Les mains de Paul saisirent ma chemise et l'ouvrit d'un coup sec en faisant sauter tous les boutons qui tombèrent au sol. Je gloussais en le regardant faire. Il prit un instant pour me regarder, et je ne pu m'empêcher de penser que si j'avais été encore humaine, j'aurais forcément rougis devant son regard sombre et brûlant. À lui tout seul, il suffisait à réchauffer mon coeur glacé.
Je m'approchais timidement de lui et attrapais le bas de son t-shirt que je soulevais lentement en le regardant dans les yeux. Il m'adressait un sourire à la fois encourageant et sexy. J'aimerais suspendre ce moment dans le temps, pour le revivre encore et encore, à l'infini. J'aimais ces moments avec lui. Ils étaient importants pour moi. Et je ne les effacerais de ma mémoire pour rien au monde. Cependant, je savais qu'un jour il disparaîtrait de ma vie. J'étais immortelle et lui non. Dans un siècle, je serais toujours là, mais lui ne sera plus de ce monde. Et je doutais de ne jamais retrouver quelqu'un comme lui un jour. Je ne le voulais pas d'ailleurs. Je sais que ma vie sera comme celle d'Edward avant sa rencontre avec ma sœur, ou après leur seule et unique rupture. Je le savais parce que je l'avais vu dans l'esprit de mon beau-frère.
J'écartais cette pensée de mon esprit, et me concentrais sur l'instant présent. Paul et moi, dans mon salon, vivant l'instant présent.Dans le salon, mon téléphone sonna, dans la poche de mon pantalon. Je me tournais vers Paul qui dormait encore à côté de moi, et repensais à tout à l'heure. Les Vampires de pouvaient pas dormir alors j'avais passé mon temps à le regarder somnoler à côté de moi.
Je me levais en soupirant et allais le récupérer, en m'entourant d'un drap. Je l'attrapais et décrochais.
— Bella ? Qui a-t-il ?
— Lana, Carlisle a reçu un appel de la morgue de l'hôpital, et il nous a dit que Roran était prêt. Nous nous sommes occupés de tout pour la cérémonie.
Je déglutis et fronçais les sourcils.
— La cérémonie ? Je ne te suis pas, là.
— Tu sais bien ? L'enterrement du bébé. Nous l'avons repoussé autant que possible, mais je légiste ne veut plus le garder.
Je restais muette. Je ne savais pas quoi dire. Étonnement, toutes mes facultés mentales m'avaient désertées. J'avais envie de hurler et de tuer cet homme qui avait provoqué la mort de mon fils.
— Lana ? Tu es là ?
— Je... Oui, je suis là.
— Écoute nous nous sommes occupées de tout avec les Cullen. Mais il faut que tu sois là pour la cérémonie.
Je soupirais.
— D'accord... Je vous remercie à tous.
— C'est normal. Ne nous remercie pas. Mais il faut que tu viennes pour que nous puissions te parler des derniers détails pour dimanche.
— Dimanche ?
— Reviens, s'il te plaît. Nous avons besoin de te parler.
— Très bien, j'arrive de suite.
Je raccrochais et posais mon téléphone sur la table du salon.
— Lana ? m'appela la voix de Paul depuis la chambre.
Je me tournais vers lui et le vis allonger sur le ventre, appuyé sur ses coudes. Il fronçait les sourcils et paraissait inquiet pour moi.
— Je t'ai réveillé ? demandé-je en forçant un sourire.
— Non, j'ai entendu le téléphone sonner. Que se passe-t-il ?
Je me raclais la gorge et retournais à la chambre. Je contournais le lit et me posais à côté de Paul qui paraissait réellement inquiet.
— La morgue a demandé à Carlisle de récupérer le corps de Roran... Bella a prévue de faire la cérémonie ce dimanche.
Paul soupira et posa une main sur mon omoplate nue.
— Viens-là... chuchote-t-il en m'attirant contre lui.
Je le laissais faire et eus la sensation que sa peau brûlait. Je fermais les yeux et m'abandonnais dans cette douce sensation de chaleur. Il était le feu et j'étais la glace. Deux températures opposées et pourtant si proches... Je sentais ses mains faire des allées retours dans mon dos, de haut en bas. Je soupirais d'aise et posais mon nez dans le creux de son cou. Je le sentis frissonnais, et m'écartais de lui. Cependant, je n'eus pas le temps de voir l'expression de son visage, qu'il m'embrassa brusquement. Je retins une nouvelle fois mon souffle, et passais mes bras autour de son cou, et passais mes jambes de chaque côtés de ses hanches. Mon drap glissa légèrement de ma poitrine, mais je m'en moquais. Je le laissais faire et me serra contre sa poitrine aussi fort que possible. Si j'avais été humaine, il m'aurait broyé les os, mais maintenant que j'étais faite dans une matière plus solide, je ne sentais pas sa force.
La particularité de Paul, c'est qu'il était à la fois doux dans ses caresses, mais ses baisers étaient sauvages. Et sa me plaisait. Ça correspondait en tout point au loup qui sommeillait en lui.
Je m'éloignais de lui et souris tristement.
— Je suis désolée, mais il faut que j'aille chez ma sœur...
Il sourit et m'embrassa dans le cou.
— Tu es sûre ? susurra-t-il à mon oreille d'une voix rauque.
Je le laissais faire en fermant les yeux, en laissant les sensations qu'il me procurait, me submerger.
— Tout compte fait, ma sœur peut bien attendre un peu...
Je l'entendis ricaner, mais c'était un rire provenant du fond de sa gorge. À la fois grave et sexy.
— Et si tu enlevais plutôt ce drap qui t'entoure, et que tu nous couvrais avec ? L'avantage de faire l'amour à un Vampire, c'est qu'on ne s'arrête pas à cause de la chaleur !
Je gloussais et me redressais avant d'enlever le tissus qui recouvrait ma peau. Puis je le passais derrière moi, et nous recouvris entièrement. La lumière du jour filtrait à travers le drap blanc, le rendant presque irréel. Il était magnifique.
Il s'empara une nouvelle fois de mes lèvres et posa une de ses mains derrière ma tête pour me maintenir contre lui. Il inséra alors sa langue dans ma bouche en douceur et je sentis mon ventre se tordre. Il me fit basculer sur le côté, et s'allongea au-dessus de moi de tout son poids.
— Tu sais ce que j'aimerais ? me questionna-t-il entre deux baisers.
— Non, dis-moi ? murmurais-je en le laissant me caresser la joue en douceur.
— J'aimerais tout laisser tomber, et partir loin, avec toi. On serait deux amants en cavale. Libre de vivre notre amour sans avoir besoin de se cacher ou de se justifier. Juste toi et moi.
Je souriais, séduite par cette idée.
— Quand j'étais humaine, si tu m'avais fait cette proposition, je t'aurais répondu oui dans hésiter une seule seconde. Mais maintenant que je suis un Vampire et que j'ai retrouvé mon père...
— Je le sais. Les choses sont plus compliquées.
Sa voix est douce et compréhensive. Rien à voir avec du regret ou de l'amertume, comme aurait pu provoquer ces mots sur des gens normaux. Paul était compréhensif, et j'aimais ça.
— Quand je suis venu te voir à l'hôpital, j'aurais dû te proposer ça. Je n'osais pas. Je ne voulais pas passer pour une personne sans coeur. Ou alors j'aurais dû te faire monter dans la camionnette que Bella t'avait donné, et tout simplement rouler jusqu'à ce que l'on soit fatigués pour dormir, jusqu'à ce que l'on trouve un coin où se poser rien que tous les deux.
— J'aurais peut-être protesté les dix premiers kilomètres, mais je t'aurais laissé faire parce que je suis certaine que je me serai sentie libre et en sécurité. J'aurais dû venir te voir au lieu de me précipiter au bord de cette falaise.
Il plissa les yeux quand je lui rappelais ce désagréable souvenir.
— Si tu savais combien j'étais dévasté de te voir dans cet état !
Je le regardais avec attention. Je me demandais quelle tête je pouvais bien avoir, quand elle s'imposa dans la mémoire de mon loup-garou. Je fronçais les sourcils, et fus choquée. J'avais du sang sur la tête et mes cheveux collaient entre eux à cause du liquide poisseux. J'étais défigurée, et couverte de bleus et de plaies. Je me souvenais que je n'avais mal nulle part, parce que d'après le Docteur Cullen, ma colonne vertébrale s'était cassée. J'étais paralysée et c'était ma sœur qui m'avait retrouvé grâce à l'odeur de mon sang. Même si Paul n'aurait rien pu partager avec moi, j'aurais préféré à ce moment-là, être morte sur le coup. Pas parce que je souffrais, parce que ce n'était pas le cas, mais parce que je lui infligeais ma condition, encore et encore. Et pourtant, il était là et m'aimait envers et contre tout.
— Je te demande pardon pour tout ce que je t'ai fait subir.
Il m'embrassa à nouveau, et je le sentis m'offrir tout son amour. Je m'abandonnais toute entière dans ses bras.Lorsque j'arrivais à la demeure des Cullen accompagnée de Paul qui tenait à rester au près de moi, tous m'attendaient dans le salon.
— Tu sais que ta condition de Vampire t'offre le loisir de venir à vitesse surhumaine ? me taquina Emmett en souriant.
— Désolée, j'étais occupée... bafouillais-je en rougissant.
Le sourire de ce dernier s'agrandit et passa de Paul à moi, tour à tour. Je n'en menais pas large. Heureusement que je ne pouvais plus rougir. Mais malheureusement ma voix trahissait mon malaise, ce qui amusa d'avantage le Vampire.
— Et si on parlait plutôt de la raison de ma présence ici ?
Le sourire d'Emmett disparut presque aussitôt, et je lus sur leur visage à tous, une expression peinée. Ma sœur se leva, et passa un bras autour de mes épaules pour m'inciter à la suivre.
— Voilà... Carlisle et Esmée ont une proposition à te faire, m'avoua-t-elle en prenant une voix prudente et douce.
— D'accord, je vous écoute.
— Il y a longtemps, nous avons acheté un caveau familial pour que les gens ne se posent pas trop de questions sur nous, m'expliqua Esmée. Et nous souhaiterions te proposer une place pour Roran.
Je haussais les sourcils de surprise et la regardais étonnée.
— Je ne peux pas accepter, en plus il n'est pas un Cullen, c'est un Swan...
— Et alors ? intervînt Carlisle. Bella est une Cullen maintenant, et tu es comme nous à présent. Tu fais aussi partie de notre famille.
Je ne savais pas quoi dire. Mais je sentais mes mains trembler. Je serrais mes poings pour garder mon calme, et me contentais de sourire.
— Ça nous fait plaisir Lana, insista Esmée en forçant un sourire.
— Je ne sais pas comment vous remercier... murmurais-je en entendant ma voix se briser.
Je ressentis aussitôt ma soif. Je ne savais pas combien de temps j'avais passé sans me nourrir.
— Lana, ça va ? s'inquiéta Edward qui fronçait les sourcils.
Je levais les yeux vers lui sans vraiment réaliser ses paroles. Je suis un peu dans le brouillard.
— Quoi ?
— Tes yeux ont changés de couleur. Ils sont plus sombres.
— Ah ça... Oui je commence à ressentir la soif... Je vais chasser.
— Je t'accompagne ! m'annonce aussitôt Edward en se levant.
Je ne me sentais pas en force de refuser, alors je le laissais faire et m'éloignais des membres de la famille pour sauter par dessus la rampe du balcon. Mes pieds me réceptionnèrent sans difficultés, et je fis suivie de près par Edward qui avait décidé de m'imiter.
— Elle n'est pas aussi docile que toi Bella ! entendis-je Emmett dire depuis la pièce où ils se trouvaient encore. Elle a quelque chose de sauvage, n'est-ce pas Paul ?
— Ta gueule... grogna Paul.
Je souriais en coin, et me tournais vers Edward qui avait l'air de patienter.
— Désolée.
— Ne t'en fais pas, prends ton temps.
— Je ne me suis pas encore habituée à entendre de loin. Je sais que je peux le faire, mais je ne me suis pas encore habituée à le faire. À la limite, je crois que j'ai plus l'habitude de me servir de mes pouvoirs.
— Tu vas t'y faire, donne-toi le temps.
Je hocha la tête et partis en courant avant qu'il me suive.
— On va où ? demandais-je mentalement à Edward.
— On va remonter vers le Canada. Je sais que tu aimes les animaux sauvages.
J'appréciais l'attention. On prit donc la direction des forêts du Canada, où la population se faisait rare.
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Twilight Chapitre 5 : Résurrection
Hayran KurguCela faisait des années maintenant que Bella et Lana ne s'étaient pas revues. Lana était une chanteuse Hollywoodienne, et Bella vivait a présent à Forks avec les Cullen. Mais un évènement allait chambouler la vie de Lana, au point de réunir enfin...