de me serrer dans ses bras du mieux que je peux.
— Bonjour Lana. Bienvenue à Forks.
Son étreinte déclencha un frisson. Je notais qu'elle était étrangement glacée. Bien plus que le climat environnant. J'avais plus l'habitude de la chaleur Hollywoodienne. Nous avions rarement de la pluie en Californie. Je me fis aussi la réflexion qu'elle était aussi solide que de la pierre, et très forte. Son étreinte me coupa le souffle sur l'instant. C'était comme enlacer un ménisque en plein Antarctique.
— Merci... soufflais-je à nouveau en la lâchant. Et toi, tu es Edward ?
Le jeune homme m'adressa un sourire, en me souhaitant la bienvenue à son tour. Il était beau comme un dieu. Pas étonnant que ma soeur en soit tombée amoureuse. Mais il n'était pas mon type de mec. Il était trop pâle à mon goût. J'avais pris l'habitude de voir des hommes bronzés au teint lumineux. Les joies du soleil, bien que ma peau soit aussi blafarde que celle de ma sœur. Quoiqu'en y réfléchissant bien, la peau de ma sœur tirait plus sur le teint porcelaine, à présent. Je devais reconnaître que je l'enviais d'avantage. Elle avait beau être ma sœur, plus rien ne nous associait toutes les deux.
— Merci et encore félicitation à vous deux ! répondis-je. Je suis heureuse que Bella ait enfin trouvé l'homme de sa vie.
— Ne restons pas dans ce froid, intervînt Charlie en ouvrant la porte d'entrée.
Je le suivis, gagnée par la nervosité. Personne n'était encore au courant pour moi. Pour la raison de ma venue. Sauf maman qui, par miracle, n'avait pas tout avoué. C'était rare avec elle. Quand elle tenait une information qui la rendait heureuse, elle voulait le partager avec les gens importants à ses yeux. Puis elle se rendait compte qu'elle venait de faire une erreur et passait des heures à se confondre en excuse. Mais cette fois, elle me surprenait.

Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant